J’ai assisté, ce matin, à une réunion d’Amnesty International au cours de laquelle Madame Geneviève Garrigos, Présidente d’Amnesty France, nous a présenté le rapport mondial de cette association.
Madame Garrigos a particulièrement insisté sur l’emploi de l’expression “droits humains” plutôt que droits de l’Homme en soulignant le caractère ambigü de l’expression française qui n’intègre pas suffisamment la femme dans le titre même qui est utilisé.
Le rapport est très intéressant et géographiquement assez complet. On peut toutefois remarquer un caractère sélectif qui a été souligné par plusieurs intervenants. Amnesty International insiste beaucoup sur la peine de mort, les implications négatives de la lutte contre le terrorisme, les violences à l’encontre des femmes. Elle met l’accent en ce qui concerne l’Europe sur la discrimination subie par les roms.
Il faut noter que l’information étant plus ouverte dans les pays démocratiques, ceux-ci ont droit à un nombre de pages plus élevé qui ne reflète pas nécessairement l’ampleur des problèmes rencontrés. Les Etats-Unis ont droit à 6 pages et la Chine à 4…
En ce qui me concerne, j’ai fait remarquer l’étrange absence d’informations sur la discrimination religieuse et sur les limites apportées à la liberté des croyances et des pratiques dans ce domaine dans de nombreux pays, et sur la détérioration qui s’opère à cet égard dans le monde, en particulier à l’encontre des chrétiens que ce soit en Algérie ou a fortiori en Irak…
La présidente a convenu de cette absence en prétextant la nouveauté de cette situation (sic)…
Rapport intéressant donc, mais partiel et partial, qui relève de cette étrange évolution que j’ai constatée également hier lors de la réunion consacrée à l’étude des lois mémorielles.
Une collègue socialiste entendait limiter les commémorations au rappel pédagogique des erreurs et des évènements à éviter comme si l’héroïsme et les sacrifices n’étaient liés qu’à des erreurs et ne contenaient pas d’exemplarité positive propre. De la même façon, une sénatrice socialiste qui assistait à la réunion de ce matin a approuvé le rapport en disant que les démocraties devaient donner l’exemple, être parfaites, et qu’il était juste d’y pourfendre tout abus… Pour les dictatures, ça n’est pas pour l’instant notre problème.
Notre problème, en revanche, aujourd’hui, c’est peut être d’avoir encore quelques raisons d’aimer son pays et le système politique qui est le sien.
Monsieur Mugabe peut dormir tranquille !
Un commentaire
Merci de ce billet très pertinent comme toujours.
A se demander si selon Amnesty International il ne vaudrait pas mieux vivre en Corée du Nord ou chez Chavez qu’aux Etats-Unis…