Alors que la Commission pour la libération de la croissance française a repris ses travaux sous la houlette de Jacques Attali, ce dernier était l’invité, mardi 25 mai, du Club Parlementaire du Numérique. L’occasion d’expliquer l’attention portée au numérique par la commission.
Depuis que la commission pour la libération de la croissance a rendu les conclusions de son premier rapport (janvier 2008), « le diagnostic n’a pas changé » assure Jacques Attali et le retard de la France semble s’être aggravé. Pourtant, reconnaît-il, beaucoup de choses ont été réalisées « en particulier pour le déploiement des infrastructures et des réseaux ». Mais ce n’est pas suffisant. La liste des tâches reste longue :
Le chantier du THD accuse un retard « considérable ». L’Allemagne, le Japon, la Corée… sont bien plus efficaces.
Peu de progrès aussi sur les terrains de la régulation et de la gestion des contenus. Et il ne faut pas parler à Jacques Attali de la loi Hadopi : « catastrophe inapplicable » qui rencontre l’opposition unanime de sa commission. (…)
Devant le risque grandissant de « traçabilité des individus » et face à la menace que constitue « l’inter-communicabilité » des fichiers, « le temps est venu d’une réflexion législative sur la sécurité », a concédé Jacques Attali. Et l’action du législateur doit être d’autant plus efficace que les lois, sitôt promulguées, ont tendance à être dépassées par le progrès technologique. Hadopi fournit un exemple édifiant, a-t-on fait remarquer dans l’assistance. La question du “temps de la démocratie“ a ainsi été posée. Est-il compatible avec le temps de l’évolution technologique ? Jacques Attali renvoie à une proposition contenue dans son premier rapport, qui n’a pas été appliquée : une procédure drastique de simplification, visant à réduire le nombre de lois. Moins nombreuses, elles seront plus générales et par conséquent moins menacées d’obsolescence par les évolutions technologiques.