Invité dans l’excellente émission de la 5, Ripostes, animée par Serge MOATI, et encore “animé” moi-même par la ferveur de la messe célébrée par le Saint-Père sur l’esplanade des Invalides, la veille, j’ai pu défendre la conception présidentielle de la “laïcité positive” contre les attaques totalement infondées qu’elle subit de la part de laicistes rétrogrades qui y voient, à tort, une menace pour la survie de la République…
Communautarisme, dérive anglo-saxonne, alliance d’un Président pro-américain avec un Pape réactionnaire : le tableau est épouvantable. On s’étonne devant la gravité du danger de n’avoir vu que quelques manifestants vouloir s’opposer aux près de 300 000 fidèles réunis dans la joie sereine que Benoit XVI sait si bien éveiller.
A Marc BLONDEL qui conteste le statut de Chef d’État du Vatican au Pape, j’ai rappelé que même si l’État était petit et dénué de divisions blindées, comme le soulignait STALINE, la puissance spirituelle qui se dégage de celui qui est la référence vivante de plus d’un milliard de catholiques, est venue à bout des héritiers du dictateur communiste et de ce qu’à juste titre on a appelé “l’empire du mal”.
Mais, j’ai surtout tenu à montrer combien la pensée de Nicolas SARKOZY était, à ce sujet, fondée sur la lucidité et la responsabilité. Le mot “positif” n’ajoute rien à la laïcité dont il ne fait que révéler ce à quoi elle peut aboutir : une tolérance bienveillante à l’égard des religions, plus libre par rapport au pouvoir politique, mais aussi plus disponible pour apporter les repères moraux sans lesquels la vie sociale est plus difficile. Ce n’est pas la religion qui va engendrer le communautarisme qui existe déjà de manière violente comme en témoignent les incidents du 19ème arrondissement. C’est précisément l’enseignement religieux qui peut rappeler que certains comportements ne sont pas compatibles avec la Foi.
Enfin, faut-il le rappeler ? Dans notre pays, les ayatollahs sont avant tout ceux qui crient à l’intégrisme et au conservatisme dès qu’ils voient un religieux, ceux qui font de toute référence à la religion, un péché contre la sainte République, et considèrent que la loi de 1905 est sacrée. En fait, c’est le temps qui a adouci une loi qui avait pour but initial d’en finir avec la religion catholique. En 1907 et beaucoup plus encore après la 1ère Guerre mondiale, un équilibre a pu être trouvé dont l’Église elle-même se félicite et dont il faut simplement tirer les meilleures conséquences. Que les principes du christianisme, et notamment la Doctrine sociale de l’Église, puissent influencer la politique est une excellente chose, car c’est une source essentielle de la démocratie contemporaine. Jacques MARITAIN l’avait suffisamment démontré.
Après le débat, petite discussion privée avec Serge MOATI qui fait honneur au service public de l’audiovisuel avec cette émission, et avec Jack LANG, que j’ai eu l’occasion de remercier pour le rôle qu’il avait accompli à son retour au Ministère de la Culture, en 1988, dans le projet du Fresnoy. Pris en sandwich entre François LEOTARD qui avait initié le projet et Jacques TOUBON, qui en a financé le fonctionnement, Je ne dirai pas que Jack LANG a fourni l’essentiel mais enfin le financement de l’investissement a constitué la part la plus roborative de ce projet. L’ancien Ministre m’a toutefois confié sa préoccupation quant à l’intervention de la Région, mais aussi sa satisfaction de voir Daniel PERCHERON soutenir clairement le développement de cette structure.
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