Article de Alain Guillemoles, paru dans le journal La Croix du 2 novembre 2007. Extraits.
Les unes campent sur leurs certitudes. Les autres revisitent le passé. Quatre-vingt-dix ans après la « grande révolution d’octobre », les pays issus de l’URSS réagissent en ordre dispersé et portent sur leurs années communistes un regard bien différent. Quelques-unes des républiques nouvellement indépendantes de l’ex-URSS s’engagent dans une relecture de la période soviétique (1917-1991). C’est, par exemple, le cas de l’Ukraine sous l’impulsion du président Viktor Iouchtchenko, nationaliste modéré arrivé au pouvoir début 2005. Il s’est placé à la tête d’une campagne internationale visant à faire reconnaître comme un génocide la famine organisée, connue en Ukraine sous le nom de Holodomor. Au début des années 1930, de 5 à 7 millions de paysans ukrainiens ont été tués par la faim, tandis que les brigades bolcheviques confisquaient le blé dans les campagnes. Il fut longtemps interdit d’évoquer cet épisode. Mais le nouveau pouvoir ukrainien est bien décidé à promouvoir sa reconnaissance comme l’un des grands drames du XXe siècle.
La recherche historique a commencé, en Ukraine, sur le sujet. Un musée-mémorial doit être construit, un jour annuel de commémoration est organisé. La diplomatie ukrainienne a déjà obtenu une reconnaissance officielle des Parlements canadien, argentin, polonais et même du Congrès des États-Unis depuis 2003. Une proposition de loi circule également à l’Assemblée nationale française, déposée par le député du Nord Christian Vaneste (UMP).
La Russie semble vouloir incarner la continuité.
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Un commentaire
Les Ukrainiens ont bien raison. Ce génocide doit être reconnu et condamné comme tel.