Il faut saluer la virtuosité de la réponse médiatique du Président de la République à l’offensive polémique centrée sur l’affaire Woerth/Bettencourt. L’intervention télévisée de Nicolas Sarkozy, après la publication du rapport de l’IGF, et avant l’abandon par Éric Woerth de son poste de trésorier de l’UMP, a permis au Président de réinvestir sa fonction, en réparant les erreurs de ses prédécesseurs, de fixer à nouveau les objectifs de la présidence (le travail et la sécurité), et de dénoncer les fautes majeures de la gauche, la retraite à 60 ans et les 35 heures. Il a enfin abandonné le tournis des réformes pour se concentrer sur l’essentiel. Il connaît tous ses dossiers. Pour autant, a-t-il été totalement convaincant ?
Christian Vanneste, UMP.(♣ Nord Eclair, mardi 13 juillet 2010)
« C’est un retour au Sarkozy de 2007 qui articule son discours autour du travailler plus et de la sécurité. Mais s’il est à l’aise pour parler des erreurs des autres, 35 h et retraite à 60 ans, il a du mal à reconnaître les siennes. Sur les 35 h, on a inventé les heures supplémentaires défiscalisées au lieu de les supprimer simplement. On a inventé le bouclier fiscal au lieu de supprimer l’ISF. Cela donne une impression de demi-mesures. Et j’ai trouvé qu’il en faisait parfois trop et que ça sonnait faux, comme quand il dit qu’il est un chef d’équipe alors qu’on sait qu’il continue à vouloir tout gérer. En somme, le Président travaille beaucoup, mais il a toujours raison et il veut tout faire. »
3 commentaires
Bonjour,
En ce jour de Fête Nationale mettant à l’honneur les pays naguère membres de l’A.E.F et de l’A.O.F, souvenons-nous avec fierté et émotion de ce discours prononcé par le Général de Gaulle:
« Le slogan d’une France pêcheresse, justement punie de ses fautes et qui court à expiation, voilà qui convient tout à fait à nos vainqueurs du moment, voilà qui répond trop bien aux remords ou aux intérêts de ceux qui ont capitulé. Certes, un jour, la France libérée punira les responsables de ses désastres et les artisans de sa servitude. Mais, pour l’instant, il ne s’agit pas de cela. Pour l’instant, il s’agit de faire tout le possible, activement ou passivement, pour que l’ennemi soit battu. Qu’il soit battu et nous renaîtrons. Qu’il ne le soit pas, et chaque jour, il nous pillera, nous brisera, nous étouffera davantage. Prétendre que la France puisse être et demeurer la France, sous la botte d’Hitler et le sabot de Mussolini, c’est de la sénilité ou bien de la trahison. Et c’est encore de la sénilité ou bien de la trahison, que de prétendre que la guerre est une entreprise désespérée. Ceux qui le disent à la France, à supposer qu’ils le disent de bonne foi, prouvent qu’ils n’ont rien compris au monde tel qu’il est. Le monde ne se limite pas aux champs de bataille sur lesquels l’incompréhension de nos chefs nous livra sans moyen à la force mécanique allemande. Le monde comprend une Europe, dans laquelle nos alliés anglais, qui déjà tiennent les mers et commencent à dominer le ciel, se renforcent chaque jour. Le monde comprend une Afrique, une Asie, une Amérique, pleines d’immenses possibilités. Oui, l’ennemi a réussi à réduire plusieurs de ses voisins immédiats mais chaque pas en avant le met devant une tâche plus dure. La France, même partagée, même livrée, même pillée, n’a pas à jouer perdu. Eh bien, puisque ceux qui avaient le devoir de manier l’épée de la France l’ont laissée tomber brisée, moi j’ai ramassé le tronçon du glaive. Je suis en mesure d’annoncer qu’il existe déjà sous mes ordres une force militaire appréciable, capable de combattre à tout instant sur terre, dans les airs et sur mers. J’ajoute que cette force augmente tous les jours et je veux que l’on sache de quelle magnifique qualité est la jeunesse française qui accourt s’y engager. Il n’y pas à douter une seconde que cette force ira croissant au fur et à mesure de la guerre. Français, sachez-le, vous avez encore une armée de combat. Si donc le 14 juillet 1940 est un jour de deuil pour la patrie, ce doit être en même temps une journée de sourde espérance. Oui, la victoire sera remportée et elle le sera, j’en réponds, avec le concours des armes de la France ! »
Quelques remarques sur l’intervention télévisuelle de M. SARKOZY, que j’ai regardé, comme beaucoup de mes compatriotes. J’ai noté deux fautes de communication – il faudrait penser à virer les « conseillers » du Président. Manifestement, ils ne connaissent pas la France – et une très grosse erreur politique.
Je commence par les fautes de communication :
-recevoir M. PUJADAS dans un des palais de la République
-avoir pour contradicteur un homme comme M. PUJADAS
Ces fautes confirment, à mes yeux, que M. SARKOZY n’a toujours pas compris QUI est la France, et encore moins, quelles sont les fonctions d’un Président de la République.
En recevant M. PUJADAS dans un des palais de la République, plus encore celui identifié comme étant la résidence du Président donc lieu de pouvoir par excellence, M. SARKOZY ne pouvait qu’envoyer de mauvais « signaux » aux Français, tant sur ses intentions que sur ses propres émotions :
-volonté d’intimider M. PUJADAS, naturellement impressionné par le « décorum ».
-fébrilité présidentielle. La « maison » est un lieu de repli. La demeure de Charles de Bourbon étant la « maison » du Président, cela laisse à penser que le Président cherche la fuite, contredisant ainsi ses propos sur sa détermination à répondre aux accusations point par point.
-faiblesse du Président. La fonction de M. SARKOZY est suffisamment impressionnante en elle même, et il bénéficie d’un solide caractère. Qu’avait il besoin de s’appuyer sur la puissance d’intimidation du décorum ?
En se rendant dans les studios de France 2 – donnant ainsi l’avantage à son contradicteur, volontairement – voire en rencontrant M. PUJADAS dans un lieu neutre mais chargé de symbole – la place de la Concorde par ex – M. SARKOZY aurait pu prouver sa bonne foi et surtout masquer sa supposée fébrilité voire faiblesse.
En choisissant comme contradicteur M. PUJADAS, M. SARKOZY a aussi fait un très mauvais calcul politique et devrait rapidement virer ses « conseillers en communication ».
-M. PUJADAS n’a pas fait de mystère sur ses ambitions…Réalisables uniquement avec le concours de M. SARKOZY. http://www.youtube.com/watch?v=juVM5-eaf_8
-M. PUJADAS est un « journaliste » courtisan. Il passe les plats. En choisissant un tel « procureur » M. SARKOZY nécessairement laisse à penser que face à un vrai contradicteur, il serait incapable d’argumenter efficacement. L’avocat SARKOZY serait il donc si médiocre ?
Là encore, à la place de M. SARKOZY, j’aurais choisi un journaliste qui, aux yeux des Français – et notamment de l’électorat UMP – recueillent tous les suffrages en terme de franc parler, professionnalisme, et lutte contre le politiquement correct : M. ZEMMOUR.
Les « vertus » journalistiques supposées de M. ZEMMOUR, son fort crédit auprès des Français – vous connaissez beaucoup de journaliste qui suscite une défense de leur travail par leur lectorat/auditeurs/téléspectateurs ? – auraient profondément bénéficié à M. SARKOZY.
Passons maintenant à la faute politique. Tout au long de son monologue – pardon, entretien – M. SARKOZY n’a cessé d’ânonner des mensonges bien indignes de sa fonction, qui ne peuvent que nuire à sa personne comme du reste plomber un peu plus le prestige de la fonction qu’il occupe. (Serait ce le but ?)
Évidemment, dès le lendemain, tous les médias – y compris la chaîne du Parlement – ont rapidement fait la liste de ses approximations, mensonges et inepties.
http://dechiffrages.blog.lemonde.fr/2010/07/13/sarkozy-plus-c%E2%80%99est-gros-plus-ca-passe-suite%E2%80%A6/
http://dechiffrages.blog.lemonde.fr/files/2010/07/taux-des-po-en-du-pib.1278984814.png
http://www.insee.fr/fr/themes/info-rapide.asp?id=14&date=20100603
http://www.paperblog.fr/3425391/je-n-ai-jamais-eu-a-faire-a-la-justice-le-mensonge-de-sarko-sur-france2/
M. SARKOZY croirait il donc, comme certaines personnes peu recommandables que plus un mensonge est répété…Plus il s’approche, sinon devient, une vérité ? S’il « connait ses dossiers » la chose devient d’autant plus grave. Car M. SARKOZY ne craint pas, manifestement, de mentir aux Français. Croyez vous que cela soit digne de la France ? Et bien normal que le Président de la République française – non de « l’État français », encore moins « de la France » – méprise autant son Souverain ? A savoir le Peuple Français, aux dernières nouvelles.
Du début à la fin de son intervention, M. SARKOZY n’a cessé de mentir ! Que cela soit pour des faits mineurs – comme lorsqu’il a expliqué qu’il allait travailler tout l’été sur le dossier des retraites, omettant seulement de préciser que dès le 15/07/10 il sera en vacances pour plus d’une semaine (il ne reviendra que pour le Conseil des Ministre d’aout) et prendra ses « congés » du 3 aout au 23 aout ! – ou plus graves.
http://www.elysee.fr/president/les-actualites/agenda/2010/agenda-de-m-le-president-de-la-republique-du.9299.html
http://www.pressedunet.com/nicolas-sarkozy-en-vacances-le-3-aout,1370.html
Ainsi, oubliant sans doute le respect qu’il doit au pays, M. SARKOZY a qualifié les Français de faignants, en tentant de faire accroître à ses auditeurs, face à un contradicteur totalement passif, que la France serait le pays « où l’on travaille le moins. » Rien de plus faux…Les salariés Français travaillant en moyenne 36,5 heures en 2008 par semaine, contre 34,6 heures en Allemagne, 34,5 heures au Danemark, 35,6 heures en Suède, 33,2 heures en Norvège, et 33,9 heures aux États-Unis.
Sur le même mode, M. SARKOZY a expliqué que « les pays qui ont le plus réduit le chômage sont ceux qui ont augmenté le temps de travail ». Là encore, un mensonge. M. SARKOZY peut bien s’appuyer sur la Stratégie de Lisbonne pour soutenir ses propos, les faits démontrent, eux, que la réduction du temps de travail a un effet positif sur l’emploi. Ainsi, les Pays-Bas (4,3 % en mai 2010) ; la Norvège (3,7 %), l’Allemagne (7,5 %), le Danemark (6 %) sont ils dans le peloton de tête…Et pourtant ils travaillent moins que les Français, et ont une productivité moins forte.
Autre enfumage : la taxation des entreprises. Il faudrait un peu cesser de dire n’importe quoi. Oui, nos entreprises sont assommées de prélèvements en tout genre et ont des dépenses obligatoires qui pénalisent leur compétitivité. Mais ces prélèvements s’appellent des taxes, et à ce que je sache, M. SARKOZY ne trouvait rien à redire à la taxe carbone en dépit de son caractère économiquement désastreux ! Pas plus, d’ailleurs, qu’il ne fait le lien entre la taxation, le pouvoir d’achat des Français, et nos entreprises. Pourtant, tous les Français sont capables de comprendre un principe très simple : aucun cercle vertueux sans besoin initial. Une entreprise n’embauche que si elle a des besoins. Peu importe, en fait, les taxes qui s’abattent sur elle. Sa compétitivité n’est pas remise en cause, puisque l’essentiel de son « marché » est d’essence nationale.
Seules les entreprises un peu grosses, qui se lancent au niveau international, peuvent éventuellement souffrir des dites taxes qui les empêchent, notamment d’investir. Ce qui est, en revanche, extrêmement pénalisant, pour les entreprises, en France, ce sont les taxes qui s’abattent sur les ménages. Car, désolé de l’apprendre à M. SARKOZY, le moteur de la croissance française c’est la consommation. Plus on déleste le citoyen des prélèvements, plus ce dernier va logiquement consommer, dès lors qu’il a un besoin ou que les entreprises créent ce besoin, et la consommation entraîne une hausse de la production, donc in fine le besoin de personnel supplémentaire !
M. SARKOZY devrait savoir que la « parole » d’une personnalité importante de l’État, ne doit pas être dépréciée. Louis XVI commis en son temps cette énorme erreur. Il expliqua aux parlementaires de 1789 et aux parisiens – le 16 juillet 1789 – qu’il avait entendu le message de son Peuple. En réalité, revenu de Paris, il s’employa avec ses Ministres et sa Cour gangrenée de profiteurs en tout genre, à préparer une opération de punition contre la Capitale et la Province. Pire ! En 1791, il décida de fuir son Royaume. Arrêté à Varennes, Louis de France, signait ce jour là, la fin de son règne, autant que celle du régime politique, dont il était la pièce maîtresse.
Le Président de la République est la « clé de voûte » du régime, disait le Général DE GAULLE. Que croyez vous qu’il puisse se passer si ladite pièce maîtresse du dispositif élaboré en 1958 cède ?
Qu’est-ce qu’on peut lire comme conneries sur Internet !