Hier soir, France 2 s’est surpassée. Arlette Chabot a tenté d’animer le plus lamentable débat politique qu’ait pu offrir « le service public » de l’audiovisuel. Il est vrai que les handicaps étaient importants, mais on aurait pu imaginer France 2 capable de les surmonter.
Premier handicap, il s’agit d’un scrutin proportionnel, il y a donc un éparpillement des listes, et même si on limite celles qui sont présentes sur le plateau aux plus importantes, on ne peut éviter, en raison du trop grand nombre d’intervenants, une cacophonie au sein de laquelle aucune idée ne parvient à se dessiner clairement.
Deuxième handicap, il y a d’un côté le représentant des partis de la majorité, et il doit faire face de l’autre à la meute de ses détracteurs. Plus d’une fois Xavier Bertrand a été condamné au silence ou rendu inaudible par le brouhaha.
Troisième handicap, dans cette foule, chacun veut se faire entendre et dans ce but est prêt à tous les excès. La vulgarité de Daniel Cohn-Bendit ou les approximations de Marine Le Pen ne sont pas dignes d’un débat de haut niveau, de celui qui précède un grand scrutin national, dans la mesure, bien sûr, où les élections au Parlement européen sont considérées comme tel par les Français…
Quatrième handicap, la mêlée générale dans sa confusion laisse apparaître des duels : entre Xavier Bertrand et Martine Aubry pour la première place, entre Daniel Cohn-Bendit et François Bayrou pour les suivantes. Certes, la remarque –d’ailleurs voilée- de Bayrou à propos de la complaisance naguère montrée dans un des ses ouvrages par Cohn-Bendit à propos de la pédophilie pouvait être considérée comme un coup bas, mais elle répondait à une injure, et ne faisait que rappeler à juste titre le passé soixante-huitard de celui qui prétend aujourd’hui donner des leçons. Il est d’ailleurs assez amusant de voir la plupart des responsables politiques, y compris Martine Aubry qui n’a cessé de traiter Xavier Bertrand de « menteur », se draper dans leur dignité pour fustiger l’innommable attaque personnelle à laquelle s’est livré François Bayrou. Quand on sait ce que visait ce dernier, on ne prend que trop conscience de l’absence totale de morale dans cette affaire. Simplement, Bayrou étant bien encombrant pour la plupart des autres, il leur offre là une bonne occasion de lui faire mordre la poussière, et chacun de s’ériger en chevalier blanc pour défendre alors une bien curieuse vertu…
Des véritables enjeux de l’Europe, de la défense de notre pays, il n’a guère été question dans cette joute obscure. Philippe de Villiers a peut-être été le seul par moments à pouvoir aborder avec justesse le second point dans un relatif silence.
Si, comme moi, vous avez détesté cette émission et si vous n’aimez pas la télévision et que vous êtes fatigué de vous y voir asséner des bêtises sans pouvoir y répondre, vous avez le web 2.0 et c’est quand même beaucoup mieux !
2 commentaires
Et ce soir, en qualifiant le Président de la République de ” Leader Maximo”, Daniel Cohn-Bendit se comporte en dictateur méprisant le suffrage universel.
Mais ce n’est pas tout. Daniel Cohn-Bendit est également révisionniste, puisqu’il compare Michel Barnier à Mao Tsé-toung.
Est-ce à dire que le résultat de la liste Europe Ecologie s’explique par la diffusion du film ” Home ” avant-hier soir sur France 2 ?