Marc Cohen, sur le site Causeur, nous livre un excellent article sur les méfaits de la Haute autorité de Lutte contre les discriminations (Halde) notamment à travers la récente polémique relative à la mise en cause de la retraite des mères (lire : mettre au monde et élever des enfants : quelle belle contribution !). Extraits :
Jamais on n’aura vu une telle unanimité nationale depuis les obsèques de Charles Trénet (…) tout le monde s’est félicité qu’une déclaration solennelle de Xavier Darcos, ministre des affaires sociales ait un mis point final à la tentative délirante de dépouiller, à l’occasion de la prochaine loi sur le financement de la Sécu, les mères de famille de leurs droits à la retraite. Dont acte. Ce type de chœur sans fausse note est tellement rare en politique de chez nous qu’il faudrait avoir vraiment mauvais esprit pour cracher dans la soupe. Sauf que comme on disait dans ma banlieue et dans ma jeunesse : y a une couille dans le potage ! (…) Pourtant, il a bien fallu que ce mauvais coup vienne de quelque part. Mais d’où ? (…) L’ennemi public numéro un des mamans réside en France, il a ses bureaux au 11 rue Saint-Georges, à Paris IXe. Son nom est Louis Schweitzer, il est président de la Halde. C’est, en effet, sur la base d’une injonction de cette hautoto en date du 11 décembre dernier, arguant que les hommes devaient avoir les mêmes avantages que les femmes, que le gouvernement s’est engagé dans un premier temps à démanteler le dispositif existant et à le faire en stricte défaveur des mères.
Et comme, apparemment, il est assez mal vu chez nous de contester les délires de la Halde, personne n’a trouvé à y redire ou n’a osé le faire (…). Oui, sans le coup de sang estival de nos amis les travailleurs chrétiens, la modification de la loi préconisée par Schweitzer aurait été entérinée, tant il est vrai que tout ce que dit la Haute Autorité fait autorité. On l’a échappé belle.
On espère que cet impair commis au nom de la parité servira de leçon à tout le monde. Jusqu’à présent la Halde se contentait de gaspiller l’argent public pour nous pourrir la vie au nom du droit mal compris des minorités. Mais demander à ce qu’on expurge les manuels scolaires de toute trace de Ronsard, ça ne vous occupe pas toute l’année une armée de prébendiers…
Avec cet épisode, la Halde vient de montrer qu’elle était tout autant capable de s’acharner spécifiquement sur les plus faibles au nom de ses fantasmes technocratiques sur l’égalité pure et parfaite. On attend avec impatience qu’elle s’en prenne désormais aux handicapés au nom du droit à l’équité des bien-portants.
Oui, il est temps qu’on mette un terme à cette plaisanterie et qu’on évacue ce squat légal mais nauséabond, ces forcenés qui prennent en otage nos lois, nos droits acquis et nos institutions. Que fait le GIPN ?
Un commentaire
Effectivement la HALDE a une lecture très particulière de la discrimation.
Ainsi lisant une offre d’emploi de la MGEN ainsi libellée :
“La MGEN de la Haute-Garonne recrute un(e) délégué(e)
Militant partageant des valeurs de laïcité, de solidarité et de progrès social, le délégué MGEN est un responsable opérationnel de la Section départementale. Il exerce des fonctions de direction et participe activement au développement de la mutuelle, au service aux mutualistes, à la vie politique et militante et au rayonnement de la MGEN.
Le militant est :
• Engagé : Il est acquis aux valeurs mutualistes et à l’action solidaire.
• Responsable : Il est apte à travailler en équipe et montre des qualités relationnelles pour animer, communiquer, encadrer. Il possède des aptitudes pour acquérir connaissances et savoir faire dans les domaines stratégique, gestionnaire, du management et de la conduite de projet.
• Disponible : Comme toute activité militante, son engagement dans la MGEN nécessite une très grande disponibilité.”
Etant moi-même libéral militant, il semblerait que mon profil soit éloigné de celui déterminé par la MGEN de par mes engagements politiques et philosophiques.
Discrimination donc selon le code du travail, puisque le critère politique ne saurait être une condition de mise à l’écart.
Je me lance donc dans une opération de testing … de la HALDE.
J’écris : “Il apparaît bien que le profil recherché établit une discrimination fondée sur les opinions politiques et qu’à ce titre cette annonce tombe logiquement sous le coup des dispositions du code du travail interdisant les pratiques de discriminations à l’embauche et établissant le caractère discriminatoire de la prise en considération des opinions politiques.”
Et la HALDE me répond de façon tout à fait comique :
“Les faits que vous soulevez ne relevent pas de la competence de la haute autorite qui porte sur toutes les discriminations prohibees par la loi ou un engagement international. Une discrimination resulte d’une difference de traitement entre des personnes placees dans des situations comparables. Elle est interdite lorsqu’elle est fondee sur un critere prohibe par la loi ou les engagements internationaux (origine, sexe, orientation sexuelle, age, etat de sante ou handicap…), et s’exprime dans un champ lui-meme defini par la loi, notamment en matiere de refus d’embauche, de logement, de la vente d’un bien ou de l’acces a un service…
Je dois donc vous informer qu’en l’absence d’elements de votre dossier susceptibles d’etablir l’existence d’une discrimination prohibee, la haute autorite ne peut dormer suite a votre reclamation.”
Evidemment cette réponse est comique dans le sens où la discrimination politique manifeste et prohibée par la loi a été volontairement oublié.
Testing réussi donc, j’écris aux services du premier ministre mais je n’aurais pourtant aucune réponse.
Parions que la réaction de la HALDE eut été bien différente à une telle annonce : “Société Tartempouf recrute pour son développement un salarié militant des valeurs de la liberté individuelle et de la responsabilité, l’engagement en faveur des principes d’une économie de marché est requis.”