Le Président Nicolas SARKOZY a reçu ce midi les députés de la majorité nationale à l’Elysée afin d’avoir un échange avec eux sur les chantiers actuels. A plusieurs reprises, il a rappelé qu’il aimait cela, et c’est vrai qu’il a fait preuve d’une force de conviction peu commune ainsi que d’une maîtrise des sujets pourtant très différents les uns des autres : déficit, grand emprunt, taxe professionnelle, agriculture, délinquance, relations avec l’Iran. J’ai pu lui poser la première question, et à mon grand étonnement, il y a répondu d’une façon très complète pendant plus de vingt minutes.
Ma question portait sur la taxe carbone. J’ai d’abord souligné que cette taxe, destinée à modifier le comportement, nous éloignait doublement de notre philosophie de la liberté, que la redistribution qu’elle créerait serait forcément inégalitaire et parfois injuste, qu’enfin, contrairement à la TVA sociale, elle était pénalisante pour nos entreprises industrielles, obligées de lutter avec une charge de plus contre des entreprises importatrices et concurrentes de pays dénués de protection sociale et environnementale, et particulièrement polluantes. Je pense évidemment à la Chine. J’ai d’ailleurs conclu en rappelant la récente défense et illustration de l’industrie française que le Président avait développée à Douai, alors que malheureusement, les délocalisations sont toujours à l’ordre du jour, et j’ai pu citer celles de notre région : Renault, et une grande entreprise de machines textiles tourquennoise que chacun reconnaitra.
La réponse du Président a été très complète et offensive. Je ne soulignerai qu’une seule erreur à mes yeux, lorsqu’il a voulu faire de la taxe carbone, une sorte de TVA environnementale. Pour le reste, il est manifeste que dans son esprit, la taxe carbone ne doit pas se limiter à la France, qu’elle doit être européenne, et frapper aux frontières les produits importés. Il a fait remarquer d’ailleurs qu’en excluant l’électricité et donc l’énergie nucléaire, il donnait un avantage à l’industrie française, ce qui n’est pas faux. Il a également tenu à souligner que les français ne ressentaient pas un enthousiasme forcené pour la notion de liberté, qu’ils voyaient surtout comme une liberté du fort contre le faible, et à laquelle il préférait quant à lui, la notion de libre choix. C’est ce choix qu’il revendique pour les consommateurs.
Je suis assez satisfait d’avoir lancé le débat, et ainsi d’avoir pu informer le Président sur les conséquences négatives que pourrait générer la taxe carbone dans une circonscription industrielle et populaire comme celle que j’ai l’honneur de représenter. Il ne faut pas que les revenus modestes, que les petits contribuables, qui avaient apprécié les dernières mesures en matière fiscale, soient pénalisés et il ne faut surtout pas que la taxe carbone soit un handicap supplémentaire pour les entreprises industrielles de notre région.
Un commentaire
Quelques remarques :
1) Je vous invite à lire – et à faire lire à M. Sarkozy – le très bon ouvrage “CO2 : un mythe planétaire” de M. Gerondeau. Et “l’homme est il responsable du réchauffement climatique ?” par M. Legendre.
C’est bien gentil de vouloir sauver la planète…Et pour cela de créer un impôt. (paroles, paroles..) Mais ne devrait on pas commencer par le commencement ? A savoir…Déterminer quelles sont les causes – humaines, non humaines – dudit réchauffement. Et SEULEMENT APRES CA, prévoir quelque chose pouvant répondre à la problématique posée.
Il ne viendrait pas à l’idée d’un élu de se marier…Et après de se demander si c’était la meilleure des choses à faire. D’abord, il faut définir un projet de vie, ensuite se marier…Et non l’inverse (sauf dans les mariages arrangés) Et bien là c’est la même chose : commençons par regarder la carte, définissions un plan de bataille, et seulement après déclarons la guerre…Et non l’inverse !
2) Une “taxe carbone” n’a aucun sens…Si elle n’est pas INTERNATIONALE ! Les pays les plus pollueurs s’appellent les USA, la Chine ! Il me semble qu’il doit y avoir prochainement un G20. Et bien c’est l’occasion d’en parler !
Cette “taxe carbone” c’est une future “loi des 35 h”. Tellement formidable que personne n’est assez bête pour la reprendre !
Ajoutons à cela que M. Sarkozy ne semble pas connaitre les règles européennes ! Sinon il saurait qu’il y a dans les “coffres” une “directive eurovignette” qui a besoin d’un sérieux coup de lifting, et que c’est sur cette base qu’il devrait “promouvoir” sa TVA environnementale. Pourquoi ? Parce qu’il y a une “taxe kilométrique” de prévue dans la directive. Au lieu d’inventer la poudre…Commençons par prendre ce qui existe.
Cette taxe kilométrique aurait, elle, un vrai impact. Pourquoi ? Parce qu’il est bien évident que ce n’est pas le conducteur le matin qui pollue le plus. Ce sont les poids lourds qui circulent dans les pays, et notamment en France, puisque notre beau pays est un croisement !
Et là, effectivement, la DIRECTIVE eurovignette, qui prévoit une TAXE KILOMETRIQUE, sera bien meilleure que l’hypothétique, et déjà usine à gaz, taxe carbone. Parce qu’elle, a de vrais impacts !
Et pas uniquement environnementaux d’ailleurs. Car cette taxe va favoriser la “relocalisation”. Pourquoi se pencher sur une taxe carbone stupide…Alors qu’en 2010 : DEPOUSSIERAGE DE LA DIRECTIVE EUROVIGNETTE ? Que fait donc la “commission des affaires européennes” ? Ses membres dorment ils ? C’est pourtant à eux de rappeler certaines choses aux élus, non ?
3) Le “libre choix” ? Il est bien marrant ce bon Président ! Les “consommateurs” auront beaucoup de “choix” en effet ! Autant que les travailleurs du “dimanche” qui comme chacun sait sont “volontaires”…
Je vous donne un ex : en l’occurence mon cousin. Il travaille dans la restauration, dans une gare. Ses horaires c’est début à 3h du mat, fin à parfois 23 h. (Il est “responsable”)
Pour venir à son boulot, il a pensé venir en train. Manque de pot…La gare ouvre à cinq heure. Au bus…Le premier est à 6h30. En vélo…Il habite trop loin. En “covoiturage” : ses “collègues” n’habitent pas vers chez lui. Que lui reste t il comme “choix” ?
Le soir idem. La gare ferme à 21h30. Il n’y a plus de trains ni de bus depuis 21h. Et rentrer à velo est risqué. Quant au “covoiturage” : même souci.
Bref…Même malgré lui, il ne lui reste que la voiture. Où est le “libre choix” là dedans ? M. Sarkozy propose de donner un “bonus” pour l’achat de voitures électriques ? Sait il que lesdites voitures électriques sont fabriquées hors de notre territoire, dans des pays à bas coût ? Où est l’intérêt pour l’environnement là dedans ? Si c’est une taxe bobo, qu’il se présente à Paris. Mais qu’il laisse la France tranquille.
Bien évidemment, M. Sarkozy ne peut comprendre, puisqu’il n’a jamais, de sa vie, eu à se préoccuper de ses moyens de locomotion. Quand on a l’avion, le TGV, la voiture de fonction, le vélo, et bien sur des horaires flexibles, on n’a pas ce genre de difficulté…
Tout autre est la situation des 99,99% de Français, qui sont bien obligés de prendre la voiture…Puisqu’ils n’ont pas d’autres choix !
Mais il est vrai qu’entre se donner les moyens de donner aux citoyens la possibilité de circuler en ayant le choix, et se limiter à donner un bonus conséquent pour faire travailler les petits chinois…Il a fait son choix !