Extraits d’un entretien donné au mensuel La Nef (décembre 2009) :
La Nef – Considérez-vous cette décision comme une victoire de la liberté d’expression et de pensée ?
CV – La Cour de cassation a dit le Droit. Elle a déclaré nulles les décisions de justice qui avaient contesté à un député le droit de s’opposer à une lo, à un citoyen d’user de sa liberté d’expression. Le fait qu’il y ait cassation sans renvoi devant une nouvelle juridiction montre à quel point les jugements étaient étrangers au droit. Il y aurait beaucoup à dire dans cette affaire sur l’attitude du Parquet qui du début à la fin m’a été hostile, alors qu’il n’avait aucune raison d’intervenir dans une procédure qui ne relevait pas de l’action publique. Il est plus que temps de remettre chacun à sa place. Il y avait une action de personnes privées, des associations contre un parlementaire à propos d’une loi récente et contestable. Jamais le Parquet n’aurait du prendre parti. Les Magistrats viennent de lui donner une magistrale leçon de droit.
La Nef – Les lobbies homosexuels envisagent de vous poursuivre devant la Cour européenne des Droits de l’Homme: qu’en pensez-vous ?
CV – Il est temps de mettre un terme à l’outrecuidance d’un lobby qui se croit tout permis : il a ses opinions et ses intérêts. La démocratie suppose qu’on puisse s’opposer à celles-là et dénoncer ceux-ci. Mas ce que ce lobby veut, c’est contraindre au silence ceux qui le contestent avec ces armes si scandaleuses que sont le bon sens, la réflexion, et les trésors de la science et de l’expérience humaine. Depuis trente ans, la jurisprudence de la CEDH répète que la liberté d’expression vaut même pour les idées qui dérangent. La tolérance consiste précisément à accepter d’être dérangé, et les chrétiens le sont en permanence. Aller demander à la CEDH de revenir sur sa jurisprudence constante, de revenir sur une valeur aussi essentielle de la civilisation européenne, que la liberté d’expression, c’est -pardonnez-moi l’expression- bouffon ! (…)