Je souhaitais poser aujourd’hui une question d’actualité sur l’incendie de la rue de Dunkerque. Celle-ci n’a pas été retenue par JF Copé… comme d’habitude. Je l’ai donc posée directement au Secrétaire d’Etat chargé du logement, Benoist Apparu, par courriel, et il m’a répondu par retour, ce qui prouve une grande efficacité, et je tenais à l’en féliciter en portant sa réponse sur mon site.
Monsieur le Ministre,
Dans la nuit du 10 février, un terrible incendie a éclaté dans un immeuble de Tourcoing, une maison bourgeoise lotie en appartements.
Le bilan est lourd. On déplore 7 morts, asphyxiés, brûlés, ensevelis sous les décombres ou encore décédés à la suite de leur chute pour échapper aux flammes.
Deux constats s’imposent : le propriétaire de l’immeuble est un bailleur très social et la population qui l’accueille est particulièrement fragilisée.
Les incendies dans les habitations sont malheureusement fréquents en France : 1 tous les 2 minutes, 10 000 blessés, 800 morts.
Les sapeurs pompiers font un travail remarquable. On l’a vu une fois encore à Tourcoing, mais on se pose aujourd’hui des questions : les règles sont elles respectées ? Sont-elles suffisantes ? Les pratiques des résidants sont elles à la hauteur ? Ont-ils une connaissance suffisante des lieux et un apprentissage des comportements en cas d’incendie ? Les dispositifs de protection sont-ils adaptés : présence et entretien des extincteurs, escaliers de secours, et détecteurs de fumée ? Une proposition de loi de nos collègues Meslot et Morange est passée en CMP le 13 janvier dernier comme vous me l’avez rappelé dans une réponse à une question écrite. Il faut savoir qu’en Angleterre, 90% des foyers sont équipés contre 1% en France. N’y a t-il pas encore des progrès à faire de toute urgence dans ce domaine ?
Monsieur le Député,
S’agissant des campagnes de prévention des incendies domestiques, une direction circulaire commune signée conjointement par la direction de la sécurité civile et la direction générale de la santé, a été diffusée notamment auprès des préfectures. Cette circulaire intègre dans ses annexes des données chiffrées (nombre de décès) ainsi que des informations sur l’impact des campagnes déjà menées, pour rendre le message plus réaliste. Des dépliants d’information élaborés par l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) ont été distribués. L’Agence nationale pour l’habitat (ANAH), Gaz de France, la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB) ont été contactés pour relayer cette campagne. D’autres partenaires ont également été intégrés comme la Fédération française du bâtiment (FFB), la Régie immobilière de la ville de Paris (RIVP), le Comité national du commerce charbonnier. Le bailleur social Soginorpa qui en 2007 avait diffusé 65 500 dépliants via l’envoi des quittances de loyer, a de nouveau été sollicité. En partenariat avec l’Institut national de la consommation, des saynètes spécifiques à la prévention du risque incendie sont diffusées dans l’émission de télévision « Consomag ». Lors des manifestations, telles que les Journées de la sécurité intérieure et Kidexpo, des CD Rom traitant de l’incendie domestique sous forme ludique ont été diffusés au public, plus particulièrement les jeunes, après une sensibilisation de Calyxis, organisme de prévention qui en lien avec les mutuelles, est fortement impliqué sur le thème des accidents de la vie courante. Lors du salon des maires, un CD Rom regroupant les supports d’information sur les risques de la vie courante, dont les incendies domestiques, a été distribué aux élus locaux. Des actions de sensibilisation aux risques, dont celui des incendies, sont de plus en plus organisées dans le cadre scolaire, en application de la loi de modernisation de la sécurité civile.
La dernière grande campagne de prévention de prévention contre les incendies domestiques a été lancée le 15 décembre 2009 par Benoist Apparu. Cette campagne a pour but de faire connaître les actes de prévention nécessaires et d’inciter les Français à installer chez eux un détecteur autonome de fumée (DAAF). En effet, les pays équipés à 80 ou 90% de DAAF ont en effet vu le nombre de décès dus au feu réduit de moitié. Les premiers effets de cette campagne semblent positifs : de nombreux magasins se sont retrouvés en rupture de stock de détecteurs avertisseurs d’incendies.
Pour compléter ce volet préventif, une commission mixte paritaire a adopté le 13 janvier une proposition de loi des députés. Meslot et Morange, prévoyant l’installation obligatoire des détecteurs de fumée. La lecture des conclusions de la commission mixte paritaire aura lieu ce soir à l’Assemblée nationale et jeudi 25 février au Sénat. Le texte s’appliquera donc dans les prochains mois.
Un commentaire
Monsieur le Député,
Je reviens de Dubaï où les résidences sont équipés de détecteurs de fumée.
L’effet pervers de ce dispositif fait que si l’on n’a pas de hotte dans sa cuisine, ou
si l’on oublie de la faire tourner, l’alarme se déclenche .
Donc si une telle mesure était obligatoire, elle entraînerait une pose de hotte dans les logements,
ce qui est loin d’être le cas.
D’autre part les gens conscients des problèmes, qui n’ont pas de gaz,pas de chauffe-eau etc,
seraient contraints de faire cette installation.
Chaque fois, au lieu de responsabiliser les utilisateurs, on oblige tout le monde à s’équiper
d’un dispositif !
Je comprends votre besoin de protection mais en même temps cette intrusion dans mon espace personnel
me dérange.
J’avais équipé ma voiture de ceintures de sécurité avant que ça ne soit obligatoire,or m^me si c’est obligatoire,
combien de gens ne mettent pas leur ceinture? C’est toute l’éducation des gens qui est à refaire.
Cordialement