J’interviendrai ce soir [finalement après les questions au Gouvernement le 9 février] lors de la discussion générale sur le projet de loi sur la bioéthique. Mon texte -plutôt philosophique…- sera mis sur ce site dès que je l’aurai lu dans l’hémicycle. Par ailleurs, j’ai cosigné avec 34 autres députés un appel à une véritable écologie humaine. C’est à lire dans Valeurs actuelles :
Paris (AFP) : Trente-cinq députés de la majorité (UMP, NC, MPF et DLR) ont appelé aujourd’hui à “la vigilance” sur la révision des lois de bioéthique, dans une tribune publiée sur le site internet de l’hebdomadaire Valeurs actuelles.
Dans un texte intitulé “La procréation humaine n’est pas une industrie”, les signataires – parmi lesquels Xavier Breton, Christian Vanneste et Etienne Pinte (UMP), Jean Dionis du Séjour (NC), le président de Debout la République, Nicolas Dupont-Aignan, et la villiériste Véronique Besse – estiment que la loi a “pour tâche première de protéger les droits fondamentaux des personnes, surtout les plus vulnérables”.
“Or, le projet de loi que l’on nous propose de voter ne répond pas suffisamment à cette obligation morale. Nous voulons notamment redire (…) que la procréation humaine n’est pas un processus industriel qui devrait tendre vers le “zéro défaut” – ce serait là la tentation eugéniste – mais est le fruit de la rencontre d’un homme et d’une femme qui donnent naissance à un nouvel être, sujet de droit et non objet”, affirment-ils.
“Ainsi, le projet de loi propose de rendre systématique le diagnostic prénatal en début de grossesse. Ce diagnostic a, dans les faits, comme seul objectif de détecter une éventuelle trisomie 21 sur le futur bébé (…) L’examen systématique aboutit donc à un choix dramatique entre l’avortement et un enfant trisomique”, déplorent-ils.
“96 % des mères dont le test se révèle positif sont aujourd’hui conduites à l’avortement. Nous sommes là en plein eugénisme (…) La juste attitude serait le financement par l’Etat d’un véritable plan de recherche sur la trisomie 21 plutôt que d’inciter à son éradication”, ajoutent les signataires.
Avec d’autres collègues, nous avons réagi à l’annonce, aujourd’hui, de la naissance du “bébé-médicament” :
Le 26 janvier dernier, le 1er «bébé-médicament» en France, prénommé Umut Talha, est né. Il a été conçu par fécondation in vitro après un double diagnostic génétique pré-implantatoire (DPI) permettant le choix des embryons, et le sang de son cordon ombilical a été transmis à son grand frère dans l’espoir de le guérir de sa maladie, une bêta-thalassémie majeure, forme grave d’anémie génétique.
Si l’on peut se réjouir de cet espoir de guérison d’un petit garçon, il ne faut pas oublier que ce type de pratique – qui a été légalisée en France par un amendement gouvernemental lors de la discussion du projet de loi sur la bioéthioque en 2004 – pose des interrogations éthiques importantes. Alors que nous allons examiner à partir de ce soir le projet de loi de révision des lois de bioéthique, nous tenons à rappeler que cette sélection embryonnaire ne se fait pas au profit de l’enfant à naître: le bébé médicament est investi d’un espoir qui fait peser sur lui l’injonction de sauver son frère ainé. Non seulement il ne doit plus sa vie au seul désir le concernant mais à la mission pour laquelle il a été conçu. S’il n’arrive pas à accomplir sa mission de sauveur, il risque de se sentir défaillant et coupable, voire inutile et indigne de vivre. Cette instrumentalisation constatée au travers du tri embryonnaire fait du bébé médicament une victime, et les psychiatres envisagent logiquement des troubles spécifiques pour ces personnes.
Jacques Remiller, Xavier Breton, Jean-Marc Roubaud, Christian Vanneste, Philippe Vitel, Nicolas Dhuicq, Jean-Marc Nesme, Daniel Spagnou, Dominique Souchet et Véronique Besse, députés.
Un commentaire
“J’interviendrai ce soir lors de la discussion générale sur le projet de loi sur la bioéthique. Mon texte -plutôt philosophique…- sera mis sur ce site dès que je l’aurai lu dans l’hémicycle.”
J’ai hate !!!
“Par ailleurs, j’ai cosigné avec 34 autres députés un appel à une véritable écologie humaine. C’est à lire dans Valeurs actuelles”
Voyons, voyons !!!!
“estiment que la loi a “pour tâche première de protéger les droits fondamentaux des personnes, surtout les plus vulnérables”.”
La loi n’a qu’une seule fonction (pour la France) : celle que lui assigne la DDHC de 1789. A savoir (est ce si dur de lire le pilier juridique de la France ?) NE DEFENDRE CONTRE LES ACTES NUISIBLES A LA SOCIETE.
Peut on être plus clair ? A l’évidence, non ! Merci aux Lumières d’avoir été si soucieux d’énoncer si bien les choses. Dommage que les parlementaires ne fassent pas leur cette définition juridique de la loi (pour ne pas dire constitutionnelle) qui permettrait à notre beau pays le calvaire d’ubu loi !!!
Quant aux droits fondamentaux…C’est aux ASSOCIATIONS POLITIQUES de les GARDER et les CONSERVER…Dixit la DDHC (une fois de plus…) ! Et comme la loi se doit d’être “la même pour tous, qu’elle protège ou qu’elle punisse” bien entendu les “plus vulnérables” comme les “plus “endurcis” (en principe) profite de ses bienfaits. (Je parle des vrais lois, celles conformes à la DDHC)
“Or, le projet de loi que l’on nous propose de voter ne répond pas suffisamment à cette obligation morale.”
De quelle “obligation morale” parlez vous ? L’égalité en droits, la protection des droits fondamentaux ou/et le respect de la DDHC…N’ont rien à voir avec des principes moraux…Mais sont, tout au contraire, des principes juridiques, constitutionnels, si bien que le CC les considère (à juste titre) comme étant inhérents à l’identité de la France (une identité que le groupe UMP souhaite protégée à ce qui semble(ait) !)
La DDHC n’est pas qu’une philosophie politique, c’est avant tout le pilier juridique de la France. Si bien, M. VANNESTE, et quel malheur que les parlementaires ne le comprennent toujours pas, qu’elle prime sur tout droit, national, européen ou international…Cela grâce à l’article 16.
“Nous voulons notamment redire (…) que la procréation humaine n’est pas un processus industriel qui devrait tendre vers le “zéro défaut” – ce serait là la tentation eugéniste – mais est le fruit de la rencontre d’un homme et d’une femme qui donnent naissance à un nouvel être, sujet de droit et non objet”, affirment-ils.”
Il serait peut être bon de passer à vos collègues, l’excellent film “Bienvenue à Gattaca”. Une aventure futuriste très intéressante pour voir les conséquences d’un vote !
Pour ce qui est de la “procréation” elle même…Je ne partage pas complètement vos vues. Hormis le cas des “accidents”, il faut tout de même reconnaître que beaucoup de couples “projettent” leur enfant. (Le premier en tout cas)
Je veux dire par là qu’il y a quand même un coté “industriel” à la procréation, tout comme un coté “zéro défaut”…Même si cela n’interdit pas le plaisir.
En témoigne les “recettes” pour faire une fille (mangez de la sauge” !) ou un garçon (prendre des bains avec son aimée !!!), la surveillance du cycle (Napoléon ne visitait il pas son “ventre” (épouse) après chaque période de règle, car à l’époque on considérait que la fin des menstrues était la plus propice à l’enfantement ?), les “aides” religieuses…Mais aussi (pendant très longtemps) les préceptes de l’Eglise, qui mieux que tout…Démontre le coté “industriel” de la “chose” : les époux ne devaient pas se “rencontrer” pour le plaisir de partager un lit, mais bien pour engendrer une progéniture, source de prospérité, bonheur pour la famille…Voire le Royaume tout entier !
Quant au coté “zéro défaut”, outre les recettes pour privilégier le sexe masculin sur le féminin (en général), la remontée progressive de l’âge du mariage (l’Eglise se rendant compte que les mariées nubiles, contrairement à ce qu’on croyait, n’enfantaient pas plus vite et plus facilement…Mais au contraire voyaient leurs premiers efforts récompensés par des fausses couches…Qui allaient perturber par la suite la procréation du couple)…Ou encore la règle des “degrés” (pour interdire les mariages entre membres d’une famille à certains “degrés”) qui sera suivi par l’interdit moral (et désormais juridique) de l’inceste (qui ne trouve sa raison d’être que dans les observations scientifiques démontrant la faible constitution des héritiers de “pharaons” ayant épousé leur fille ! Et la haine de l’Eglise pour les cultes polythéistes, qui encourageaient les pratiques “incestieuses”)
Donc, si, malgré tout, il y a un coté “zéro défaut” dans la procréation. On cherche le partenaire le mieux à même d’enfanter. Et ce dernier va être sélectionné “industriellement” puisque, en dépit de notre humanité, nous restons, tous…Membres d’une espèce, qui a vocation à “sauvegarder l’espèce” !
“Ainsi, le projet de loi propose de rendre systématique le diagnostic prénatal en début de grossesse. Ce diagnostic a, dans les faits, comme seul objectif de détecter une éventuelle trisomie 21 sur le futur bébé (…) L’examen systématique aboutit donc à un choix dramatique entre l’avortement et un enfant trisomique”, déplorent-ils.”
Tout a fait. Ce “test” ne devrait pas être “systématique” et même ne pas exister. On ne fait pas semblable “test” sur l’éventuelle surdite de l’enfant avant sa naissance ! (Du moins était ce le cas lors du “dernier” de la portée ! Maintenant, il y en a un autre en route, donc on verra !)
“96 % des mères dont le test se révèle positif sont aujourd’hui conduites à l’avortement.”
Et qui les “y conduit” ? Le personnel soignant…Ou l’Etat ?
“Nous sommes là en plein eugénisme (…) La juste attitude serait le financement par l’Etat d’un véritable plan de recherche sur la trisomie 21 plutôt que d’inciter à son éradication”, ajoutent les signataires.”
Tout a fait…Et aussi des aides (véritables) pour le couple, pour accueillir un enfant atteint de ce “mal” dans son nouveau foyer.
“Le 26 janvier dernier, le 1er «bébé-médicament» en France, prénommé Umut Talha, est né. Il a été conçu par fécondation in vitro après un double diagnostic génétique pré-implantatoire (DPI) permettant le choix des embryons, et le sang de son cordon ombilical a été transmis à son grand frère dans l’espoir de le guérir de sa maladie, une bêta-thalassémie majeure, forme grave d’anémie génétique.
Si l’on peut se réjouir de cet espoir de guérison d’un petit garçon, il ne faut pas oublier que ce type de pratique – qui a été légalisée en France par un amendement gouvernemental lors de la discussion du projet de loi sur la bioéthioque en 2004 – pose des interrogations éthiques importantes. Alors que nous allons examiner à partir de ce soir le projet de loi de révision des lois de bioéthique, nous tenons à rappeler que cette sélection embryonnaire ne se fait pas au profit de l’enfant à naître: le bébé médicament est investi d’un espoir qui fait peser sur lui l’injonction de sauver son frère ainé. Non seulement il ne doit plus sa vie au seul désir le concernant mais à la mission pour laquelle il a été conçu. S’il n’arrive pas à accomplir sa mission de sauveur, il risque de se sentir défaillant et coupable, voire inutile et indigne de vivre. Cette instrumentalisation constatée au travers du tri embryonnaire fait du bébé médicament une victime, et les psychiatres envisagent logiquement des troubles spécifiques pour ces personnes.”
Tout a fait, “Bienvenue à Gattaca” est plus que jamais d’actu !