Il n’a pas fallu une semaine pour que le Gouvernement annonce une nouvelle atteinte faite à la Famille. En effet, moins d’une semaine après le couac (car il s’agit bien de cela) relatif à la carte Familles nombreuses, le Gouvernement apparaît une fois de plus en train de détricoter notre politique familiale ! Quelle idée alors même que cette dernière peut être considérée -à juste titre-comme une fierté nationale (cf mon article : pour la pérennité de la Nation et l’épanouissement de la Famille), enviée par de nombreux pays européens au premier rang desquels l’Allemagne.
Si comme je le disais, l’Etat doit absolument réduire ses charges (problème plus que préoccupant puisque celles-ci sont considérables ; Pour rappel, la dette publique représente 65,9% du PIB français, ce qui est sensiblement supérieur au maximum autorisé par les traités européens -Maastricht et Pacte de stabilité économique en Europe- qui tolèrent 60%). Il n’est pas admissible que cela se fasse sur le dos des familles. D’autres domaines méritent que l’on impose des économies. A-t-on besoin d’un service public de l’audiovisuel aussi pléthorique ? A-t-on besoin d’un aussi grand nombre d’échelons territoriaux ? Pourquoi a-t-on crée autant de Hauts Conseils, de Hautes autorités et autres « machins » budgétivores et inutiles ? Il faut revenir à l’équilibre des budgets publics, comme dans de nombreux pays européens (de la Suède à l’Espagne). Il faut pour cela réduire drastiquement les dépenses publiques, donc privatiser certains services publics, et ne plus remplacer les fonctionnaires partant en retraite, envisager une nouvelle gestion de la protection sociale, dont les déficits sont explosifs. Surtout, il faut dans le même temps réduire les impôts, car c’est la principale façon de créer des richesses nouvelles. Et des taux d’imposition moindres, c’est à terme plus de matière imposable donc plus de recettes fiscales, donc moins d’emprunts. C’est le principe de la courbe de Laffer, théorie française, enseignée au 19° siècle dans les facultés de droit (« les hauts taux tuent les totaux ») et connue au moins dès le 18° siècle. Voltaire lui-même, qui n’était pourtant pas un expert en économie, le reconnaissait déjà. La Révision des Politiques publiques (RGPP) est donc une priorité absolue qui doit être mise en œuvre à partir de la réflexion et du travail des parlementaires. Le Premier ministre a été un bon pédagogue à l’Assemblée nationale ce matin même sur cette question.
Mais, c’est un autre sujet.
La Famille mérite toute notre attention car elle est au cœur de notre pacte social. Cette réussite française est le gage le plus solide de garantie d’avenir pour la solidarité nationale. Nicolas Sarkozy a d’ailleurs été élu –je le répète souvent- sur un programme familial important basé sur la pérennité de la Nation et l’épanouissement de la Famille. Le droit opposable à la garde des enfants, que j’avais proposé [cf Valeurs Actuelles de décembre 2006 : les députés conseillent Nicolas Sarkozy], a d’ailleurs été repris au sein de ce programme et doit maintenant être mis en œuvre.
C’est la raison pour laquelle, il faut éviter des mesures contradictoires, parcellaires, qui ajoutent de la confusion sans créer l’efficacité.
Quel est donc le problème cette fois ? Il s’agit d’un projet visant à supprimer la majoration des allocations familiales pour les 11-14 ans. Ce décret, connu depuis l’automne dans le cadre du projet de loi sur le financement de la Sécurité sociale et prévu pour être applicable au 1er mai, crée la confusion à l’heure où les enquêtes d’opinion soulignent que le pouvoir d’achat est l’une des premières préoccupations des Français. Je vous rappelle que je me suis abstenu sur ce texte, présenté par Roselyne Bachelot, qui se révèle être un contre-sens politique et juridique.
Mais, malgré nos protestations, François Fillon a confirmé la mesure hier soir et précisé que le décret serait « publié dans les tout prochains jours ». Le texte « n’a pas encore été signé », tempérait pourtant plus tôt dans la journée Nadine Morano, Secrétaire d’État à la Famille, dont on se demande bien quelles sont finalement ses attributions, et ses compétences…
Il ne faut plus à l’avenir que le message prioritaire de la majorité ne soit systématiquement brouillé par des déclarations ministérielles inopportunes.
Manifestement, les Ministères formés depuis neuf mois relèvent du casting cinématographique, du symbole plus que de l’efficacité, de l’affiche plus que du programme, il faudrait simplement souhaiter parfois que le film soit muet…
Dans le fond, nous avons un producteur mais on n’a toujours pas trouvé de dialoguiste…
3 commentaires
Ce n’est pas d’aujourd’hui que les gouvernements (de gauche ou de droite) attaquent la Famille, cellule de base de la société.
http://www.soutenonslacartefamillesnombreuses.fr
Fantastique fécondité française…. mais vraiment dommage que la loi interdise de connaître un peu mieux les méritantes femmes et leurs origines…. !
Monsieur le Député,
Favoriser la famille par une politique ambitieuse d’allocations familiales : qui y verrait un objection ? Une chose m’étonne cependant dans les débats à propos de cette question : il n’est jamais évoqué le fait que cette politique de la famille fonctionne aussi comme un appel à l’immigration et au regroupement familial. La carte “famille nombreuse”, dont il est également question ces jours-ci, a permis l’année dernière (ou en 2006 je ne sais plus)de mesurer la dimension du problème : jusqu’à cette date récente la carte SNCF “famille nombreuse” était réservée aux familles françaises. Devant ce “scandale” le gouvernement Villepin s’est empressé d’en étendre le bénéfice aux familles étrangères : il paraît que cette mesure était discriminatoire et non conforme aux engagements internationaux de la France.
Veuillez agréer, Monsieur le Député, l’expression de mes sentiments respectueux.