Début des années 90 : l’effondrement du bloc de l’est que les dirigeants occidentaux n’avaient guère prévu gonfle les voiles de la démocratie mondiale. La Fin de l’Histoire prophétisée par Francis FUKUYAMA va réaliser cet univers pacifique et démocratique espéré par KANT dans son Projet de Paix Perpétuelle. L’unité européenne imaginée avec force par Victor Hugo avance à grands pas.
Début des années 2010 : les ballets somptueux de dirigeants trop nombreux et trop dispendieux perdent de leur éclat. La vie politique nationale sombre dans une mêlée confuse poussée de jour en jour par le buzz médiatique et d’où s’échappent quelques petites phrases, quelques révélations scandaleuses, et une impression générale d’impuissance chez ceux qui cependant paraissent détenir le pouvoir…
À quoi servent des responsables politiques qui ne prévoient rien, ni ne réparent aucune des conséquences de leur imprévoyance ? À quoi bon en multiplier le nombre ? À quoi servent Madame ASHTON et Monsieur VAN ROMPUY ? Quelle utilité présentent les multiples sommets qui encombrent l’information des citoyens, les rassurent sur la santé de leurs élites et sur leur degré d’affection, mais n’apportent que peu de solutions à leurs problèmes ? On se souvient par exemple du triste fiasco de Copenhague… Ne sont-ils bons qu’aux journalistes avares d’incidents, de dérapages verbaux, voire de silences lourds d’un sens qu’ils ne manqueront pas de commenter ?
L’Europe, à part l’Allemagne, est en panne économique. L’Europe, à part la France, est en panne démographique. L’Europe sans exception est en panne politique, incapable d’affronter les problèmes de la croissance, de l’endettement ou encore de l’immigration. La marche du monde est aujourd’hui guidée par la bien peu démocratique Chine. La seconde économie mondiale continue un développement prodigieux que ne semblent pouvoir arrêter que les risques environnementaux ou l’épuisement des ressources pourtant tragiquement inévitables. Que sont devenues la stratégie de Lisbonne et la volonté de faire de l’Europe « l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde » ? À l’heure où nous sommes heureux pour tenter d’équilibrer notre commerce extérieur, de vendre aux chinois des produits accompagnés d’un savoir-faire technologique qu’ils s’empresseront de copier, cette stratégie arrogante prête plutôt à rire. Quant aux courbettes diplomatiques envers les successeurs de Mao Tsé Toung dont nous ne manquons pas d’accompagner nos échanges, elles devraient plutôt nous faire pleurer…
3 commentaires
IL FAUT REVENIR AU CADRE DE LA NATION, AVEC L’INSTAURATION DE NOUVEAUX DROITS DE DOUANE POUR LES PRODUITS MANUFACTURÉS À COUP DE DUMPING SOCIAL OU ENVIRONNEMENTAL.
Toujours votre lucidité se heurte au fait que vous appartenez à l’UMP qui, entre autres turpitudes, a signé récemment un accord de coopération avec le PC chinois et soutient un gouvernement qui fait du transfert de technologies, sans succès, son ultime argument commercial pour une industrie que sa dévotion au libre-échange a ruinée. Co-hé-ren-ce, M. Vanneste
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