Un livre intitulé « Copé, l’homme pressé », de Solenn de Royer et Frédéric Dumoulin vient de sortir. Son intérêt réside moins dans le personnage étudié que dans ce qu’il permet de comprendre sur l’évolution des hommes politiques. Ceux-ci ont toujours été mus à la fois par leurs convictions et par leurs ambitions. C’est du savant dosage des unes et des autres qu’ont résulté leur carrière ou leur destin. Bien sûr, il s’est agi de destin lorsque la conviction l’a emporté sur l’ambition, et de carrière dans le cas inverse. Il est clair que pour Jean-François Copé, et de son aveu même, la politique est une profession qui doit permettre de réaliser ses ambitions, puisque dès le lycée, il est question d’être Président, plutôt que de penser servir une certaine idée de la France. Le parcours est également révélateur. Si beaucoup d’hommes politiques ne sont entrés dans la carrière qu’après avoir exercé un véritable métier et pour répondre à un appel, voire pour le lancer, d’autres commencent par la politique, et n’y ajoutent une profession que pour améliorer leur ordinaire. Au moins Jean-François Copé n’aura-t-il pas changé de camp…
Il y avait hier un intéressant débat entre Eric Besson et Marine Le Pen. Il est utile de souligner que le retentissement de ce débat est venu de l’absence préméditée mais tardivement révélée de Vincent Peillon. On peut en tirer deux enseignements. Le premier est qu’il s’agissait bien d’une réunion de professionnels, davantage préoccupés de leur notoriété médiatique et de leur image que de l’identité nationale. Cela est aussi vrai pour celui qui a tenu à y être après un parcours bien étonnant que pour celui qui s’est fait de la publicité au détriment de France 2, et d’Arlette Chabot en particulier, en n’y venant pas. La seconde leçon que nous apporte cet événement dérisoire est que le sectarisme politique de la gauche montre à quel point l’exclusion idéologique est chez de nombreux socialistes beaucoup plus forte que les exclusions de toutes natures qu’ils se plaisent à dénoncer chez les autres. Il faut à cet égard féliciter France Télévisions pour son souci d’informer objectivement et de nourrir dans notre pays un débat ouvert et démocratique. En cela, le service public répond à sa mission, et beaucoup d’élus devraient s’en inspirer.
5 commentaires
Question : quelle utilité y a t il à vouloir devenir “Président” si l’on ne sait pas pour quoi ? Mis à part l’intérêt financier et “réseau social” que procure la fonction – sans parler des pots de vin – je ne vois pas très bien quelle motivation il y aurait à exercer un mandat manquant de sens.
Surtout en politique. Avoir le pouvoir pour le pouvoir ? Quelle besoin de posséder ce qu’on ne veut pas ou sait pas utiliser (à bon escient ?) ?
Question subsidiaire : le fait que M.Copé soit un “carriériste” signifie t il qu’à l’UMP, majoritairement…Les élus sont carriéristes ?
La lecture du livre de M. Dumoulin est assez édifiante. Je pense néanmoins que M. Copé est trop pressé pour un jour y arriver. Quand je parle de lui à mon entourage, c’est un rejet clair et net. Vous me direz Nicolas Sarkozy était également au fond du trou en 99…
Copé est le type même de l’énarque… les français n’en voudront pas !
Bien cordialement
Quels sont exactement vos rapports avec le président du Groupe UMP?
Monsieur le député, certains blogueurs s’en prennent lâchement à vous et notre parti, je vous invite à protester contre cela: http://h16.free.fr/wordpress/index.php/2010/01/20/1080-les-tactiques-de-sarkozy-et-mini-lui