M. Christian Vanneste interroge M. le secrétaire d’État chargé de la coopération et de la francophonie sur les VIes jeux de la Francophonie qui se sont déroulé à Beyrouth, au Liban. Le Premier ministre libanais d’alors, Rafic Hariri, avait arraché au sommet de la Francophonie de Hanoï en 1997 la désignation de Beyrouth pour les VIes jeux de l’organisation. La fête dimanche soir à Beyrouth était belle et digne. Elle était surtout riche de la volonté d’un pays qui se voulait un pays comme les autres. Malheureusement cet évènement n’a pas eu l’impact souhaité en France et aucune nouvelle n’a filtré sur cette manifestation importante pour notre pays et ses liens avec les pays francophones. Il aimerait savoir ce que fait le Gouvernement pour la francophonie.
Réponse du Gouvernement :
En complément de la réponse à la question n° 60248, la France donne une impulsion politique à la Francophonie, elle la finance et elle la loge. Elle l’accompagne aussi lors des événements significatifs, comme à l’occasion des derniers jeux de la Francophonie tenus à Beyrouth. Les négociations en vue du Sommet de Québec (18-19 octobre 2008) ont vu en effet notre pays jouer un rôle de premier plan politique. Les priorités françaises de forme et de fond (questions environnementales et notamment changements climatiques) ont été prises en compte par les co-hôtes canadiens et québécois. L’aboutissement en a été une déclaration finale concise, novatrice et contraignante. La France est particulièrement attentive au suivi de la Déclaration de Québec. Pour s’en tenir au financement de la Francophonie multilatérale, la contribution française à l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) et à ses opérateurs, mis en oeuvre, pour une part prépondérante, par le ministère des affaires étrangères et européennes (MAEE), arrive en première place des bailleurs de fonds. Pour 2010, la France devrait apporter des contributions à l’OIF à hauteur de 30 991 615 euros ; à l’Agence universitaire de la francophonie (AUF) 29 447 547 euros ; à l’Association internationale des maires francophones (AIMF) : 1 872 144 euros ; à l’université Senghor d’Alexandrie : 1 646 236 euros ; à la Conférence des ministres de la jeunesse et des sports (CONFEJES) : 1 050 000 euros ; à la conférence des ministres de l’éducation nationale (CONFEMEN) : 420 000 euros ; à l’Assemblée parlementaire de la francophonie (APF) : 130 000 euros. Ces sommes s’entendent hors contributions à l’audiovisuel extérieur de la France dont plus de 72 millions d’euros à TV5 Monde. Par ailleurs, la Maison de la francophonie sera mise à disposition par la France et inaugurée le 20 mars 2010. L’objectif de cette maison est de rassembler et faciliter le travail en commun de l’OIF et des opérateurs, et de donner une meilleure visibilité de la francophonie institutionnelle, tout en réalisant des économies de gestion. La maison réunira le secrétaire général, son cabinet et l’OIF ainsi que des bureaux de liaison pour l’Assemblée parlementaire de la francophonie et les opérateurs (TV5 Monde, AIMF, AUF, université Senghor d’Alexandrie) dans un immeuble de 8 500 m² situé 19-21, avenue Bosquet (Paris 7e -tour Eiffel). Le montage financier innovant qui préside à l’opération est gagnant-gagnant : achat par une société privée à capitaux 100 % publics (SOVAFIM) du bâtiment (59 millions d’euros encaissés par l’État) qui assure les travaux de mise en conformité (estimés à 14 millions d’euros), location au MAEE pour 50 ans (loyer estimé à 5,3 millions d’euros par an en prenant en compte les travaux) avec mise à disposition gratuite pour la Francophonie. En contrepartie, l’OLF verse à l’État environ 13 millions d’euros provenant de la cession de ses biens immobiliers actuels (Paris et Bordeaux). Montage gagnant pour la Francophonie qui se regroupe et se trouve désormais à l’abri pour 50 ans, alors que ses immeubles étaient éparpillés et celui du quai André-Citroën vieillissant et en travaux constants, montage gagnant pour l’État qui, par une procédure innovante, n’aggrave pas son endettement (au sens Eurostat) et montre son attachement concret à la Francophonie. Les travaux de rénovation et d’adaptation des nouveaux locaux sont en cours et se déroulent selon le calendrier prévu. Enfin, si on ajoute les crédits mis à disposition par la France au bénéfice de son rayonnement culturel extérieur et de celui de la francophonie, l’effort financier d’une politique francophone française assumée pour 2010 dépassera le milliard d’euros.
Question publiée au JO le : 06/10/2009 page : 9342
Réponse publiée au JO le : 22/12/2009 page : 12248