Madame la Directrice,
Monsieur le Directeur,
Avec les enseignants de vos établissements, vous vous inquiétez de la situation future des Réseaux d’Aides Spécialisées aux Elèves en Difficultés (RASED).
Nous comprenons vos inquiétudes, et c’est pour cela que nous souhaitons poursuivre la démocratisation de l’enseignement et élever le niveau général.
La durée de l’enseignement scolaire dans le premier degré est désormais fixée à 24 heures hebdomadaires dispensées à tous les élèves, auxquelles s’ajoutent 2 heures au maximum d’aide personnalisée en très petits groupes pour les élèves rencontrant des difficultés dans leurs apprentissages. Ces deux heures, dégagées dans l’emploi du temps des enseignants, constituent un important potentiel de lutte contre l’échec scolaire à tous les niveaux de l’école primaire. C’est dans ce cadre que les élèves rencontrant des difficultés doivent être aidés. La contribution d’autres maîtres, notamment les enseignants spécialisés des RASED peut, le cas échéant, s’inscrire en complément.
Aujourd’hui, 15% des élèves qui quittent l’école primaire ont de graves lacunes en écriture, lecture et mathématiques. Il est donc urgent de pouvoir proposer une réponse adaptée à chaque élève. Le fonctionnement actuel des RASED n’est pas satisfaisant : l’action est trop dispersée, et certaines écoles ne recourent jamais au service des RASED. Dans ce contexte, le rôle des enseignants qui exercent dans les RASED devra évoluer. Il conviendra notamment que l’action de ces personnels soit mieux centrée sur les écoles où le nombre et la nature des difficultés rencontrées par les élèves sont plus importants qu’ailleurs.
Cela aura, en outre, l’avantage d’éviter une dispersion inutilement coûteuse et de cibler les interventions spécialisées sur la plus grande difficulté.
Concernant la formation spécialisée, il y a eu en 2004 une profonde modification. Le temps de la formation n’a pas diminué mais la nature de la formation a changé. Moins théorique, celle-ci est devenue une formation en alternance plus individualisée et plus proche de la réalité des situations d’exercices. Il appartient au recteur et à l’inspecteur d’académie, directeur des services départementaux de l’éducation nationale, d’évaluer les besoins de formation des personnels, notamment concernant la spécialisation.
Le gouvernement met en place de nombreux outils pour lutter contre l’échec scolaire. Les deux heures de soutien aux élèves en difficulté permettent aux maîtres de repérer les élèves en difficultés afin de mieux répondre à leurs besoins. Les stages de remise à niveau en CM1 et CM2, comme l’accompagnement éducatif dans les écoles élémentaires de l’éducation prioritaire, complètent cette aide individualisée. Avec les nouveaux programmes mis en place à la rentrée 2008 à l’école primaire, un nouveau système d’évaluation des élèves de CE1 et CM2 est prévu en français et en mathématiques. Ces mesures répondent aux besoins des familles : les ¾ des parents sont d’accord avec la réforme des programmes du primaire recentrés sur les enseignements fondamentaux.
En ce qui concerne la grève de demain, le maire a précisé ce matin que l’accueil dans les écoles serait difficilement assuré, car la loi a été votée « dans la précipitation ». Promulguée le 20 août 2008, la loi est entrée en vigueur au 1er septembre dernier, et dès le mois de janvier 2008, une circulaire précisait la mise en place de ce service dans les communes volontaires. Il faut préciser en outre que le coût de la mise en place du service minimum n’est pas à la charge de la commune. Pour assurer ce service, la municipalité peut recourir à un certain nombre de personnes faisant partie d’un vivier d’intervenants établi par le maire. Ainsi, tout est question d’organisation de la part des services municipaux !
Tels sont les éléments que nous souhaitions vous préciser. Ensemble, mettons en place les outils indispensables à l’avenir de nos enfants.
Restant à votre disposition, nous vous prions de croire, Madame la Directrice, Monsieur le Directeur, à l’assurance de nos sentiments les meilleurs.
Christian VANNESTE et Bernard GERARD, Députés