M. Christian Vanneste interroge M. le secrétaire d’État chargé de la coopération et de la francophonie sur les VIes jeux de la Francophonie qui se sont déroulé à Beyrouth, au Liban. Le Premier ministre libanais d’alors, Rafic Hariri, avait arraché au sommet de la Francophonie de Hanoï en 1997 la désignation de Beyrouth pour les VIes jeux de l’organisation. La fête dimanche soir à Beyrouth était belle et digne. Elle était surtout riche de la volonté d’un pays qui se voulait un pays comme les autres. Malheureusement cet évènement n’a pas eu l’impact souhaité en France et aucune nouvelle n’a filtré sur cette manifestation importante pour notre pays et ses liens avec les pays francophones. Il aimerait savoir pourquoi la France n’a pas été plus présente à cette fête de la francophonie.
Réponse du gouvernement :
En dépit de faibles retombées médiatiques sur notre territoire, la France a été omniprésente en amont comme pendant les Jeux de Beyrouth, qu’elle a appuyés politiquement et financièrement. La grande réussite de ces jeux tient d’abord à leur tenue aux dates initialement prévues, malgré la difficulté du contexte politique local et régional, qui ont entraîné de nombreux éléments d’incertitude. Dans cet environnement difficile, marqué par le scepticisme de plusieurs pays quant à la tenue même des jeux, le soutien constant de la France s’est manifesté notamment par l’annonce en 2008 d’une contribution financière de 1,5 million d’euros en faveur du comité d’organisation libanais, fléchée entre autres sur la remarquable cérémonie d’ouverture, oeuvre d’un metteur en scène français. Cet appui, le premier reçu par les Libanais, a joué un rôle moteur auprès des autres bailleurs de fonds et des délégations participantes. Le Liban a été également très sensible au très haut niveau de la délégation protocolaire française, conduite par le Premier ministre François Fillon, avec la présence de nombreux membres du Gouvernement et du Parlement. Comme lors des éditions précédentes, les jeux ont été pour la délégation française l’occasion de s’illustrer en terminant au premier rang avec 52 médailles dont 24 en or – en incluant le volley de plage, sport en démonstration. Elle est suivie du Maroc, du Canada et de la Roumanie. Le Club France, installé à l’École supérieure des affaires, a drainé lors de quatre soirées un public français et libanais autour du sport, de la culture et de l’entreprise, avec la tenue des assises du Forum francophone des affaires. On peut certes regretter une visibilité perfectible des Jeux de Beyrouth. La couverture presse locale a été toutefois très satisfaisante et c’était la première fois que TV5 Monde retransmettait en direct la cérémonie d’ouverture, et diffusait une émission dressant le bilan des jeux. Quant aux médias français, qui n’ont pratiquement pas parlé de cet événement, contrairement à ce qui s’est fait dans d’autres pays francophones du Nord, il faut y voir une lacune au niveau des partenariats médias conclus par l’Organisation internationale de la francophonie, qui organisait pour la première fois les jeux (prenant le relais de la conférence des ministres de la jeunesse et des sports – CONFEJES), et de son organe subsidiaire, le comité international des Jeux de la francophonie. L’avenir des jeux en tant que vitrine de la francophonie est sans doute lié à une plus grande prise de conscience, à l’intérieur même de nos frontières et par le relais des médias, de l’importance de cet évènement, que la France et la ville de Nice espèrent accueillir en 2013.
Question publiée au JO le : 06/10/2009 page : 9342
Réponse publiée au JO le : 22/12/2009 page : 12247