Un hebdomadaire français, Paris Match, pour ne pas le citer, du groupe Lagardère…, a envoyé deux de ses journalistes enquêter en Afghanistan. Ceux-ci publient un long entretien (dix pages !) avec le groupe terroriste Taliban qui a tué les soldats français le 18 août dernier, photo à l’appui avec les équipements pris à l’Armée française, sous le titre très accrocheur : la parade des talibans avec leurs trophées français. Je trouve le procédé consternant.
Je tenais ainsi à vous informer que j’ai écrit au Premier ministre afin de lui demander, conformément aux nouvelles dispositions relatives à la protection des sources, de diligenter une enquête à l’encontre du journaliste et de la photographe. En effet, rappelez-vous, lors des débats sur la loi de protection des sources des journalistes, nous avions convenu d’une limite à cette protection lorsqu’est mis en cause un impératif prépondérant d’intérêt public (article 1). La protection des sources trouve ainsi sa limite lorsqu’un intérêt public incontournable, et exceptionnel, l’emporte sur elle. La situation actuelle relève bien de ses cas puisque les talibans interrogés ont promis de s’attaquer encore aux français constituant ainsi une menace réelle sur la vie de nos compatriotes.
De surcroît, grâce à ces deux journalistes français, les talibans, le groupe assassin de nos soldats, viennent de réussir cette semaine un formidable coup médiatique. Ils paradent dans un magazine populaire à grand tirage tout en sommant nos soldats de quitter l’Afghanistan sous peine d’être tués comme les autres. Voilà ce que l’on imprime dans un hebdomadaire français. Les talibans sont même allés jusqu’à donner à la photographe une montre qu’ils avaient dérobée sur le cadavre d’un soldat tué, afin qu’elle la remette à sa famille… Je suis profondément scandalisé par ce coup de com’.
Qui se soucie des familles des soldats tombés sur le champ de bataille ? Qui se soucie de leurs camarades qui chaque jour poursuivent leur mission au nom de leur pays et de la liberté, comme je le faisais remarquer dans une précédente note ? Cette course effrénée à l’information fondée à l’évidence sur le souci de la rentabilité à tout prix devra être au cœur des discussions des prochains Etats généraux de la Presse.
Par ailleurs, j’ai saisi également les présidents des commissions des Affaires étrangères et de la Défense afin de leur demander de provoquer une nouvelle réunion, semblable à celle à laquelle j’avais assisté avec Bernard KOUCHNER et Hervé MORIN, afin que les informations « donnés » par cet hebdomadaire soient comparées avec celles qui nous avaient été délivrées le 26 août.
La réforme constitutionnelle qui vient d’être votée, comme l’avait souligné à cette occasion le Président ACCOYER, doit donner aux parlementaires un rôle plus important et les associer davantage aux décisions de l’exécutif et au contrôle de leur exécution. La qualité des informations fournies aux parlementaires est donc une priorité absolue.
Un commentaire
Je suis scandalisée par ces deux journalistes qui, pour moi n’ont aucun respects envers les familles de nos soldats tués dans l’embuscade.
Pour ma part je trouve que nos soldats n’ont plus rien à faire en Afghanistan, et notre Président devrait les faire revenir, de plus ils risquent d’être tués prochainement comme l’ont indiqués les Talibans
Ces deux journalistes ne nous ont rien appris ils nous ont simplement horrifiés
Thérèse LEGLEY