L’obsession d’occuper le terrain médiatique en dépit de l’absence de grippe A, et après la fin de la coupe du monde de football a sans doute conduit Madame BACHELOT à évoquer son intérêt pour la mise en place de « centres de consommation supervisés » de drogues. Si elle voulait créer une polémique au milieu de l’été, elle y est parvenue. Il est toutefois regrettable qu’elle ait engendré pour ce faire trois dégâts majeurs. Elle a d’abord déclenché une cacophonie gouvernementale dans la mesure où si elle avait le soutien de Madame MORANO, elle ne pouvait bien sûr obtenir celui de Brice HORTEFEUX. Le Premier Ministre a dû tacler sèchement. De façon plus grave encore, au moment où la majorité retrouve sa ligne qui est celle qu’avait initiée Nicolas SARKOZY dès 2002 comme Ministre de l’Intérieur, c’est-à-dire la répression du trafic des stupéfiants et l’endiguement de leur consommation, elle a envoyé un signal contraire en envisageant l’accompagnement de leur usage. Cela signifierait notamment que l’on ne pourrait pas enquêter sur l’origine des produits toxiques apportés par les toxicomanes dans les salles de shoot, à moins de dissuader leur fréquentation. Enfin, la perspective ouverte par le ministre de la santé est de nature à décourager les associations qui cherchent effectivement à soigner les toxicomanes et à diminuer les risques en offrant des produits de substitution en toute sécurité et dans la perspective d’une libération de l’addiction. Le fait que le Secrétaire d’Etat à la Famille ait cru devoir intervenir sur un sujet qui ne le concerne pas directement est consternant. Là encore le besoin de communiquer l’emporte sur l’exigence de solidarité gouvernementale. Quant aux familles, elles doivent être scandalisées par le fait que le membre du gouvernement en charge de leurs problèmes soit favorable à une solution qui rende l’usage de la drogue davantage licite et acceptable. Si le débat doit avoir lieu, c’est au Parlement et certainement pas à l’initiative d’un Gouvernement qui n’a jamais eu ce genre de projets dans son programme.
En revanche, Brice HORTEFEUX a pu, à plusieurs reprises, être accusé de dérapages verbaux. Au fur et à mesure des propos nets et fermes qu’il a tenus ces derniers temps, on ne peut que lui reconnaître le courage du bon sens. Le lien entre la toxicomanie, les trafics de stupéfiants et la délinquance dans les banlieues, entre certaines formes de nomadisme et la recrudescence des cambriolages n’est pas du domaine du fantasme ou de l’idéologie. Un septuagénaire actuellement incarcéré à Béziers en a malheureusement fait l’expérience.
Un commentaire
En tant que ministre des sports, elle doit penser qu’une salle de shoot, c’est un lieu où les footballistes s’entraînent à marquer des buts. Passera pas dans le prochain Gouvernement espère-je. Vivement la rentrée…