La venue de BlackM à Verdun a été annulée. Cette erreur de programmation était une faute au regard de la solennité du centenaire de la bataille de Verdun. Le chanteur avait déclaré qu’on allait “s’amuser”. Ce n’était ni le lieu, ni le moment. Verdun a été une victoire chèrement payée. Si l’Etat et les collectivités locales souhaitaient qu’un spectacle clôture les cérémonies, il fallait peut-être commander une création appropriée et tenter de la rendre accessible à un vaste public. Le choix, soit délibérément provocateur, soit totalement irresponsable, d’un rappeur limitait ce champ quelque soit la notoriété du chanteur auprès d'”un” public jeune. Une commémoration n’a pas à se soucier du marché du spectacle. Plutôt que de céder à une étonnante démagogie ciblée tirant vers le bas, il aurait été plus opportun de faire preuve de pédagogie en saisissant l’occasion de l’événement pour éduquer, c’est-à-dire pour enseigner ce que les jeunes ignorent et pour élever leur esprit au-dessus du quotidien. On ne voit pas ce qu’un rappeur pouvait leur apprendre sur la bataille de Verdun, ni comment il pouvait leur faire découvrir une spiritualité nouvelle pour eux puisqu’il avait été choisi en raison de son succès.
Mais le secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants et à la Mémoire ne fait pas amende honorable. Il allume un contre-feu avec le soutien manifeste de certains médias comme BFM. Le voilà qui insulte. Il parle d’un déferlement de haine, et de xénophobie, d’un pas vers le fascisme ou le totalitarisme. Ces propos aussi provocateurs que le choix de Black M pour commémorer Verdun devraient conduire Todeschini à la démission. Le Ministère qu’il occupe implique le sens du respect et la volonté de se situer dans l’unanimisme national. Or, non content d’avoir suscité l’indignation, il insulte maintenant les indignés. Cet homme de parti, au sectarisme agressif, mu par une idéologie étrangère à la mémoire nationale, est absolument indigne de sa mission. Il l’est à trois titres. D’abord, il a fait preuve d’une impardonnable légèreté en associant l’Etat à cette étonnante programmation. Les mots employés par le rappeur, la violence de certains textes étaient connus : “youpin”, “Koufars”, c’est-à-dire mécréants selon les islamistes pour désigner les Français, et enfin “que les pédés périssent”. On imagine les cris d’orfraie poussés par la gauche si Black M avait été invité par des adversaires politiques. En second lieu, Todeschini ose cependant s’indigner de l’indignation d’autrui, qui serait donc “fasciste”, totalitaire, et xénophobe. Or personne n’a mis en cause l’origine du rappeur, ni sa couleur. Le fascisme et le totalitarisme sont le fait d’Etats qui oppriment. La protestation citoyenne est légitime, et c’est l’Etat qui a été obligé de renoncer à un choix qui, en revanche, n’était pas neutre. Il s’inscrit dans le projet répété par nos ministres de “changer les mentalités”, ce qui est pour le coup, une démarche totalitaire. Les socialistes tentent de plus d’expliquer l’annulation par le risque de troubles suscités par l’extrême-droite. On ressort le vieux fantasme de Carpentras. Comme si les attentats étaient commis par des fascistes, comme si les casseurs qui s’en prennent aux policiers étaient des néo-nazis. En troisième lieu, d’un bout à l’autre de cette affaire, ce n’est pas l’Etat républicain qui décide et s’exprime, mais un parti avec ses préjugés, son idéologie, son incapacité à penser “France”. Car enfin, le choix de Black M était idéologique et bassement politicien. Il s’agissait de séduire “les” jeunes, ceux qui aiment le rap et appartiennent aux minorités ethniques souvent majoritaires dans les banlieues. Le service public de la mémoire était dévoyé au profit d’une manoeuvre politique.
Ces événements suscitent une double inquiétude. De manière générale, l’inversion des valeurs et des traditions est l’objectif de ceux qui nous gouvernent. Pour célébrer l’anniversaire de la victoire de 1945, les Russes de toute origine ou confession avaient défilé en tenant le portrait d’un père ou d’un grand-père. La préférence nationale est toujours légitime lorsqu’elle transcende les différences secondaires. La logique du “régime” actuel consiste au contraire à établir une préférence inversée en faveur des minorités, pour mieux gommer le sentiment de l’identité, pour effacer la mémoire. Il s’agit là d’une volonté de détruire la nation, et ce n’est pas innocent. Pris la main dans le sac, le Ministre hurle et bénéficie de relais importants dans les médias. Leur orientation, et le matraquage actuel est une seconde source d’inquiétude.
“Une mesure qui suscite l’indignation générale a peu de rapport avec le droit de la Cité” écrivait Spinoza. Le gouvernement qui y est confronté n’a aucune légitimité pour la mépriser, ni pour la stigmatiser au travers de ses relais d’opinion. Or, depuis la mobilisation contre la loi Taubira, nous sommes habitués à un tel comportement qui n’a rien de démocratique.
6 commentaires
1) L’offensive allemande du 21 Février 1916 convainquit le général Joffre d’exiger la relève de la 10ème Armée, ce qui plaça désormais la crête de Vimy sous la responsabilité des tunneliers britannique et canadiens. Les galeries superficielles mises à jour par ces soldats lors de leur arrivée nous rappellent que les Allemands, ayant boisé intégralement leurs profondes galeries, avaient rendu les mineurs français fébriles. En contre-bas des positions ennemies, les britanniques foncèrent une douzaine de longs tunnels munis de régulières issues de secours afin d’y amorcer les forages horizontaux qui avaient permis le creusement, en plein no man’s land, de deux tranchées ayant débouché jusqu’aux premières lignes allemandes.
2) Il existera toujours des griefs à l’encontre de certains officiers français qui incitèrent des soldats africains à se retirer, après avoir vainement attendu un soutien. Ces cas isolés sont toutefois incomparables avec la décision prise par Ferdinand Foch d’équiper au moyen de matériel français un million de soldats américains, quelque fussent leurs couleurs de peau.
3) Puisque le mémorial canadien de Vimy ré-ouvrit en 1926, il est ahurissant que des homes politiques de gauche eussent pu défendre en ce temps-là l’idée du front continu invulnérable, à moins d’avoir voulu préparer un désastre militaire. Récemment, David Pujadas nous a remémoré l’instauration des deux semaines de congés payés en passant sous silence la passivité, voire l’hostilité, de Léon Blum vis-à-vis de la S.D.N, laquelle donnait le droit à l’Espagne -même en guerre civile- d’être défendue militairement par la France suite au raid aérien allemand de Guernica.
Erratum:
“britanniques ” au pluriel; […] “hommes” politiques de gauche […]
Il faut à mon préciser également que l’obscur Todeschini que personne ne connaissait jusqu’à présent avait lâché le maire de Verdun au moment de la polémique. Dans un communiqué du secrétaire d’Etat il était en effet écrit :
« …En marge de cette cérémonie officielle, les collectivités locales et les associations organisent de nombreuses manifestations publiques du 26 au 29 mai. Après la fin des cérémonies, la Ville de Verdun a souhaité proposer à la population verdunoise et aux jeunes présents un concert de Black M le dimanche 29 mai au soir.
Jean-Marc Todeschini regrette profondément que cette polémique autour d’un chanteur fasse oublier le sens de la cérémonie officielle du centenaire de la bataille de Verdun voulue par le Président de la République…. »
Le ministère se désolidarisait donc du maire et le laissait se débrouiller. D’ailleurs le maire de Verdun l’a clairement dit et a pris sa décision tout seul. Mais le lobby »black » a commencé à se mettre en mouvement et Todeschini s’est fait tirer l’oreille d’où ses déclarations faites à mon avis contraint et forcé.
Maintenant, la Gauche nous joue son grand air outragé de la haine, du fascisme et des heures sombres de l’Histoire, sa rengaine habituelle en inversant les rôles comme ils ont l’habitude de le faire depuis toujours.
En réplique, ils vont bien nous inventer quelque chose pour leur clientèle africaine sur laquelle ils comptent tant.
Hélas, Mon Ami, le respect de l’Histoire et des Valeurs n’a plus droit de “Cité” dans ce Système qui nivelle vers le bas et au profit de nos ennemis, de l’Intérieur comme, et même plus, ceux de l’Extérieur.
Quelle GRANDEUR aurait été une clôture ponctuée par un Concert donné par l’Harmonie de la Garde Républicaine, délivrant une version “moderne t respectueuse”, de la “Marche et Chœurs des Ruines d’Athènes”!!!
Quel Hommage aurait été de donner une représentation de l’Hymne à la JOIE où tous les participant, acteurs et spectateurs, auraient été invités à chanter en reconnaissance de notre JOIE de pouvoir encore, mais pour combien de temps, profiter des LIBERTÉS que nos POILUS nous ont préservées!
Las…
Nous n’avions déjà plus de RACINES, nous n’avons plus de Mémoire, bientôt, nous n’aurons plus aucune EXISTENCE, PLUS D’IDENTITÉ !
Fils de poilu de VERDUN, il m’est permis de penser que tout cela ne peut que nous inquiéter pour ce qu’il se passera après nous….en espérant que d’ici là une autre guerre ne vienne pas supplanter ce souvenir déjà centenaire ! Les Hommes ont si peu de mémoire dans ce domaine…
Petit-fils de poilu, je partage entièrement votre point de vue mais je suis très pessimiste.