Après quelques jours d’interruption, je rouvre ce site. Cette pause a été particulièrement studieuse puisqu’elle a correspondu à l’Université d’été du MEDEF, à laquelle j’étais invité. Mon impression est très positive. J’ai été frappé par l’organisation et la qualité des intervenants de cette manifestation. Un visiteur distrait aurait pu d’ailleurs se demander qui était l’organisateur tant les débats étaient ouverts, dénués d’idéologie et surtout très riches en informations. J’ai eu l’occasion de m’exprimer à propos des Fonds souverains et des droits opposables. En ce qui concerne les premiers (mon point de vue sur les fonds souverains est à lire plus précisément ici), pour rappeler que ces fonds lorsqu’ils sont liés à des Etats puissants et non démocratiques ne sont pas sans danger, et également pour souligner qu’ils ne peuvent provenir que de ressources exceptionnelles ou d’excédents et qu’il me semblait donc curieux d’imaginer que la France puisse en disposer. Monsieur Augustin de ROMANET, Directeur général de la Caisse des Dépôts et des Consignations (CDC), ne m’a pas démenti en rappelant que les interventions de l’entreprise qu’il dirige sous le contrôle de représentants de l’Assemblée nationale, seraient limitées aux entreprises françaises et seront donc distinctes de celles d’un fonds souverain. En ce qui concerne les droits opposables, j’ai souhaité en me référant à TOCQUEVILLE que l’on ne fasse pas de la puissance publique une dispensatrice de droits sans limites. J’ai donc souhaité qu’il y ait une hiérarchie instaurée entre ces droits au sommet de laquelle je mettrais le droit à l’accueil des enfants parce qu’il s’agit là d’un objectif qui dépasse le simple besoin des personnes pour répondre à une exigence nationale : l’équilibre entre le travail et la vie familiale qui permet aujourd’hui aux femmes françaises d’être celles qui travaillent le plus en Europe et qui cependant sont le plus souvent mères.
Durant cette Université, un débat s’est quant à lui déroulé dans les couloirs : celui du financement du RSA. Evidement, cette idée de financer ce dispositif par un accroissement des taxes sur le capital, et en fait sur l’épargne, a suscité beaucoup d’hostilité, même si souvent on voulait y voir une grande habilité politique du Président qui a pris la gauche à contre-pied.
Je pense pour ma part que trop d’habileté finit par tuer l’habileté. On ne peut pas dire à ceux qui demandent une fois encore qu’on songe en priorité à réduire la dépense publique, notre dette, nos déficits, et les prélèvements obligatoires qui en découlent, qu’ils « se caricaturent », comme je l’ai entendu. Je ne crois pas que lorsqu’un homme de droite souhaite qu’on fasse la politique pour laquelle il a été élu, politique qui a réussi dans de très nombreux pays, et qu’il se refuse donc à augmenter une fois encore les prélèvements obligatoires, il n’ait pas raison. Nicolas BAVEREZ, dans Le Figaro du 28 août, commentant l’ouvrage de Jean PEYRELEVADE, Sarkozy, l’erreur historique, énonce d’ailleurs à ce propos plusieurs jugements auxquels j’adhère totalement. C’est par exemple comme je l’ai souligné à plusieurs reprises, la priorité donnée par le Président au pouvoir d’achat alors qu’il fallait au contraire pratiquer avant tout une politique de l’offre. Mais c’est aussi l’idée qu’au-delà de cette annonce pour le moins ambiguë d’une taxe nouvelle, les réformes positives vont se poursuivre en améliorant la compétitivité et l’attractivité de notre pays. Madame LAGARDE ne s’y est pas trompée en déclarant aujourd’hui même qu’elle ferait baisser la pression fiscale sur le patrimoine.
Un commentaire
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