Il y a aujourd’hui de vrais problèmes et souvent de mauvaises solutions. La proposition de loi tendant à introduire des quotas de femme dans les conseils d’administration des grandes entreprises, illustre parfaitement cette idée. Si l’on veut rapidement décrire la situation des femmes dans la société française, on ne pourra que souligner une certaine injustice entre leurs mérites évidents et l’absence de reconnaissance à laquelle elles ont droit.
En effet, la France peut s’enorgueillir d’être à la fois le pays où les femmes travaillent le plus tout en conservant un niveau de natalité -et donc de maternité- unique en Europe. Les lycéennes et les étudiantes des classes préparatoires ont le plus souvent des résultats supérieurs à ceux des garçons. Là commence l’injustice puisque le chômage frappe davantage les femmes que les hommes, que leurs rémunérations sont en moyenne plus faibles, et que leurs plans de carrière sont plus limités. Il est donc tout à fait souhaitable d’améliorer cette situation, mais il faut le faire avec un minimum de sérieux. Pour des raisons culturelles, voire psychogénétiques, les femmes sont, paraît-il, souvent moins combatives que les hommes. Le rôle important qui leur est attribué dans la vie familiale peut également limiter la réalisation de leurs ambitions sociales. La volonté d’aller à l’encontre de ces tendances lourdes doit s’accompagner de prudence car il est vain de vouloir contrarier des pesanteurs qui peuvent témoigner de la solidité d’une société et de son intérêt à long terme. L’évolution est nécessaire. Il n’est pas indispensable qu’elle soit brutale ni rapide. Une société doit toujours préférer le jardin anglais aux jardins à la française. Les femmes prendront de toute manière une place de plus en plus importante dans les fonctions de responsabilité et de pouvoir. Cela découlera de leur formation. Simplement, il faut absolument veiller à ce que à niveau égal et à compétence identique, il y ait aussi une égalité de rémunération.
La proposition de loi dont on va débattre aujourd’hui est totalement marginale à cet égard. C’est une PPL symbolique, médiatique, et totalement improductive. Certes, elle a pour but la promotion, non celle des femmes, mais celle de Jean-François Copé qui a souhaité la soutenir. Une fois encore, je me vois obligé de rappeler que la présidence d’un groupe majoritaire de l’Assemblée nationale a pour objectif d’assurer la cohésion et la qualité du travail de ce groupe, non la publicité de son président. L’Assemblée ne doit pas être le lieu de gesticulation médiatique, mais celui de la réflexion responsable sur l’avenir de notre pays.