M. Christian Vanneste attire l’attention de M. le ministre de l’éducation nationale sur l’amélioration des résultats scolaires obtenus par des élèves dits “mauvais” lorsqu’ils sont mis en valeur. Une étude en 1995 démontrait que les victimes de stéréotypes obtenaient des résultats inférieurs lorsqu’ils étaient confrontés à des tests calculant leur soi-disant inaptitude face à un groupe d’élèves non stéréotypés. En revanche, le même test réalisé dans des conditions d’égalité voyait les résultats des ces individus augmenter. Une solution est envisagée afin de leur redonner confiance. Si, en général, en début d’année les professeurs demandent aux élèves des renseignements tels que leur adresse ou la profession de leurs parents, il serait bénéfique pour les élèves de devoir dresser la liste des qualités qu’ils estiment avoir. Aussi, il souhaiterait connaître les moyens qu’il va mettre en place afin de réduire la menace que créent les stéréotypes sur certains élèves.
Réponse du Gouvernement :
En 1995, Claude Steele et Joshua Aronson, deux chercheurs de l’université de Stanford, ont été les premiers à démontrer les ravages de ce qu’ils ont appelé la « menace du stéréotype ». Ils prouvaient au travers de leur étude que, lors d’un examen ou d’un exercice d’évaluation, le fait d’être la cible d’un stéréotype négatif déclenche un stress qui paralyse ceux qui en sont la victime ceux qui n’étaient pas stigmatisés, en revanche, n’avaient pas ce genre de difficultés. Les résultats récents d’une équipe pilotée par Geoffrey Cohen, de l’université du Colorado, ont démontré qu’après avoir, à plusieurs reprises, dressé le catalogue de leurs points forts dans leur scolarité les élèves en difficulté ont amélioré leurs résultats et leurs scores lors des tests. L’honorable parlementaire suggére, sur ce modèle, que les enseignants demandent aux élèves en début d’année scolaire de dresser la liste des qualités qu’ils estiment avoir. Le ministère de l’éducation nationale est attentif à ce type d’expérimentation et veille aux avancées en psychologie sociale qui peuvent avoir un impact sur la réussite scolaire. Ainsi, dans la circulaire de rentrée 2009-2010 (BOEN n° 21 du 21 mai 2009), l’éducation nationale exprime avec force sa volonté de donner une chance de réussite à tous les élèves. Elle affirme que « c’est par le renouvellement des approches pédagogiques et l’accompagnement des équipes pédagogiques que l’égalité des chances des élèves deviendra une réalité. Pour répondre à cette exigence, elle invite ses personnels à favoriser l’expérimentation, et à mobiliser les corps d’inspection, afin d’atteindre les objectifs fixés dans les contrats d’établissements. Les prescriptions concernant la maîtrise du socle commun par les élèves, définies par l’article annexe suivant l’article D. 122-3 du code de l’éducation, traduisent « tout autant une ambition pour les plus fragiles qu’une exigence pour ceux qui réussissent bien ». Un livret personnel permet à l’élève, à ses parents et aux enseignants de suivre l’acquisition progressive des compétences. Afin de prendre en compte les différents rythmes d’acquisition, les écoles et les collèges organisent un accompagnement adapté : études surveillées, tutorat, accès aux livres, à la culture et à Internet. Les élèves qui manifestent des besoins particuliers quant aux acquisitions nécessaires à chaque palier se voient proposer un programme personnalisé de réussite éducative. Quant au cahier des charges de la formation des maîtres (BOEN n° 1 du 4 janvier 2007), il pose la problématique de l’adaptation de la pédagogie à la diversité des élèves et affirme la nécessité « d’individualiser son enseignement, exiger des efforts et donner confiance, susciter l’intérêt, évaluer les aptitudes et percevoir les talents ». L’enseignant « respecte et fait respecter la personne de chaque élève, il est attentif au projet de chacun ». Une attention toute particulière est par conséquent apportée à ces élèves aussi bien dans la définition des programmes que dans celle de la formation des enseignants pour leur redonner confiance. Les dispositifs d’aides personnalisées prévus aux différentes étapes de la scolarité ont été conçus pour s’adapter à chacun et permettre la réussite de tous.
Question publiée au JO le : 30/06/2009 page : 6312
Réponse publiée au JO le : 16/03/2010 page : 3067
Date de changement d’attribution : 23/06/2009