Tout ce qui est rare est cher. La parole du Premier Ministre est d’autant plus dense qu’elle est parcimonieuse. Une fois encore, il a remis l’Église et la Mairie au milieu du village, en rappelant deux vérités que je partage entièrement.
D’abord, il a dit qu’il ne fallait pas instrumentaliser le problème de l’immigration ni dans un sens ni dans un autre. Ce qui signifie clairement qu’il ne faut aborder ce problème ni d’un point de vue électoraliste afin de séduire ceux qui en font une obsession, ni se draper dans une morale aussi vague que facile pour se livrer à des attaques personnelles, qu’elles viennent de l’opposition ou des rancœurs de la majorité.
La position du Gouvernement est équilibrée et respectueuse des textes, aussi bien nationaux qu’européens. Le tout est de s’en tenir aux problèmes posés sans faire d’amalgame ni de confusion entre la question des banlieues, celle des gens du voyage, et celle de l’immigration Rom.
En second lieu, en ce qui concerne les Roms, François FILLON a replacé le dossier au niveau où il doit être traité, l’Europe. On ne prend pas assez conscience aujourd’hui lorsqu’on brandit son lien avec les institutions européennes, au sens large, pour critiquer la France, des répercussions négatives que ces discours irresponsables peuvent entraîner sur l’image et sur l’avenir de la construction européenne. A force d’apprendre que la Grèce est rentrée dans l’Euroland en truquant ses chiffres, que les Roms viennent en nombre en France, parce qu’ils ne sont pas bien traités en Roumanie, qu’enfin, lorsque des otages européens sont capturés par Al-Qaïda, l’Espagne n’a pas une attitude solidaire, les français finiront par se lasser. La France n’offre aux Roms ni les conditions d’hébergement ni des possibilités d’emploi qui correspondent à une immigration respectueuse des Hommes. Elle les fait néanmoins bénéficier d’une protection sociale notamment dans le domaine de la santé, et d’une scolarisation, qui sont attractives. Il est donc bien évident que c’est au niveau européen et à travers l’élaboration d’une politique cohérente entre les partenaires, les pays d’origine et les pays de destination que cette question doit être traitée. La France ne saurait être stigmatisée parce qu’elle est généreuse et que d’autres pays le sont moins.
Un commentaire
Le Premier Ministre obligé de recadrer le Président…On aura tout vu. Reste qu’il convient d’applaudir M. FILLON : le voilà pleinement positionné pour 2012.
Sinon…Pourriez vous nous donner votre avis, M. VANNESTE, sur la nouvelle entorse à la “République irréprochable” ?
“Poursuivi pour «détournements de fonds publics» et «abus de confiance» pour 21 emplois présumés fictifs lorsqu’il était maire de Paris, Jacques Chirac aurait secrètement ficelé un protocole d’accord avec l’UMP et Bertrand Delanoë, révèle Le Canard enchaîné.
Selon ce protocole d’accord, l’UMP s’engage à reverser les trois quarts de la facture des emplois de complaisance qui valent à Jacques Chirac d’être renvoyé en correctionnelle, soit un total de 1,65 million d’euros. 550.000 euros resteraient aux frais de l’ancien président.
«En échange, la ville retirera sa constitution de partie civile». Ce retrait permettrait à Chirac, dont le procès est attendu fin 2010 ou début 2011, «de se retrouver sans adversaire ni accusation face au tribunal, puisque le parquet a déjà fait savoir qu’il allait requérir la relaxe».
Dès avril 2007, le Canard enchaîné affirmait qu’en échange du soutien de Jacques Chirac à sa candidature, Nicolas Sarkozy s’était secrètement engagé en cas de victoire à la présidentielle à «éviter au président sortant tout retour de flamme judiciaire».
Un proche de Chirac avertissait alors que «les promesses peuvent être oubliées, mais nous avons pris des garanties». «C’est du rapport de forces, du donnant-donnant. On a des dossiers sous le coude».”
Du côté de l’Elysée, plusieurs conseillers «prêchent pour que le bureau politique de l’UMP refuse de signer le chèque». Non seulement «par crainte d’une réaction négative de l’opinion publique», mais aussi parce que «légalement, il serait impossible à l’UMP de payer pour des employés fantômes».
Fin juillet, au cours d’un déjeuner amical dans un restaurant parisien, Nicolas Sarkozy avait proposé au couple Chirac l’aide de l’UMP pour rembourser le «dédommagement» réclamé par la mairie de Paris. Le Figaro”
Accepter l’abandon de poursuite contre une indemnisation est une négation du droit français. A moins d’élever la corruption ou l’utilisation abusive de fonds publics au rang de … peccadille !
Comment expliquer au salarié, dont l’employeur n’a pas le droit de régler ses PV, obtenus avec son véhicule de fonction, que le parti majoritaire, va régler, la quasi totalité d’une somme détournée par un des ses anciens mentor ?
Et enfin, comment expliquer aux Français que l’UMP va probablement utiliser une partie de l’argent public qui lui est versé, au titre du financement des partis politiques, pour indemniser la Mairie de Paris, au moment ou le Gouvernement prépare son budget de rigueur ?
http://www.france-info.com/france-justice-police-2010-08-25-emplois-fictifs-le-pacte-delanoe-ump-qui-sauve-chirac-479408-9-11.html
Elle est où la “République irréprochable” ?
Est ce que ce genre là de scandale n’est pas propre à avilir la France plus que tout autre ?