On a le choix. Les anciens disaient bis repetita placent, MARX pensait que lorsque l’histoire se répétait, la première fois c’était une tragédie et la seconde une comédie.
Hadopi essaie d’avancer médiocrement dans la pénombre paradoxale qui s’installe dans l’hémicycle en plein été. L’arrivée du flamboyant Frédéric MITTERRAND aurait pu lui donner de l’éclat. Le technicien de plateau Jean-François COPÉ a retiré des projecteurs et tronçonné la logique dramatique afin d’éviter les pannes de courant majoritaires. Dès lors, le spectacle vide de son intérêt, floodé par les socialistes, nous rappelle la phrase de Tristan BERNARD pour une de ses pièces : « venez armés, l’endroit est désert ».
Sur le fond, deux remarques sur ce qui apparaît en fait davantage comme un combat d’après garde :
– D’abord, sur le plan juridique, la procédure proposée par le quatrième avatar de la loi, l’ordonnance pénale, porte évidemment atteinte aux principes de collégialité, de débats contradictoires et de transparence auxquels a droit tout justiciable. On ne sortira jamais de la contradiction entre désir d’efficacité et de rapidité des inspirateurs de la loi et l’exigence légitime des internautes de voir protégé leur droit d’accès à une communication libre et interactive.
– Ensuite, et de manière plus générale, Frédéric MITTERRAND a fait apparaître plus nettement que jamais l’abîme qui sépare les défenseurs des artistes et du boulevard du crépuscule de ceux qui vivent dans ce que Mac LUHAN et David RIESMAN verraient sans doute comme une quatrième galaxie après l’oralité, le livre, les mass-médias audiovisuels, celle caractérisée par un nouveau mode de communication et donc de mentalité. Le cœur de celle-ci, c’est la participation qui n’a rien à voir avec le piratage lucratif et se refuse évidemment à la sanction mécanique. Frédéric MITTERRAND aurait dû lire Joël de ROSNAY et trouver ainsi la voie d’une véritable synthèse.