“Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire viennent aisément“. Cette sentence de Boileau exprime l’essence du classicisme qui a correspondu à l’apogée de la culture française : peu de mots mais précis et justes. L’époque actuelle est aux antipodes de cette exigence de rigueur et de clarté. Il est fréquent que des mots subissent des glissements sémantiques, des contagions verbales qui affaiblissent la pensée, mais facilitent par leur confusion la suggestion idéologique.
Lors d’un entretien avec des journalistes de France 3, j’ai insisté sur le fait que la France n’était nullement multiculturelle. En bon lecteur de Lévi-Strauss, j’ai immédiatement référé son identité à sa langue, et à tous les codes qui fonctionnent encore dans notre société sur le modèle de la langue, pour que nous puissions échanger et nous comprendre. J’ai aussi rappelé son histoire qui a attribué à notre nation une véritable personnalité comme aimait à le souligner le Général De Gaulle. Que la France développe des échanges enrichissants avec d’autres cultures, que les Français apprennent à comprendre et utiliser d’autres codes, il faut s’en féliciter à condition que les Français conservent une suffisamment grande conscience, une suffisamment forte connaissance de leur propre culture pour pouvoir l’offrir aux autres. Autrement dit, l’affirmation de l’identité culturelle n’a strictement rien à voir avec le racisme qui est fondé sur des différences génétiques, biologiques plus ou moins fantasmées. La confusion chez certains de l’antiracisme et du multiculturalisme est un contre-sens absolu.
De même, le mot populisme est devenu aujourd’hui péjoratif alors que dans une démocratie, le fait d’écouter le peuple relève au contraire du devoir légitime et nécessaire pour les élus. Il est révélateur que ce mot serve d’anathème à l’élite autoproclamée qui prétend imposer aux peuples, dans notre vieux continent, l’étau de la mondialisation d’une part et de la préférence minoritaire d’autre part. Sous prétexte de respecter le droit des minorités, on en est arrivé à interdire aux majorités de faire valoir leurs propres droits. Le mot qui convient pour dénoncer les dérives des démocraties, c’est la démagogie, c’est à dire la tendance à flatter le peuple en lui faisant miroiter la satisfaction de ses désirs les moins réalisables. Lorsqu’on affirme le droit à la sécurité, on est dans ce que certains appellent le populisme. Lorsqu’on laisse croire que la retraite à soixante ans ou la sortie de l’euro sont du domaine du possible, on est clairement dans la démagogie.
8 commentaires
Monsieur le Député,
En affirmant que la France n’est pas multiculturelle, je pense que vous oubliez certains de ses territoires d’Outre-Mer !
“Selon que notre idée est plus ou moins obscure,
L’expression la suit, ou moins nette, ou plus pure.
Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément.”
Ces vers de Boileau (Art poétique, I) sont plus que jamais d’actualité face à la “xénagogie” (souci prioritaire des étrangers) acharnée à saper l’identité française et à promouvoir un multiculturalisme dont toute culture véritable est exclue.
Enfin, il fallait donc que la logique retrouve ses droits un jour où l’autre. Bien sûr que nous nageons depuis trop longtemps dans une totale confusion sémantique, devenue en réalité une grande schizophrénie .
Dieu merci, les limites pathologiques sont atteintes et quelques uns commencent à retrouver le bon sens : il était temps M.Vanneste.
Je crains hélas que l’autiste idéologie qui a prévalu trop longtemps n’ait fait des dégâts considérables dans l’opinion du vulgaire péquin, que je fréquente tous les jours, et qui est loin, même s’il a du mal à s’exprimer parfois, très loin d’être ignare.
Lequel a perdu totalement confiance dans la parole des politiques convenues et méprisantes qui lui ont fait tant de mal.
Votre billet enfin éclairé démontre néanmoins que des “lumières” sur la situation, vous en aviez donc ? Et pourquoi alors, avoir attendu que l’insupportable soit atteint pour nous en faire partager la cohérence ? Oui pourquoi gardiez-vous donc aussi précieusement votre connaissance du problème en laissant patauger le peuple ?
Et oui, il arrive aux gens du peuple de lire de penser et même de connaître Lévi-Strauss !
Je vous écris du Sud Monsieur Vanneste, où le FN fera un tabac et vous tous en serez les principaux responsables.
Je pourrais, ultérieurement vous faire la liste effarante des paroles désincarnées dont, pour la plupart, vous vous êtes rendus coupables, conduisant
les français vers une exaspération, voire une indignation rarement atteinte je crois sauf en 1789 !
Mais là il ne s’agit plus de pain ou de brioche, il s’agit de civilisation et de valeurs acquises au prix du sang par de nombreuses générations…il s’agit de culture et, ne vous en déplaise d’identité culturelle.
Vous avez tout oublié tous vos devoirs et vous pensez que, nous-mêmes nous allons oublier une lassante incurie de la pensée de la parole et de l’action ? Que nenni, M. Vanneste, le peuple est irrité et se lancera dans les bras de ceux qui se donnent pour mission de leur faire relever la tête et retrouver leur dignité perdue, et ce, même au prix de la transgression des valeurs d’universalité.
En effet, le miracle de la langue française c’est la concision et la clarté , vous avez mis trop longtemps à la mettre publiquement en pratique et personne ne croit plus à la gratuité et à a sincérité de ce brusque retour au bon sens.
@ Noisette : merci pour votre commentaire. Si vous lisez régulièrement mes billets, sur ce site notamment, vous noterez que je tiens le même discours depuis assez longtemps… D’où d’ailleurs le titre de ce blog : le courage du bon sens ! qui fut ma devise lors de la campagne de 2007.
Ma foi, merci de m’avoir répondu Monsieur Vanneste.
En effet, j’ai pris connaissance aujourd’hui de votre blog dont je n’avais même pas remarqué la pertinence du titre.
Votre billet m’a interpellée et je trouve dommage que de telles positions soient rarement relayées via les médias qui sont de plus en plus précautionneux…on se demande pourquoi.
Quoiqu’il en soit, il ne me semble pas totalement inutile de traduire la pensée et la souffrance de mes compatriotes dont il faudra bien prendre sérieusement acte,même si je persiste à regretter qu’il soit un peu tard.
Bonne continuation donc, et..bon courage.
“Lors d’un entretien avec des journalistes de France 3, j’ai insisté sur le fait que la France n’était nullement multiculturelle.”
C’est faux. La France est “multiculturelle”. C’est sa grande force du reste !!! Comment, alors que la France a et reste à bien des égards, un carrefour pour le monde…Pourrait il en être autrement ?
En revanche, la France – et là je vous rejoins tout a fait – est assimilatrice…Et là encore, c’est sa gloire…Et sa grande déception est que “l’élite” ne le comprend (toujours) pas !!! Rien d’étonnant, puisque notre France se “marie” ou “enfante”. Pour moi, s’assimiler à la France, c’est demander sa main, sans perdre sa personnalité, mais en honorant sa promise.
“En bon lecteur de Lévi-Strauss, j’ai immédiatement référé son identité à sa langue”
Le souci, c’est que la France ne s’est pas bâtit sur la langue – la République oui, pas la France – mais bien sur une destinée commune, et plus encore, l’idée qu’elle avait une mission à accomplir, ce qui faisait de son peuple, un peuple élu.
“et à tous les codes qui fonctionnent encore dans notre société sur le modèle de la langue, pour que nous puissions échanger et nous comprendre”
La langue est rattachée à la République. La terre est, en revanche, le premier espace qui symbolise la France : n’est ce pas en défendant leur terre…Que les Français ont compris que la France leur appartenait ?
“J’ai aussi rappelé son histoire qui a attribué à notre nation une véritable personnalité comme aimait à le souligner le Général De Gaulle”
Une histoire oui…Mais avant tout une idée politique. Pas de France, M. VANNESTE sans “volonté capétienne” élargie ! Si les rois qui “ont fait la France” n’avaient pas eu une sacrée dose d’optimisme et de volonté politique (imaginez M. SARKOZY dans la situation de Charles V ! Je suis sur qu’il aurait fui le pays !) pas de France…
“Que la France développe des échanges enrichissants avec d’autres cultures, que les Français apprennent à comprendre et utiliser d’autres codes, il faut s’en féliciter à condition que les Français conservent une suffisamment grande conscience, une suffisamment forte connaissance de leur propre culture pour pouvoir l’offrir aux autres. Autrement dit, l’affirmation de l’identité culturelle n’a strictement rien à voir avec le racisme qui est fondé sur des différences génétiques, biologiques plus ou moins fantasmées. La confusion chez certains de l’antiracisme et du multiculturalisme est un contre-sens absolu.”
Tout a fait !
“De même, le mot populisme est devenu aujourd’hui péjoratif alors que dans une démocratie, le fait d’écouter le peuple relève au contraire du devoir légitime et nécessaire pour les élus.”
Exact. Seul petit bémol : le “populisme” a mon sens, consiste à oublier les promesses qu’on a fait à la Nation (autrement dit le mandat) pour satisfaire (selon le populiste) ses bas instincts…Ou non du reste. Bref, pour moi, le populisme est, avant tout, la trahison des engagements pris…En vue de, par simple intérêt personnel, se doter d’une popularité passagère.
En gros, un “populiste” pour moi, c’est une personne, généralement pas aux commandes du bateau France, qui peut facilement trouver des sympathies, en prenant des engagements contraire à ceux faits durant la campagne électorale, tout en sachant leur caractère ruineux sur le plan général.
Ex : les “oncles” de CHARLES VI, qui s’en prenait au “régent” pour dénoncer les impôts…Tout en sachant que ceux ci devaient servir pour financer l’effort de guerre.
“Il est révélateur que ce mot serve d’anathème à l’élite autoproclamée qui prétend imposer aux peuples, dans notre vieux continent, l’étau de la mondialisation d’une part et de la préférence minoritaire d’autre part.”
Tout a fait…C’est exactement ce que font le PS et l’UMP !
“Sous prétexte de respecter le droit des minorités, on en est arrivé à interdire aux majorités de faire valoir leurs propres droits.”
Tout a fait. Quand quittez vous l’UMP ? Les “lois” anti discrimination découlent des décisions prises par le PPE et la Commission BARROSO…Qui comme vous le savez, sont l’un et l’autre “de droite” !!!
“Le mot qui convient pour dénoncer les dérives des démocraties, c’est la démagogie, c’est à dire la tendance à flatter le peuple en lui faisant miroiter la satisfaction de ses désirs les moins réalisables.”
Je ne suis pas tout a fait d’accord. Ce ne sont pas les désirs “les moins réalisables”…Mais ceux que “l’élite” considère comme “les moins réalisables” mais qu’elle présente néanmoins car “populaires”.
“Lorsqu’on affirme le droit à la sécurité, on est dans ce que certains appellent le populisme.”
Il n’y a pas de “droit à la sécurité”. Seulement un “droit à la sureté” qui est présent dans la DDHC. L’Etat a vocation à l’exercer. C’est son “devoir”. Un devoir “régalien”. Ce “devoir” découle des obligations liées à la souveraineté. Et fait, bien sur, suite à l’Etat monarchique qui possédait déjà semblable attribut. Pour être tout a fait exact…Le “droit à la sécurité” dont vous parlez, remonterait alors à Charles V…Qui voulait ainsi éviter que l’on rançonne les villes. Or, si rançon…Pas d’impôt !
“Lorsqu’on laisse croire que la retraite à soixante ans ou la sortie de l’euro sont du domaine du possible, on est clairement dans la démagogie.”
C’est tout a fait faux. Il était très facile de garder la retraite à soixante ans. Ce n’est pas moi qui le dit…Mais le COR et la Cour des Comptes !
Quant à la sortie de l’euro, elle est également possible M. VANNESTE. Tout ceci est permis par les traités, et pour vous dire les choses, plusieurs de nos partenaires commerciaux n’ont pas l’euro, et s’en portent comme un charme.
Impossible ? Non. Difficile ? Oui. Pourquoi ? Parce qu’il faudrait convaincre “l’élite” à faire des efforts ! Si plus d’euros…Plus difficile, en effet, de jeter de l’argent par la fenêtre tous les matins ! Si plus d’euros, des efforts à faire en matière de gestion des comptes pour pouvoir garder une note honorable pour éventuellement emprunter.
Vous l’avez dit vous même : la France a une personnalité bien a elle.
Impossible…De délivrer Orléans de l”Anglais ? Jeanne l’a fait.
Impossible…De passer outre le traité de Brétigny partageant la France en deux ? Charles V l’a fait.
Impossible…De créer un impôt permanent dans un pays ne connaissant que la fiscalité indirecte ? Charles V l’a fait.
Impossible…De vivre dans un espace monarchique ? Les révolutionnaires l’ont fait !
Impossible…D’obtenir l’abolition des privilèges ? Les Français l’ont fait !
Quand N. SARKOZY pourfend les “ROMS” c’est de la “démagogie” ou du “populisme” au sens où M. SARKOZY sait parfaitement que les “ROMS” font partie (entre autre) des Roumains, citoyens européens…Qui détiennent donc des droits similaires pour ne pas dire égaux aux autres européens. M. SARKOZY sait, parfaitement, que les traités européens ou/et internationaux “briment” certaines prérogatives étatiques…Mais il le dit quand même, quand il sait que les Français ne suivent pas l’actu européenne 7 jours sur 7.
Quand M. SARKOZY prétend que “nous n’avions pas d’autre solution” sur les retraites…Et prétend aujourd’hui (comme en 2007!) avoir sauvé le “système des retraites” (en laissant des gros trous)…C’est du “populisme”. Là encore, M. SARKOZY joue sur l’ignorance des citoyens….Et le “pouvoir” d’influence de la télé. (La presse n’ayant évidemment pas la même influence)
Quand vous dites, M. VANNESTE que sur des sujets il est “impossible” d’agir….Là, c’est vous qui ne connaissez pas la France.
Imaginez un peu vous être retrouvé à la place du Général. Voilà votre pays sous Occupation. Vous êtes déserteur réfugié dans un pays qui n’a jamais porté la France dans son coeur. Et là…Vous dites, “ce n’est pas possible”. Mais comment savoir…Si vous n’essayez pas ?
De Gaulle a tenté le coup. C’était impossible ? Désespéré ? Tant pis. Avant lui, le “roi de Bourges” était aussi en proie au pessimisme ambiant : comment ! Hein comment ! Redressez une situation qui semble perdue d’avance ?
Vous êtes la risée des “souverains”, vous êtes réfugié dans votre pays mais n’en êtes pas le maître, vous perdez bataille sur bataille…Et vous êtes en conflit ouvert avec votre cousin, qui vous accuse (rien de moins) que d’avoir assassiné son père ! Pour couronner le tout, vos “droits” sur le royaume sont remis en cause…Par votre mère !
Et pourtant ? Il faut croire que les Charles (DE GAULLE et VII) avaient la FOI en LEUR PAYS ancré au coeur ! Le premier en faisant confiance (aveuglément ou presque) à une inconnue sortie de nulle part, qui lui annonce fièrement qu’elle vient redresser la situation du Royaume pour son compte ! L’autre, en ne désespérant jamais, peut être en songeant au premier, en gardant en tête que les Français sortiraient vainqueurs s’ils étaient unis, et avaient un défenseur à suivre.
Prôner la sortie de l’euro “serait de la démagogie” ?… Pour ma part, je crois que la dite démagogie se trouve du côté des partisans de cette monnaie. Mais au fait, de grands économistes qui sont partisans de la sortie de l’euro seraient aussi de sinistres démagogues ?… Pas très crédible !
@ L’indépendant:
Les Britanniques ont, dans leur majorité, toujours été plus intéréssé par le reste du monde que par l’Europe, ce qui expliqua le refus des travaillistes d’abandonner la livre sterling.
En ce qui concerne la France, les dirigeants néo-calédoniens le reconnaissent: le franc cfp est une monnaie de comptoir pour acheter des produits dont les prix sont fixés en dollars australiens, en euros avec l’énorme pouvoir d’achat que l’on sait.