Achod Malakian, plus connu sous son nom de cinéaste, Henri Verneuil, arménien né en Turquie, rescapé du génocide et l’un des plus grands réalisateurs français, a tourné en 1974 « Peur sur la Ville », un film dans lequel Minos, un tueur en série paranoïaque devient l’ennemi public numéro un.
Le tueur de Toulouse et Montauban suscite une panique analogue à celle provoquée par Minos. Mais c’est la communauté nationale toute entière qui en est la victime. Elle l’est doublement.
D’abord parce que la tragédie qui frappe les familles touchées et fait naître une compassion intense et légitime, met encore une fois l’accent sur « les communautés » plus que sur « la communauté ». Les victimes, musulmanes et juives ont-elles été assassinées au nom du racisme ou du fanatisme religieux ? Elles l’ont été à coup sûr en raison de leur « appartenance » vraie ou supposée, et l’ampleur de l’émotion ne tient pas seulement à la présence de jeunes enfants tués dans une école, parmi les morts, mais aussi au constat qu’il y a quelque chose de brisé dans le sentiment national, dans l’adhésion à une nation dont la tradition n’a jamais mis ainsi en exergue les différences raciales ou religieuses de ses membres.
Ensuite, c’est une fois encore la peur qui domine. Roosevelt disait avec force : « ce dont nous devons avoir peur, c’est de la peur elle-même ». Or, tout se passe comme si nous écoutions davantage Gunther Anders : « N’ayez pas peur d’avoir peur ». Peur de l’avenir, peur du monde, peur de nos divisions, peur des autres, peur de soi enfin, qui se condensent aujourd’hui dans un acte de folie au retentissement planétaire, offrant de notre pays un visage que nous ne reconnaissons pas.
Plus que jamais, l’antidote doit être administré : c’est la confiance, confiance dans la France, son histoire riche et tourmentée, sa culture à vocation universelle, ses institutions plus solides qu’on ne le dit. Que cette épreuve soit l’occasion d’affirmer l’union de la Communauté Nationale, et sa solidarité envers tous ses membres. Forte de ses valeurs spirituelles et fière de son passé, elle doit regarder avec lucidité un adversaire certes monstrueux mais dérisoire, qui doit être mis hors d’état de nuire et le sera.
3 commentaires
Adversaire dérisoire, l’islamisme ? Je n’en suis pas convaincu du tout.
Puisque qu’il s’agit de crimes contre la Nation, ils doivent être punis comme le sont les crimes contre l’humanité.
Adversaire monstrueux, certes mais dérisoire…
Vous êtes sûr de ne pas céder à l’optimisme béat?