Retrouvez cet entretien sur le site du Cri du Contribuable.
Christian Vanneste est député UMP du Nord et membre du conseil municipal de Tourcoing (93 500 habitants). Il a fait partie de la commission d’examen du projet de loi sur le service minimum dans les transports publics. Il est également connu pour des prises de position peu classiques et pour son soutien aux contribuables.
Comment avez-vous assumé ces positionnements durant votre campagne ?
Lorsqu’on a une position claire et sincère, elle correspond souvent aux aspirations de la population. On est écouté. À ma toute petite dimension, j’ai toujours dit exactement ce que je pensais, j’ai toujours dit ce que j’allais faire ou ce que je voulais faire, les électeurs ont suivi. S’ils ne m’avaient pas suivi, je ne serais pas là mais j’aurais aussi tenté l’expérience. Les contribuables sont toujours heureux qu’on parle d’eux. Quant aux autres, croyez-moi, ils aimeraient bien être contribuables.
Que pensez-vous des premiers mois de la présidence de Nicolas Sarkozy ?
Nicolas Sarkozy, pour qui j’ai fait campagne, a fait un très bon travail depuis son élection, avec une communication remarquable. Mais je suis prêt à le contester sur certains points. La loi sur le service minimum, par exemple, est très en dessous de ce que j’attendais. Nous avons été en deçà des attentes également sur l’université, un domaine où la principale question à poser est celle de la sélection. Il n’y en aucune en faculté (contrairement à ce qui se passe en IUT) et les étudiants y perdent plusieurs années. Nous sommes dans l’hypocrisie.
Ne faut-il pas donner plus de moyens aux présidents d’université et se rapprocher des universités européennes ?
Ce qui m’inquiète, c’est que l’université française a beaucoup reculé dans le classement international : la France est en 45e position dans le classement de Shanghai. C’est quasiment humiliant. La première chose à faire, c’est de revaloriser la formation dans nos universités. Je suis favorable à ce qu’on donne plus de moyens et d’autonomie aux présidents, à condition que cela leur permette d’associer davantage leurs universités au monde de la création des richesses, c’est-à-dire au monde de l’entreprise. Notamment en favorisant la recherche.
Êtes-vous favorable au référendum d’initiative populaire ?
Totalement. Cela permet de sortir de difficultés que les élus n’osent pas affronter parce qu’ils pensent que les électeurs vont les sanctionner. Pour ma part, je pense le contraire : les électeurs sont suffisamment responsables pour élire quelqu’un qui a été courageux. Le référendum est un complément à la vie parlementaire, lorsqu’il y a décalage entre l’élu et l’électeur, par exemple, ou dans des cas qui font appel à la conscience. C’est une bonne manière d’éviter la paralysie du pays par les syndicats. Mais il doit rester l’exception.
Les propositions de loi entrent dans le détail de la vie privée. Est-ce qu’il n’y a pas inflation législative, notamment des propositions de loi ?
Je vous donne entièrement raison en ce qui concerne la modification des lois : les codes grossissent à vue d’oeil ! Nous passons de plus en plus de temps dans l’Hémicycle à étudier des amendements sans intérêt. Aujourd’hui, j’ai signé une proposition de loi qui vise à la simplification de notre législation et à la diminution de toutes les lois inutiles (voir ci-contre). Façon d’attirer l’attention sur ce problème.
Vous avez demandé à ce que soit reconnu le génocide ukrainien. Est-ce que l’Assemblée nationale doit se mêler de ça ?
Mes propositions de loi en vue de reconnaître les génocides sont un peu provocatrices : puisque mes collègues ont voulu discuter des génocides, je me suis dit qu’il n’y avait pas de raisons pour qu’on en reconnaisse certains et pas d’autres.
Un commentaire
En ce qui concerne le génocide ukrainien, vous avez tout à fait raison monsieur! Pourquoi l’arménien et pas l’ukrainien? C’est créer une échelle intolérable…