J’ai posé ce matin une question orale sans débat, à laquelle Michel Mercier, Ministre en charge de l’Aménagement du territoire, a répondu, concernant la zone d’activité du Front de Lys. Voici le texte de ma question, et la réponse donnée par le Ministre :
Monsieur le Ministre,
La Vallée de la Lys est encore le secteur qui, dans la métropole lilloise, connaît le plus grand nombre d’emplois industriels. C’est pourquoi il subit chaque crise avec plus d’intensité qu’ailleurs, et une perte d’emplois plus importante. Déjà en 2003, en réponse à une crise qui affectait le secteur textile, et afin de permettre la réindustrialisation rapide de friches industrielles, le CIADT du 18 décembre avait adopté des mesures économiques dédiées à la métropole lilloise pour un volume financier global de 19,8 millions d’euros. Destiné à accompagner les mutations économiques de plusieurs bassins d’emplois de la métropole lilloise, ce programme de requalification d’espaces économiques dégradés entendait créer des conditions favorables au développement d’activités nouvelles créatrices d’emplois.
Parmi ces sites, figuraient plusieurs dossiers que j’ai soutenus : Vanoutryve à Tourcoing, Novoplastic à Roncq, Tissage de Linselles à Linselles et le Front de Lys à Halluin, soit trois sur quatre dans la Vallée de la Lys. Après un développement florissant au 19ème siècle, le Front de Lys a subi de plein fouet les mutations économiques de ces dernières décennies, notamment dans le secteur du textile et du bois. En 2003, le maire estimait à 400 le nombre d’emplois perdus en une seule année.
Pourtant, cette zone d’activités bénéficie de nombreux atouts, notamment avec le passage de la Lys, la présence du port et de ses infrastructures. Ce dossier vise à faciliter le réaménagement, en vue de son développement économique industriel, d’une zone d’environ 40 hectares exploitables, en partenariat avec les autorités belges, puisque cette zone est complètement frontalière, et au croisement d’infrastructures routières et fluviales.
En 2004, alors que j’étais vice président de la commission d’appel d’offres à Lille Métropole, les dossiers concernant les études globales ont été examinées, afin de définir les opérations d’un quartier multifonctionnel.
En 2009, nous voyons enfin les projets se dessiner. Ce site sera découpé en plusieurs secteurs. Le long de la Lys, la société Galloo traite le recyclage des voitures usagées. A côté de ce terrain, un site concerne l’activité de transfert des conteneurs de déchets ménagers et déchets verts entre le Centre de Valorisation Organique de Sequedin et le Centre de Valorisation Energétique d’Halluin. Les terrains le long de la Lys devraient permettre l’installation future de nouvelles entreprises. L’ensemble de ces opérations devrait s’étaler sur plusieurs années. Les terrains pourront être cédés à la CCI Grand Lille et les travaux d’aménagement devraient débuter fin 2012. Le trafic de la Lys devrait doubler d’ici 2020 et des travaux d’envergure vont être réalisés pour accueillir des péniches de grandes tailles.
Monsieur le Ministre, étant donné l’importance de ce dossier pour ma circonscription et plus particulièrement pour Halluin, j’aurais voulu savoir quel était l’engagement de l’Etat dans ce dossier, compte tenu des promesses faites en 2003, et des difficultés supplémentaires survenues depuis, avec l’abandon du projet de contournement autoroutier ouest de l’agglomération lilloise et de la crise actuelle, qui frappe de nombreuses entreprises de ce secteur.
La réponse de Michel Mercier :
Monsieur le Député,
Le CIADT du 26 mai 2003 a affirmé la nécessité d’accompagner la redynamisation des secteurs les plus exposés aux mutations économiques de l’agglomération lilloise, et notamment du bassin
d’emploi de Roubaix – Tourcoing – Vallée de la Lys.
Ce bassin a connu en effet une situation critique liée à la fragilité du secteur textile-habillement, aux difficultés d’insertion professionnelle et de qualification de la main-d’oeuvre et à l’environnement urbain (parc de logements à rénover, grandes emprises en
friche, pénurie de foncier disponible…).
Le CIADT du 18 décembre 2003 a complété ce dispositif par des mesures en matière de diversification des entreprises textiles, de reclassement d’aide à la création d’entreprise et d’accueil d’activités nouvelles.
Parmi les principaux programmes décidés lors de ce CIADT pour la métropole lilloise figure la constitution d’un “campus intégré” textile-image-distribution situé sur les agglomérations de Roubaix – Tourcoing – Vallée de la Lys, ou encore le renforcement de la dimension transfrontalière de la métropole lilloise.
Enfin, ce CIADT avait prévu de soutenir un programme de requalification des espaces économiques dégradés. Ce programme visait à créer des conditions favorables au développement d’activités nouvelles créatrices d’emplois. La zone Front de Lys était un des sites prioritaires de ce programme.
Comme vous le soulignez dans votre question, Monsieur le Député, les premiers projets commencent à se dessiner sur ce site.
En 2004/2005, une étude de requalification menée par Lille Métropole Communauté
Urbaine a permis de dégager de grandes orientations d’aménagement et d’établir un schéma de référence sur un périmètre d’étude d’environ 100 ha.
L’État tient à ce que l’industrie soit maintenue et tient ses engagements à hauteur de 13 millions d’euros. Ceux-ci correspondent à :
* 2 millions pour la constitution du Campus Intégré – Centre Européen du non tissé
* 150.000 pour les démarches Transfrontalières – Études Franco-belges
* 150.000 pour la préfiguration de l’Agence de Coopération Transfrontalière: 150 000 €
* 5,3 millions pour le programme de requalification d’espaces économiques dégradés – Lille Métropole Communauté Urbaine
* 5 millions pour la zone de l’Union – traitement des sites prioritaires
Le Gouvernement, Monsieur le Député, suit ainsi avec attention les projets de restructuration de zones d’activités.