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La Chambre de commerce et d’industrie s’est positionnée sur l’achat du site Berry Décor, propriété du groupe belge Beaulieu, fermé depuis 2009.
Valeur estimée : entre 3,5 et 5 M E. Enjeu : le transport fluvial.
ANGÉLIQUE DA SILVA-DUBUIS > [email protected]
C’est au cours d’une assemblée générale qui s’est déroulée ce mardi 29 mai que la CCI Grand Lille a délibéré sur l’achat du site Berry Décor, rue de Wervicq. En autorisant le président à négocier et acquérir sur les fonds propres de la CCI, l’ancien site industriel à un prix compris entre 3,5 et 5 millions d’euros. Propriété du groupe belge Beaulieu, le site alimente une véritable saga à Bousbecque depuis sa fermeture en 2009. Chacun se souvient de l’émotion suscitée par la destruction de la ferme Ghestem, un patrimoine de cinq siècles, pour préparer l’arrivée de la société Demeyère qui s’est finalement installée à Linselles. Un incident diplomatique sans précédent dans la cité d’Auger…
La CCI Grand Lille s’intéresse au site « depuis un certain temps », indique Bernard Pacory, directeur général de la plateforme Ports de Lille. « Pour le moment, nous sommes en négociation. Rien n’est fait » tient-il à préciser. Situé en bordure de la Lys, ce site de 6 hectares présente plusieurs atouts pour la CCI : « Il dispose d’un bord à canal et de bâtiments de bonne qualité. Il présente un intérêt majeur pour la continuité du canal Seine Nord via la Lys et la Deûle ». Si la transaction aboutit -les négociations seraient en bonne voie- seule une partie des bâtiments, 27 000 m² au total, sera conservée.
« Je souhaite que grâce à cette acquisition, de nouveaux projets industriels puissent voir le jour » écrit le député Christian Vanneste. De son côté, le maire de Bousbecque accueillait hier la nouvelle avec soulagement : « J’ai toujours gardé contact avec le groupe Beaulieu pour tenter de faire l’interface avec de potentiels acquéreurs comme la CCI », indique Jean-Pierre Brand. Le maire entrevoit l’aboutissement d’un périlleux dossier. Lui qui a reçu une volée de bois vert de la part des amoureux du patrimoine local au moment de la démolition du manoir. « Ma priorité a toujours été de ramener des emplois sur la commune en réindustrialisant le site. » Quelles activités souhaiterait-il voir arriver sur ce site proche du centre-ville ? « La question est très prématurée pour le moment. On peut imaginer de la logistique ou des activités traditionnelles… Il faudra évidemment préserver le cadre de vie de la commune. » Le malheur des uns fait le bonheur des autres. En mars, la CCI renonçait, au grand regret du maire d’Halluin, à investir 3,5 M E sur le Front de Lys en complément des 6,5M E engagés par LMCU. « Les conditions n’étaient pas réunies, l’opération étant déficitaire… Mais les ponts ne sont pas rompus », indique Bernard Pacory de la CCI.