Le Chef de l’Etat a présenté mardi 13 octobre les grandes lignes de la réforme du lycée qui permettra notamment la réorientation des élèves vers une autre filière et créera deux heures hebdomadaires de soutien.
Il s’agit avec ces mesures d’apporter des «réponses rapides et concrètes» aux «problèmes concrets» que rencontrent les lycéens et tels qu’ils ont été soulevés lors de la grande concertation conduite par Richard Descoings. Force est de constater que le lycée ne remplit pas encore toutes ses missions. En effet, chaque année, plus de 50 000 jeunes quittent définitivement le lycée sans le baccalauréat et un étudiant sur deux échoue en première année universitaire.
L’ensemble des mesures annoncées devra être finalisé à la fin de l’année après une concertation avec les partenaires sociaux pour une application dès la rentrée 2010 (2011 pour la première, 2012 pour la terminale). Au total, 1,4 millions de jeunes sont concernés dans 2 630 lycées d’enseignement général et technologiques et 1 672 lycées professionnels.
6 orientations ont été annoncées :
- Un droit à la réorientation
Des passerelles seront mises en place après la classe de seconde pour permettre la réorientaion des élèves. Pour cela, des stages de remise à niveau seront organisés, pendant les vacances scolaires par exemple. En amont, l’orientation des élèves sera renforcée tout au long du parcours du lycéen. Une « orientation active » lui sera proposée dès la 1ère avec une information sur les différentes filières, leurs débouchés et es études supérieures. La véritable spécialisation sera repoussée à la classe de terminale.
- L’aide personnalisée renforcée
Le soutien personnalisé, déjà appliqué avec succès en primaire et au collège, est étendu au lycéen à raison de deux heures hebdomadaires.
- Des filières mieux équilibrées
La filière S attire la moitié des lycéens de la filière générale, la filière ES un tiers et la série Littéraire seulement 17%. 30% des lycéens de la filière scientifique choisissent cette voie pour se garder ouvertes toutes les portes d’entrée du supérieur. Pour réduire cette hégémonie de la filière scientifique, les programmes de la voie technologique seront rénovés, un contingent de places sera réservé en BTS, IUT ainsi qu’en classes préparatoires aux écoles d’ingénieurs. La filière littéraire sera revalorisée et tournée vers l’international avec une pratique renforcée des langues
- Des élèves au minimum bilingue
Etre au minimum bilingue au bac, c’est l’objectif du renforcement de l’apprentissage des langues étrangères. Pour cela, le chef de l’Etat s’est déclaré favorable au fait de “réviser la nature et le contenu des épreuves du baccalauréat”, “multiplier les contacts avec des locuteurs natifs, via le développement des visioconférences et l’augmentation du nombre d’assistants de langues” et “fortement encourager les voyages linguistiques”. Il a également prôné le développement “systématique” de “l’enseignement en langues étrangères de certaines disciplines fondamentales”, citant l’histoire, les sciences ou l’éducation physique et sportive.
- Une plus grande place réservée à la culture
Il s’agit de d’ouvrir davantage les lycées sur le monde de la culture et d’encourager les élèves à participer à la vie culturelle locale et nationale. La diffusion de manifestations culturelles nationales via internet ou encore l’accès aux films du patrimoine grâce à un service de vidéo à la demande dans les établissements y contribuera.
- Des lycéens responsabilisés
La création d’un « Livret de compétences » a ouvert la voie à une plus grande responsabilisation des lycéens. Il s’agit d’aller encore plus loin aujourd’hui dans la valorisation de l’engagement et l’esprit d’initiative. Les lycéens qui le souhaitent seront davantage associés à la vie de leur établissement. L’âge légal pour exercer des responsabilités associatives est abaissé à 16 ans.