Hier, avait lieu l’Assemblée Générale d’une association qui mérite d’être mise en valeur. Il s’agit de Trentesaux-Toulemonde Tourcoing. Celle-ci avait été créée en 2001 par les salariés de l’entreprise éponyme peu de temps avant qu’elle ne cesse son activité en 2002, alors que reprise par un groupe américain, elle avait pris le nom de Lawson Mardon Trentesaux. L’entreprise Trentesaux-Toulemonde Tourcoing a été fondée en 1864, elle fabriquait alors des busettes et fuseaux pour les filatures. En 1954, TTT est le fournisseur de la société Delespaul-Havez, elle aussi nordiste, et emballe le fameux carambar.
On peut faire le constat que la mobilité est de plus en plus grande pour les personnes et qu’elle remet en cause l’existence des communautés humaines qui sont fondées sur une solidarité relativement continue dans le temps et dans l’espace. C’est vrai de la famille, de la cité, de l’entreprise. Le Nord, fortement industrialisé, était il y a un siècle riche de ces entreprises familiales dans lesquelles des générations d’une même famille travaillaient souvent à proximité de leur habitation. Ce temps est révolu, et il est pourtant nécessaire de faire en sorte, pour reprendre l’opposition soulignée par Albert CAMUS dans l’Exil et le Royaume, que le “solitaire” ne l’emporte pas trop sur le “solidaire”. Une quatrième forme de vie collective peut en partie contenir cette évolution, c’est la vie associative. L’association TTT a parfaitement rempli cette mission puisqu’elle permet aujourd’hui, en fêtant son dixième anniversaire, de maintenir des liens forts entre les anciens salariés d’une entreprise disparue. Ces anciens cultivent une forte identité appuyée sur la fierté d’avoir participé à l’activité d’une entreprise pendant longtemps très performante. Ils rappellent non sans nostalgie, les innovations auxquelles ils ont été associés, par exemple la création d’un emballage remplaçant l’aluminium pour les pots de yaourts, le complexe papier polyester spécialisé, qui a ensuite été généralisé. Grâce à cette technologie, l’entreprise a reçu l’Oscar français, européen et mondial de l’emballage.
L’excellente ambiance qui règne au cours de leurs réunions, la diversité de leurs activités, ont même attiré un certain nombre d’adhérents extérieurs. J’ai eu le plaisir de les accueillir à l’Assemblée Nationale la semaine dernière, et de les revoir cette semaine au cours de leur Assemblée générale. L’année 2011 sera jalonnée de nombreuses manifestations, notamment des déplacements culturels, des cafés rencontres et des spectacles avec celui qui marquera au mois de novembre le couronnement du dixième anniversaire. Je souhaite pour ma part que cet esprit associatif, inscrit dans la tradition du Nord, fait de convivialité simple et de bonne humeur, puisse servir d’exemple.
5 commentaires
Un Maire exemplaire pour Michel-François Delannoy: Jean-François Rapin. En effet, les arbres plantés rue de Tournai sont les mêmes que ceux plantés avenue de la plage à… Merlimont !
Une (autre) association exemplaire: Engagement 2012
http://statique.lemouvementpopulaire.fr/DIVERS/mag_53_supplement_bilan.pdf
bonjour,
je suis content de voir cette association
j’ai travaillé chez trentesaux entre 1987 et 1989
je me souviens de
Aldo le mecano, gaby l’electricien, jean claude violet, jean luc …., laurent Bultell, les gars de la decoupe , des flexo etc……
Le hasard m’a fait découvrir votre association des anciens de Trentesaux-Toulemond. J’ai été employé dans cet établissement du 02 juillet 1962 au 31 août 1972, comme dessinateur photo. L’entreprise s’était spécialisée dans l’impression de l’emballage alimentaire depuis 1954. Nous occupions à l’époque une partie des anciens bâtiments des établissements textile Tiberghien rue du Pont rompu et l’imprimerie s’est agrandi sur les champs environnants aux environs de 1965. Notre atelier ou nous préparions les documents nécessaires à la gravure et l’impression devait compter 6 ou 7 personnes. Notre chef d’atelier Mr Simon Scherpereel, un dessinateur Mr Philippe Hennion qui est resté jusqu’en 1965 ou 66 et qui nous a quitté pour les studios Artima à Tourcoing impression de Bandes Dessinée. Un opérateur photo au banc reproduction, deux ou trois retoucheurs (dont 1 retoucheuse) photo et photograveur, et de moi-même comme dessinateur je suis resté seul dans cette spécialité à partir du départ de Mr Hennion et jusque juillet 1968, en cas de trop forte charge l’atelier faisait appel à un dessinateur extérieur.
Vers 1965 lest établissements ont racheté les droits de reproduction de sublistatic (je pense pour 10 ans), impression sur un support qui ressemblait à de la décalcomanie dont le transfert sur tissus élastique se faisait à chaud. Ce nouveau produit a fortement développé l’activité et à partir de 1968 après les événements que tous connaissent l’embauche de nombreux jeunes. C’est à cette époque que des nouveaux bâtiments administratifs et de direction ont été construit s ainsi qu’un nouvel atelier de préparation des documents (typons pour l’héliogravure). L’entreprise à beaucoup changé de visage et je pense que l’impression des emballages alimentaires s’est fortement ralenti et il avait été ajouté à l’activité l’impression de papier peint. J’ai quitté l’entreprise en 1972 pour créer mon atelier de graphiste et préparation des documents pour les imprimeries de différents modes d’impressions (typo, offset, sérigraphie, héliogravure). Parfois les Ets Trentesaux-Toulemonde ont fait appel à mes services pour leurs propres besoins.
Après 23 années à mon compte j’ai fini ma carrière comme enseignant d’arts graphiques, j’ai toujours eu une deuxième activité en tant qu’artiste peintre (site internet « chemin-de-peintre .fr /ou/ Raymond Weytens artiste peintre impressionniste). J’exerce toujours cette activité en Corrèze où je passe ma retraite, je viens de terminer une exposition dans une galerie de Tulle.
Voici succinctement décrit ce que j’ai vécu dans les Etablissements TTT j’en garde un très bon souvenir. L’entreprise m’a permis d’entrer dans une activité que j’aimais. D’autres souvenirs me sont en mémoire pour cette période il me reste notamment quelques dessins (un peu naïfs car j’étais très jeune) des champs et fermes qui se trouvaient sur l’emplacement qui ont servis à l’agrandissement de l’imprimerie.
J’espère que ce témoignage pourra vous intéresser, je vous souhaite réussite dans votre activité associative. Vue la distance qui nous sépare je ne peux guère faire autre chose pour y participer.
Avec toute ma considération.
Raymond Weytens