Avec une lucidité jamais démentie, le Président du Groupe UMP n’avait pas vu venir le problème de l’ouverture des magasins le dimanche… Il est vrai que pour lui les questions sociétales ne sont que des abcès à crever. Il faut traduire cette expression par des “résistances conservatrices” qu’il est urgent, pour les modernes, d’éliminer.
Il est vrai que cette question apparemment marginale puisqu’elle ne concernait que le Jour du Seigneur dans les zones touristiques… a brusquement révélé à la majorité l’étendue de ses contradictions. La journée d’hier avec, dans un premier temps, une réunion des opposants à l’ouverture, puis une réunion du Groupe, en a fait la démonstration…
Deux thèses s’affrontent : celle des Modernes dont la préoccupation essentielle est d’être dans le sens du vent et de la mode, de complaire aux médias et ainsi de s’assurer une promotion porteuse d’avenir… Le libéralisme se fait ici à la fois économique avec une obsession consommatrice, et sociétale avec l’ambition d’aller encore plus vite que la gauche pour destructurer notre société. Quand je dis “le sens du vent”, c’est aussi parceque derrière ces avancées, ces ouvertures, c’est le vide ! Depuis que l’on a mis le pouvoir d’achat en tête de toutes les préoccupations, on oublie qu’avant de distribuer la richesse, il est nécessaire de la créer, qu’avant de consommer, il est préférable de produire, et que sans produire davantage, on n’aura guère de quoi consommer plus le 7ème jour de la semaine. On aura même peut être à consommer moins si l’on tient compte du fait que la création d’un emploi dans une grande surface correspond à la disparition de trois emplois dans le commerce de proximité.
Il va de soi que je défends l’autre thèse, celle qui allie la responsabilité économique privilégiant l’offre à la demande à l’affirmation des valeurs conservatrices et humanistes essentielles pour que notre société puisse être à la fois plus prospère mais aussi plus juste.
C’est la raison pour laquelle le refus d’une ouverture des magasins le dimanche doit s’appuyer sur trois arguments d’ordre qualitatif. D’abord, il est essentiel que nos villes et nos bourgs conservent leurs centres commerciaux et les commerçants de proximité qui sont créateurs d’animation urbaine et de lien social. Ensuite, il est impératif que la liberté du travail soit réelle et non formelle. Que vaudra la réticence d’un salarié face à la pression d’un employeur peu soucieux de respecter la vie familiale ? Enfin, il est primordial que l’on cesse de réduire l’être humain et le citoyen à n’être qu’un consommateur. Si l’économie libérale est celle qui de toute manière réussit mieux que toutes les autres, chacun sait qu’aujourd’hui que sa réussite est conditionnée par les règles morales qu’elle s’impose ou que la politique lui impose. C’est dans cette équation que se trouve la possibilité de l’équilibre de l’Homme notamment grâce à sa vie familiale.
Avec la langue de plastique qui le caractérise, Jean-François Copé a vainement tenté de “zapper” le problème, mais il reçoit désormais le message 5 sur 5. C’est maintenant une vraie question, un abcès à crever, mais pour l’instant il convient surtout, pour lui, que la majorité ne paraisse pas divisée et vote quand même le texte. Certes, c’est un débat sur les valeurs sociétales à long terme mais l’essentiel, c’est l’attitude politicienne à très court terme…
On l’aura pourtant prévenu : jamais le dimanche !
NB : je suis heureux de me retrouver sur la même ligne que le Directeur général d’Auchan -exceptionnelle entreprise familiale du Nord- qui déclare aujourd’hui, dans Nord Éclair, “être culturellement” contre le travail tous les dimanches.
15 commentaires
Jean François Copé sépare le groupe en deux : de soient disant “Modernes” qui reproduisent (malheureusement) ce que les “Révolutionnaires” (type Ribespierre) voulurent mettre en place (la “table rase”). Ainsi, la “bonne idée” de séparer religion et Etat est devenu “la Constitution civile du clergé” impossible à accepter pour les religieux ! Et le sacrement du mariage (qui n’avait rien à voir avec l’opinion des Français sur l’Eglise) a été mis en vente ! Résultat ? Napoléon, notre Sauveur !
Pas mal de la part d’un soit disant “Président de groupe” : croit il sincèrement être dans son rôle en méprisant une partie du groupe – les “Conservateurs”? – au profit de la tendance du moment…Non suivie par les Français ? Ne lit il pas assez souvent le divorce entre les médias et les citoyens ? A croire que non !
Bonne continuation M. Vanneste. La France est avec vous ! 84% des Français hostiles au travail le dimanche !
Tiens, ca faisait longtemps que je n’étais pas venu visiter un blog de pensée du milieu du XXe siecle. Il faut venir ici, desormais. Cool. ca évite la schyzophrénie numérique.
1ere remarque : pour un farouche défenseur de la langue française, un systeme de blog anglophone, c’est savoureux. Vite, une loi pour interdire les solutions opensource en anglais !! VIIIITTTEEE !!! IN-TER-DIRE !! RRHHAA !!!
Alors. bosser le dimanche en France ? Ben..pourquoi pas…
Aux arguments économiques du député, on pourra objecter que pour produire plus, il faut une hausse de la consommation. Et vu que les produits made in France ont un poil de mal à s’exporter (sans que les brillants députés ne se posent d’ailleurs la question du pourquoi, d’ailleurs), il reste la consommation intérieure. Bon, concurrencée par les méchants chinois, les méchants américains, els méchants allemands… faudra taxer tout ça, tiens…que les autres fassent pareil pour les produits français…et hop ! la boucle est bouclée, retour au point de départ… Mais bon, un gateau, ca se partage…
Vu que les députés sont bien incapables – question de compétence intellectuelle et d’habitude : des fonctionnaires ne connaissent rien a l’économie de marché – de relancer la production de l’offre, il faut bien faire ce que la France sait faire de mieux : relancer la politique de la demande.
Alors, entre le “rien du tout le dimanche” ou le “tout ouvert le dimanche”, y’a pas un juste milieu ? Genre…des abrutis qui ne campent pas sur leur position mais qui cherchent un concensus ? Voir établir une péridoe de test ? Comment 60 vieillards peuvent prétendre détenir la vérité qui doit s’imposer à 60 000 000 de français ?
On pourra aussi faire remarquer :
– Que les CSP+ ont des horaires de travail qui leur laisse moins de temps qu’aux autres pour consommer.
– Que des magasins – ou zones commerciales – peuvent proposer des animations ludiques et culturelles à direction du jeune public qui ne sont pas mises en place par des municipalités vieillissantes.
– Que l’on est pas obligé d’aller dans des magasins même si ils sont ouverts.
– Qu’il est du rôle – malheureusement – du législateur de bien encadrer la notion de “volontariat” du travail dominical.
M’enfin…
La France est un vieux pays dirigié par des vieilles gens qui ont de vieilles idées.
Patrick Devedjian à propos de l’opposition de certains parlementaires UMP au travail du dimanche :
« Derrière ce refus de certains parlementaires, que je respecte, il peut y avoir des convictions d’ordre éthique que la République n’a pas à prendre en considération. Si l’on prend le problème sur le plan religieux, les chrétiens ne travaillent pas le dimanche, les juifs ne travaillent pas le samedi et les musulmans ne travaillent pas le vendredi. Pourvu que les bouddhistes ne s’en mêlent pas… »
C’est bien le secrétaire général de l’UMP qui s’exprime ainsi, ce n’est pas Michel Charasse ou le grand maître du Grand Orient.
S’il veut être cohérent avec lui-même, M. Devedjian doit proposer un amendement par lequel le jour de Noël, le lundi de Pâques, l’Ascension, l’Assomption, la Toussaint, ne seront plus fériés.
“La France est un vieux pays dirigé par des vieilles idées”.
Sur…Revenir à l’époque “bénie” où l’on faisait travailler tout le monde, y compris le dimanche, au mépris de l’identité de la France, c’est génial !
Vieux pays…Belle et grande Nation…Tout autant ! La France plie…Mais ne rompt pas…Elle.
Oui à notre dimanche commun !
Le repos dominical au delà du repos, juste et nécessaire, est un élément fondamental de la vie familiale, sportive, culturelle, associative, spirituelle; permet également de préserver les marchés traditionnels et le commerce de proximité qui seront écrasés par l’ouverture des grandes surfaces (et des grandes enseignes) le dimanche. La loi de 1906 a réussi à établir un équilibre juste entre les nécessités légitimes d’ouverture le dimanche (les services de santé, les commerces alimentaires, les marchés, etc.) et l’organisation de la société.
C’est cet équilibre qu’il nous faut maintenir. L’homme ne peut être réduit à un consommateur de biens et de marchandises. Le repos du dimanche vient rappeler la valeur des moments partagés avec des proches, valeur qu’aucune rémunération ne peut compenser. Le dimanche reste, en effet, le jour où la plupart des familles se retrouvent : de l’existence de cette occasion pour le plus grand nombre dépend la stabilité de la vie de famille et donc aussi le lien social lui-même.
Face aux tenants d’un monde transformé en une immense galerie marchande aseptisée, où la culture est en tête de gondole, la nourriture en fast-food, la pensée code barrée, le salarié aux horaires décalés, la caissière sous-payée, la famille explosée, c’est sur une certaine idée de la France au travail qu’il faut nous prononcer ! !
Pourquoi ne votez-vous pas CONTRE LE TRAVAIL LE DIMANCHE ; l’abstention ne suffit pas.
Je n’ai rien de plus à ajouter car tout est dit dans les précédents commentaires.
@ Marie-Annick : ou donc avez-vous lu que je comptais m’abstenir ? Je vais bien voter Non à ce texte : http://www.cnip.asso.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=337:communique337&catid=906:opinions-prisedeposition&Itemid=184
Bien à vous
Pourriez vous demander à Monsieur Poisson ce qu’il désire faire de son coté.
Le Figaro laisse entendre que plusieurs de vos collègues, opposés au travail le dimanche, plutôt que de voter “non”, s’abstiendraient.
Peut être une réunion serait elle utile pour clarifier les choses ?
Le courageux député veut voter non ? Comme pour la réforme de la constitution ?
Allons, gageons qu’un simple petit coup de téléphone de Nicolas 1er aura vite fait de remettre le député sur le droit chemin, tout comme cela a été le cas pour l’épisode de la constituion.
Une dernière chose sur le travail le dimanche.
Alors. Il y a déjà les professions médicales, les professions de sécurité, les curés, les restaurateurs, les bureaux de tabacs, les employés de cinéma, de centres sportifs, agents edf, gdf, sncf, ratp, les employés de complexes touristiques, d’activités culturelles (acteurs, intermiteux), les intermitents à la télé, les coroners, j’en passe et des meilleurs qui ont déjà une activité rémunérée le dimanche. Pourquoi les autres salariés n’auraient-ils pas le droit d’avoir occasionnellement, eux aussi, une activité payée double le dimanche ? C’est pas franchement égalitaire, ça ! Certains peuvent gagner plus, d’autres non…
Bon, je sais, quand on palpe 7500 euros par mois en ne faisant pas grand chose, le pouvoir d’achat, tout ça, c’est une notion bien secondaire.
Mais il y a des catégories de salariés qui aimeraient bien un peu plus, non ? Plutot que de ruminer tout un dimanche le refrain de “on est à découvert, repasses moi une biere”
Et encore une fois : c’est pas parce que les magasins sont ouverts qu’on est obligé d’y aller. Si, en efet, la société française a autre chose à faire le dimanche, les magasins n’ouvriront pas : pas de consommateur, pas d’ouverture, ainsi est la limpide loi de l’offre et de la demande.
Il y a surement des aménagements a apporter a une ordonnance qui date de plus d’un siècle… ah oui, c’est vrai, je suis sur un blog du XIX / XXè siecle, j’oubliais. Résolument tourné vers le passé, surtout pas imaginer un avenir.
La France est un vieux pays dirigé par de vieilles personnes qui ont de vieilles idées.
@ Louis Cypher : La réforme constitutionnelle était devenue, à cause du parti-pris de la gauche, un problème politique. Il fallait répondre à la question “pour ou contre Sarkozy” ; ce qui est complètement différent avec le projet du travail le dimanche.
Pour le reste, nous avons l’habitude de vos sarcasmes. Nous remarquons tout de même que vous devez bien aimer les siècles passés puisque vous nous gratifiez d’un mot quasiment tous les jours sur ce site.
Dites nous, vous qui êtes “un vieux de la vieille” : que pensez-vous de ce nouveau site (en attendant la dernière version…)?
Equipe CV
Il est vrai que quand j’ai du temps à perdre (ce qui est de plus en plus rare, malheureusement), j’aime bien venir sur ce blog, que j’ai découvert par le non-travail sur la DADVSI. (pour mémoire).
Et c’est un bon exercice de stimulation de conscience politique : pour juger d’une situation (même loin du pays, je m’interesse toujours à la france, malgré tout…), il est bon de varier ses sources de réflexion, non ? Et puis…je ne me lasse pas des prises de positions du député sur les thèmes économiques. Tiens, si un jour vous retournez sur le plateau de Tallenne, je ferai le chemin pour saluer le député.
Pour le choix worxdpress ? Ben…c’est à 1ere vue judicieux : 3 mastodontes en course : dotclear, wordpress et spip. Vous avez choisi le plus simple. Mais il aurait fallu un peu plus pousser le travail en prenant une version française de wordpress..ca aurait pris..mmhhh… 15 minutes de plus à installer ?
J’aurais plutôt penché pour spip, car choisir spip, c’est choisir français (c’est si rare, des systemes clés en main performant français sur le web !)…ca aurait fait un peu plus “sérieux” pour un défenseur de l’identité nationale.
A Monsieur Vanneste (et son équipe bien sur !!!)
J’ai poste sur le site de Monsieur Poisson. Comme j’ai des amis qui sont de sa “circonscription” ils vont l’appeler demain, pour lui demander si aux prochaines élections il appréciera qu’eux “s’abstiennent” (avec d’autres) de voter pour lui. On verra si les courbettes vis à vis de Monsieur Copé (que lui a t on promis en échange ? Un poste ministériel?) seront plus fortes que la menace d’une “abstention” lors des scrutins futurs.
Mais bon, peut être que vous pourriez quand même tenter de lui parler. Il est “geographiquement” plus proche de vous que de moi !!! Et puis…Quand on gagne contre un lobby qui a tous les médias derrière soi, et une ribanbelle de godillots aussi…On doit bien pouvoir persuader un collègue de travail de revenir parmi les défenseurs de la famille, non ? Surtout quand les “rebelles” de l’UMP sont soutenus par 84% des Français !
Concernant la révision constitutionnelle (on ne “réforme” pas la Constitution, on la révise : une “réforme” c’est un changement de politique…On n’a pas changé “l’âme” de la Constitution de la V ème République dans le cas présent) je partage l’avis de Louis.
Les raisons politiciennes – qu’est ce d’autre ? – pour expliquer la volte face de Monsieur Vanneste, ne sont pas suffisantes pour légitimer sa décision.
A l’heure actuelle, on est entrain de “travailler” un peuple (les Irlandais) au motif qu’ils n’auraient pas voter en fonction du texte, mais de ce qui serait extérieur au texte. Je me rappelle qu’on a fait la même réflexion suite au “non” des Français.
Or là, Monsieur Vanneste qui est opposé au texte, explique qu’il est inutile, sinon dangereux…Trouve parfaitement normal d’avoir voté une révision pour des considérations politiciennes. Sans s’interroger sur les incidences des “modifications” qu’induit le texte…Pour quand même 62 millions de Français : par ex le fameux retrait de l’obligation d’un référendum pour les traités européens.
Alors, de deux choses l’une : soit l’UMP et le PPE arrêtent de stigmatiser le choix des Irlandais (et celui des Français) sur les traités européens, et considèrent que le traité de Lisbonne est caduc, puisqu’un peuple s’est prononcé, pour diverses raisons (bonnes comme mauvaises) sur ce dernier. Soit on considère que les révisions constitutionnelles de janvier 2008 et de juillet 2008 sont caduques, puisqu’elles n’ont pas pour fondement de s’interroger sur un texte – le traité ou la Constitution – mais des raisons politiciennes (plaire au Président pour être investi aux municipales, s’opposer au PS, obtenir un poste ministériel, etc.)
La motivation de Monsieur Vanneste était politicienne.
Dire “non” à la révision de la Constitution aurait entraîné un “échec” pour Nicolas Sarkozy. Bref, les journaux en auraient parlé…Un jour.
Dire “oui”…A fait perdre au Peuple Français son droit à se prononcer sur les traités européens ! Et a induit un droit inique, pour les Ministres – y compris les plus incompétents – de trouver une place au chaud (le Parlement) lorsqu’ils sont virés du Gouvernement ! Bref, la députation n’est plus que de l’interim faut croire…
Entre faire du tort médiatiquement parlant – sur le plan juridique çà n’aurait rien changé pour Nicolas Sarkozy – au Président, et enlever aux citoyens Français certains droits…Monsieur Vanneste a choisi la proposition la plus importante en terme de conséquences pour les citoyens.
Comme il l’a fait en janvier 2008 avec le traité dit de Lisbonne.
Combien de parlementaires ont lu le traité dit de Lisbonne ? Brian Cowen a affirmé – comme le commissaire Charlie Mc Creevy – qu’aucun membre des Gouvernements nationaux n’avaient pris connaissance du traité.
Lors de l’explication par VGE sur le traité…Moins de 30 parlementaires étaient présents !
En 2008, comme l’affirme un de vos collègues, qui par pudeur sans doute a voulu rester inconnu : “personne n’a voté pour le traité. On a suivi la consigne du groupe…Elle même dictée par le Président de la République”.
Personnellement, si Monsieur Vanneste s’était prononcé “pour” ou contre” le “traité” ou la “révision de la Constitution” j’aurais parfaitement accepté son choix, car dicté en fonction de sa connaissance du texte étudié.
Mais là…Force est de constater que son choix n’était que partisan, politicien. Or, un parlementaire, doit représenter (même si c’est difficile) le Peuple. Pour un texte aussi important que la Constitution, un marchandage politicien était indigne.
Pourquoi ne pas avoir proposé un référendum (ne serait ce que consultatif) sur la révision constitutionnelle ? Voir sur le traité de Lisbonne (puisqu’il n’était pas conforme aux engagements de l’UMP : court (3000 pages!) simplifié (ha bon?) et s’appuyant sur les innovations institutionnelles (chacun sait, en effet, que la Souveraineté est un élement institutionnel)
De cette façon, il était simple de soutenir le Président, sans renier vos engagements à l’égard des électeurs : travailler dans l’intérêt général…Et non l’intérêt partisan. Jouer avec la Constitution, pour des prétextes politiciens, est ce vraiment une action…Honorable ?
Quelle “liberté d’expression” a t on donné aux citoyens en la circonstance ? Aucune.
@ Seb : Merci pour vos messages.
Nous ne savons pas à l’heure actuelle quel sera le vote de M. Poisson. Un député n’a pas de mandat impératif, il agit selon sa conscience.
Nous avons avec CV beaucoup travaillé sur la révision -merci!- constitutionnelle. Celui-ci est intervenu à de très nombreuses reprises en Commission puis en Séance (vous avez lu ou vous pouvez lire l’ensemble de ses interventions argumentées sur ce site). Le Gouvernement a même accepté quelques uns de nos amendements, mais le texte ne nous paraissait toujours pas convenable, comme vous le savez. Face au défi que nous posait une gauche aigrie et sectaire, il a fallu faire un choix. Christian Vanneste est un député responsable : il soutient le Président de la République. Certes, ce n’est pas un “béni-oui-oui” mais nous pensons encore aujourd’hui qu’il a fait le bon choix (même si nous étions plusieurs au sein du cabinet parlementaire à préférer l’abstention).
Quant à l’Europe : vos propos sont largement injustes. Nous vous invitons à relire la note de CV écrite lors du rejet par l’Irlande du Traité de Lisbonne : http://www.christianvanneste.fr/?p=762
Les élus – en général – et les parlementaires – en particulier – n’ont en effet pas de mandat “impératif”, c’est à dire que contrairement (par ex) aux “parlementaires” d’avant 1789 (qui n’avaient qu’une fonction “judiciaire” dans le sens où ils avaient à faire respecter les “lois fondamentales du Royaume” et les “lois privées” (privilèges) contenues dans les “Chartes royales” sans parler du “droit coutumier”) ou aux “députés” des Etats Généraux (de 1789 notamment) qui eux devaient défendre l’intérêt d’un “Ordre” (c’est à dire faire entendre les revendications des sujets du roi exprimées dans les “cahiers de doléances”: autrement dit l’avis d’une corportation (même si le Tiers représentait 98% des Français c’était un “Ordre”) et non leur propre opinion)…Les élus d’après 1789 n”ont plus à défendre l’opinion d’un Ordre, d’une corporation….Mais celle de la Nation. (Même si dans les faits, de 1789 à 2008, les élus (et c’est bien normal) ont tendance à privilégier “leur” circonscription. ( Ex : les parlementaires élus dans les régions viticoles sont…D’ardents défenseurs du vin ! Les parlementaires élus dans les DOM TOM s’intéressent énormement au cours de la banane (et avant de la cane à sucre)…Alors que les débats sur les DOM TOM sont quasi oubliés par les parlementaires “métropolitains” !…Et adorer rajouter “du Nord”, “du Sud”, de “la Champagne”, j’ai même lu sur le site d’un collègue à Monsieur Vanneste “le député des bons gens de Versailles” !…Monsieur Chirac a toujours beaucoup eu d’attirance pour son “fief” d’autan, Monsieur Mitterrand adorait Jarnac…Et Monsieur Sarkozy…S’intéresse beaucoup à Neuilly, etc.)
Les élus donc, n’ont pas de mandat “impératif”. Ni envers les citoyens, ni d’ailleurs envers le Président (les “engagements présidentiels” n’engagent aucunement les parlementaires…Pas plus que les “engagements parlementaires” n’engagent le Président !) et encore moins envers Monsieur Copé !
Mais les élus ont, en revanche, un mandat représentatif. Qu’est ce que cela veut dire ?
Une seule chose. Avant 1789, les “députés” des 3 Ordres devaient défendre des thèses qu’en principe ils partageaient (puisqu’ils étaient élus par l’Ordre) mais pas forcément (ainsi par ex, Talleyrand, choisi par le Clergé, défendait grosso modo une séparation entre l’Etat et l’Eglise!)
Après 1789 : REVOLUTION. Les candidats à l’élection présentent un PROGRAMME, avec LEURS IDEES. Le mandat n’est dès lors plus “impératif” (puisque le candidat exprime des choix qui sont siens, et il averti l’électeur que ce sont ces idées à lui qu’il va défendre) mais “représentatif” (puisque ce sont les citoyens qui se rallient aux idées du candidat…Qui dès lors les “représentent”)
Ce mandat REPRESENTATIF implique donc : que les idées défendues pendant la campagne soient des “convictions”, des engagements sur lesquelles le candidat ne reviendra pas une fois élu. Un candidat qui défend la Famille…Doit donc, en principe, défendre la Famille. S’il s’engage à ne voter qu’un traité “court, simplifié, et qui se limite aux questions institutionnelles qui ont fait consensus pendant la campagne référendaire”, il doit s’y tenir. Si le traité se révèle long, complexe, et qu’il engage bien plus que des questions “institutionnelles” (ce qui est le cas : dixit le Conseil Constitutionnel), le rôle (normal) d’un élu aurait été d’interpeller le Gouvernement pour comprendre pourquoi le traité n’est pas conforme au “deal” proposé aux citoyens (lesquels n’ont accepté la voie parlementaire qu’en raison de la nature “institutionnelle” du traité, et de sa forme “courte” et “simplifiée”) et pourquoi pas (sachant que le Président de la République a demandé le “soutien” (et non le béni oui oui”) des parlementaires…En échange d’un “coup de pouce” aux élections) de demander des explications au Président pour la non tenue de sa promesse électorale…Avant de demander un référendum sur le traité (puisque le “deal” avec les citoyens était caduc : le traité se révélant être (dixit VGE) à 98% le TCE rejeté par les Français : je n’ai pas souvenir que les parlementaires aient pour mission de contester le choix souverain du Peuple qu’ils ont la charge de représenter)
Or le programme, un élu est parfaitement “libre” dans le sens où il peut se prononcer sur tout projet ou proposition de loi – on espère dans la plus grande sérénité ? Ce qui doit être un tantinet difficile vue que le Gouvernement adore faire passer en “urgence” les textes : “l’urgence” ne devait elle pas être une mesure “exceptionnelle” ? – et sur les questions abordées dans son programme électorale (celui pour lequel il a été élu, et qui lui donne sa légitimité démocratique) il est libre dans le sens où personne ne lui impose quoi que ce soit…Ce sont ces engagements au cours de la campagne (pris en l’absence de contrainte) qui l’engagent.
En résumé : les élus ont tous un mandat “représentatif” qui impose qu’il respecte leurs propres idées, propositions, programmes…En mettant en oeuvre les engagements pour lesquels ils ont été élus…Et sur les questions hors programme, l’élu se décide…En fonction des intérêts du pays.
Pour ce qui est de la révision constitutionnelle – ne m’en veuillez pas si je souligne le terme. Les élus ne se rendent pas compte que si on utilise les termes, les mots, dans un sens contraire à ce qu’ils veulent dire, on embrouille les citoyens. Ex récent : Monsieur Sarkozy ne cesse de dire qu’il est “le Président de l’Europe”. Que voulez vous donc que les citoyens en déduisent ? Que pendant six mois, c’est la France qui fait sa Loi en Europe ! Bref, qu’un “Président du CONSEIL DE L’Europe” c’est pareil qu’un Président de la République Française à l’échelle européenne…Comment voulez vous, après çà, qu’on explique aux citoyens Français l’incapacité dudit Président à obtenir…Une diminution à 5,5% de TVA pour les restaurateurs ? Et je ne parle même pas de ce que met le PPE dans ses papiers ! Pour lui le “Président de l’Europe” c’est…Celui de la Commission ! Vive l’embrouille ! – j’ai suivi les débats (plutôt intéressants d’ailleurs) et notamment la “prestation” de Monsieur Vanneste (très bon orateur : ma femme l’adore ! grrrrrrrrrrr!!!)
Mais justement : un député (que vous appréciez beaucoup…Ma femme un peu trop grrrrrrrrrrrr!!!!) explique en long et en large que cette “révision” constitutionnelle est inutile, limite dangereuse.
Sur un autre site (celui de Monsieur Lambert : un sénateur que vous aimez bien aussi…) vous lisez que cette révision n’est pas une nécessité, et qu’elle peut même mettre en péril le Chef d’Oeuvre qu’est la V République !
En tant que citoyen logique, vous vous dites : ils vont voter “non”. Et justement, vous découvrez que le député Vanneste a l’intention soit de s’abstenir soit (éventuellement) de voter “non”. Et que Monsieur Lambert est prêt à faire de même.
Et puis PAF ! Le lendemain, vous apprenez dans la presse que l’Elysée, Matignon, et un type bizarre chargé de redéfinir les collectivités territoriales…Ne cessent de passer des coups de téléphones aux élus en leur disant grosso modo : “dis moi ce que tu veux. Mais vote cette fichue révision”.
Là dessus…Monsieur Lambert, comme Monsieur Vanneste…Font volte face ! La raison ? La “gaûche” ne veut pas voter la révision constitutionnelle, pour faire échec à Nicolas Sarkozy.
En tant que citoyen, vous savez que la Constitution est la Loi Fondamentale de la France, le SEUL TEXTE qui ASSURE et PROTEGE les DROITS des CITOYENS. Et deux de vos représentants sont prêts à voter les yeux fermés un MAUVAIS TEXTE parce que…Nicolas Sarkozy en prendrait pour son amour propre !
Que ce texte concerne 62 Millions de Français ne change rien à l’affaire ! Ces deux élus en qui vous avez placé votre confiance sont prêts – comme jadis les “coteries” de l’Ancien Régime – à introduire dans la CONSTITUTION de très mauvaises choses…Parce qu’ils jouent à l’imbécile jeu des égos partisans !
“Sauver” le Président qui ne risque rien – sinon se prendre une baffe médiatique…Qui sera aussitôt oubliée dès qu’une “actualité” plus brulante arrivera…Soit avant la fin de la journée – est donc plus important qu’assurer aux Français la pérénnité d’un texte qui soit bon pour eux…Et dont les conséquences politiques, juridiques, mais aussi morales, sont importantes, et sur le long terme !
“Face au défi que nous posait une gauche aigrie et sectaire, il a fallu faire un choix”.
Il y a plusieurs siècles, un jeune homme nommé Edouard III devint roi d’Angleterre. Il était très heureux de sa situation. Puis, un jour, sa mère, Isabelle de France (fille de Philippe le Bel) lui afirma qu’il avait des “droits” sur le Royaume de France. Face au “défi” lancé par la nomination de Philippe de Valois (qui n’était “que” fils de prince et non fils de roi…Contrairement à Edouard) à la tête du Royaume de France, Edouard III refusa de présenter “l’hommage” comme il était de coutume, pour “ses terres” françaises (Aquitaine notamment)
Pendant cent ans – entrecoupés heureusement de “trèves” – les Français et les Anglais vont se faire la guerre…Parce qu’un matin, un jeune homme n’a pas supporté qu’un “fils de prince” soit choisi – à sa place – comme roi de France !
En quoi cette guerre était elle plus “raisonnable” et “responsable” que les “défis” auxquels vous vous référez ?
Des tas de morts…La France qui frôle la disparition sinon la mort…Jeanne qui meurt sur le bûcher…Parce qu’un crétin de roi d’Angleterre n’a pas accepté qu’un fils de prince puisse être à égalité avec lui !
Une Constitution qui subit un “lifting” – alors qu’elle n’en avait pas besoin – et des parlementaires de “droate” qui au lieu d’agir dignement – en se focalisant sur le texte, et non sur le défi stupide de la “gaûche” – vont pourfendre des moulins à vent !
Monsieur Vanneste a considéré que Monsieur Sarkozy était son Hélène (de Troie) et comme jadis (si l’on en croit Homère et plusieurs historiens) les Grecs, il s’est précipité pour défendre son Hélène…
Résultat ? Hélène rentre en Grèce au bras de son mari légitime. Nicolas Sarkozy se marie avec Carla Bruni.
Troie ? Ses habitants ? La Constitution française ? La France ?
Secondaire tout cela !
Ce qui est triste, voyez vous, ce n’est pas que Monsieur Vanneste ait changé d’avis. Ce qui l’est, c’est que Monsieur Vanneste, qui est un élu…A en deux secondes oubliés le Peuple qu’il représentait, pour complaire à Nicolas Sarkozy.
Il ne s’est pas demandé un instant si effacer purement et simplement l’obligation d’un référendum sur les traités européens, ne constituait pas un préjudice pour les Français.
Il ne s’est pas inquiété des conséquences qu’entraînera la “sécurité” d’une “place chaude” pour les Ministres, au Parlement. Alors qu’en tant que parlementaire, il doit en principe connaître le parcours chaotique constitutionnel de notre pays. Et savoir, dès lors, que si l’on a supprimé en 1958 cette possibilité pour les Ministres de récupérer un mandat qu’ils avaient déserté, il y avait sans doute une raison !
Il s’est uniquement préoccupé de politique politicienne, puisqu’il a oublié le Peuple qu’il représentait. Comme jadis Edouard III n’a pas pensé, un seul instant, aux conséquences de ses actes, lorsqu’il s’est déclaré “roi de France et d’Angleterre”.
Comme encore plus lointainement, les Grecs tout préoccupés de leur égo n’ont pas pensé un instant que la Cité de Troie ne méritait pas une guerre.
C’est cela qui est condamnable. Que Monsieur Vanneste ait fait passer la France en dernière position, après ses bonnes relations avec Monsieur Copé, après son “soutien” au Président Sarkozy, après les menaces (probables) du type bizarre du Gouvernement qui s’occupe de “réformer” les circonscriptions…
Quand deux camps se disputent un objet, il faut appeler l’arbitre. En Démocratie, l’arbitre, c’est le Peuple. Que n’a t on fait un référendum pour départager l’UMP et le PS…Au lieu de sacrifier la Constitution sur l’autel d’intérêts partisans, et de courts termes ?
J’ai pris connaissance de la note de Monsieur Vanneste suite au rejet par l’Irlande. Je suis fort heureux qu’il partage mon avis sur la question – étrange tout de même, dans ces conditions que le même ait voté le traité dit de Lisbonne qui reprend, de l’aveu même de l’ensemble des “gouvernants” le texte rejeté par les citoyens Français en 2005 – et qu’il en fasse part.
Ce que je regrette, c’est que Monsieur Vanneste dise une chose d’un coté, mais accepte de l’autre ce qui l’indigne. Un élu c’est fait pour agir. Quand Monsieur Vanneste demandera t il, à ses collègues, en respect des propos qu’il tient…L’officialisation de la caducité du traité dit de Lisbonne ? Quand…Demandera t il à Monsieur Sarkozy et aux Ministres…De cesser de vouloir faire avaler aux citoyens une version édulcorée du traité dit de Lisbonne, laquelle n’aura même pas droit à une CIG : comme quoi, l’égalité entre les Etats devant les traités…Est loin d’être vraie dans la pratique !
Quand Monsieur Vanneste demandera t il un référendum sur le traité dit de Lisbonne, en respect de la Constitution (et notamment de l’article 88,5 (désormais modifié, mais au moment du vote en vigueur) qui rendait obligatoire tous les traités faisant référence à un élargissement (ce qui était le cas du traité de Lisbonne : Monsieur Sarkozy a fait savoir à de nombreuses reprises qu’en l’absence du traité (et Monsieur Duff du PE pareillement) la Croatie, la Bulgarie, et surtout la Turquie, devront attendre avant de venir rejoindre les 27…Le Conseil Constitutionnel y fait référence)) de ses engagements de parlementaire (qui n’ont rien “d’impératifs” puisque ce sont des engagements qu’il n’a pas pris sous la contrainte, qui ne lui ont pas été imposé…Mais qu’il a, bien au contraire, choisi librement, et en toute conscience (sauf en cas de soirée un peu arrosée : mais là c’est la responsabilité du député qui est en cause…Pas le citoyen) de défendre…Et de tenir) et de sa morale de simple citoyen, honnête homme, aimant son pays ?
Son mandat de parlementaire lui donne droit de faire une proposition de loi en ce sens. Il lui donne aussi droit de recourir au Conseil Constitutionnel.
Son mandat de parlementaire lui donne pareillement droit de déclarer caduc le traité de Lisbonne, et de contester, dès lors, les manigances de nos diplomates, pour obtenir un “oui” en Irlande…Par ex en questionnant Monsieur Kouchner sur ces procédés bien peu démocratiques lors de la séance du mardi, en demandant à Monsieur Sarkozy des explications sur cette bien incohérente idée de faire “revoter” un peuple…Alors que chez soi on n’a point accepté qu’il soit consulté, etc.
@ Louis Cypher : Comme vous l’avez sans doute remarqué, nous avons suivi -certes pour une part seulement pour le moment- vos recommandations…
@ la brillante équipe.
Je crois que je m’en fous au moins autant de vous, que vous suiviez ou non mes recommandations.
Cependant (ayant un peu plus de temps en ce moment), je vous ferai remarquer :
– Que traduire 4 champs du site, je m’en vanterais pas, vu tout ce qu’il reste en anglais. Pour un député qui veut défendre mordicus la langue française, je considère encore cela comme une erreur détestable : son espace d’expression publique est truffé de langue étrangère. Faites ce que je dis mais ne regardez pas ce que je fais…on appelle ca communément du f..age de g..le. Même le template (mise en page du site) vient d’un site étranger —> la totale !
– Que décidemment, pour un député qui a travaillé sur la propriété intellectuelle, donc indirectement sur les licences libres, le choix d’une solution étrangère au détriment de son équivalent national est là aussi une erreur regrettable : cela démontre au mieux une méconnaissance des outils, au pire un mépris pour les solutions françaises équivalentes à WordPress.
Le principe des solutions dites libres, grosso modo, c’est de s’imposer le plus possible, afin de faire émerger une économie dédiée au développement, à l’entretien, la formation, l’amélioration du coeur du système. Bref, c’est la création d’emplois et de savoir-faire franco-français.
Il semblerait donc bien que les si nombreux discours de vanneste se heurtent à sa réalité du terrain : le voilà totalement incapable de mettre en oeuvre pour lui-même ses idées.
2 explications :
– méconnaissance du sujet (pour qui a soi-disant travaillé sur la DADVSI, c’est un comble ! )
– volonté technique. (il faudra la justifier, alors)