Journée chargée d’émotion ce jeudi. J’ai souhaité représenter le Groupe UMP de l’Assemblée en compagnie de mon collègue Gérard GAUDRON lors d’un déplacement à Auschwitz organisé par l’aumônerie militaire des armées et en particulier par le rabbin Haïm KORSIA. Nous nous sommes d’abord rendus dans la synagogue d’Oswieczim. Cette ville est aujourd’hui polonaise mais a témoigné des tourmentes qui ont frappé l’Europe Centrale et Orientale puisqu’elle a été tour à tour austro-hongroise, polonaise, allemande puis à nouveau polonaise. 60% de sa population d’avant guerre était juive. Cette communauté ne compte plus aujourd’hui aucun survivant. Nous avons ensuite visité le camp d’Auschwitz 1 installé dans une ancienne caserne austro-hongroise. C’est un musée de l’horreur, une horreur froide, sinistre, méticuleuse. Le contraste entre les vestiges de la torture et les signes comptables d’une industrie de la mort produit un malaise et une angoisse sourde sur ce dont l’homme peut être capable, même lorsque cet homme parle la langue de Goethe, de Kant et écoute la musique de Beethoven. Nous nous sommes ensuite rendus sur le site de Birkenau dont l’immensité désolée fait immédiatement penser au Chant des Marais. Enfin devant le monument érigé près des ruines des chambres à gaz et des crématoires au bout de cette longue plaine traversée par les rails, nous avons participé à une cérémonie au cours de laquelle ont pris la parole les représentants des différentes religions, juive, protestante, musulmane et catholique, ainsi que les parlementaires, l’un pour l’UMP, l’autre pour le parti socialiste. C’est le Docteur Élie BUZYN, ancien déporté à Auschwitz, l’un des rares survivants de l’holocauste qui est intervenu en dernier. Lorsque j’ai dit quelques mots, j’ai tenté de traduire l’émotion ressentie, au sein de laquelle se nouaient les sentiments de communion avec ceux qui ont souffert, et d’espérance puisque sur “cette terre enfin libre”, étaient réunis des hommes de confessions et d’opinions différentes, qui avaient tous vibré en entendant monter la prière à la République Française.