Halluin cultive l’enracinement. À l’ombre du moulin, vous trouverez un estaminet qui incarne la tradition flamande grâce à la jovialité hospitalière de Roger BEKE, Trésorier du comité flamand. Un passionné d’histoire locale, Roland VERKINDÈRE ouvre les portes de l’estaminet de la mémoire à dates régulières, ce qui permet à ceux qui ont vécu l’histoire de la ville d’Halluin de confronter leurs récits et d’en remémorer la richesse humaine. C’est ainsi que le 30 octobre dernier des anciens combattants halluinois faisaient revivre la guerre d’Algérie sans nostalgie ni fioriture avec un réalisme solide et aussi beaucoup d’émotion. Ils étaient des appelés, qui du jour au lendemain, après une traversée souvent difficile, se trouvaient confrontés à la violence, voire à la cruauté et qui ont tout simplement fait leur devoir, celui que la République leur demandait d’accomplir. Roland VERKINDÈRE a parfaitement su recadrer l’expression de ces souvenirs parfois difficiles en dénonçant d’entrée de jeu, ceux qui, dans le confort irresponsable des gens qui se permettent de juger ce qu’ils n’ont pas vécu, considèrent que la torture était généralisée en Algérie. Il a rappelé avec une totale objectivité, que si celle-ci a été présente, beaucoup de bonne volonté, d’abnégation, de sens du devoir étaient au cœur de l’action menée par de très jeunes gens, qui devaient affronter une réalité à laquelle rien ne les avait préparés et qui ont souvent appris à aimer un pays et ses habitants avec lesquels beaucoup entretenaient des liens de confiance et de solidarité. Bernard TOP a lui aussi souligné cette dimension humaine, simple et vraie qu’il a décrite dans son dernier ouvrage : Algérie, terre de souffrances.