François Hollande a passé hier l’examen de Septembre. Il n’avait pas “potassé” les questions pour Juin, et il a dû plancher devant une Claire Chazal très complaisante pour un élève assez mal à l’aise, au début de l’épreuve, lorsqu’il s’agissait de montrer qu’il avait bien révisé les chiffres et bien assimilé de récentes leçons. La compétitivité est nécessaire à l’emploi et il faut baisser la part du financement de la protection sociale qui pèse sur le travail. Pas de doute, “en progrès” ! Le jury, la presse, a noté “un président de combat”, dont ” le quinquennat” a commencé avec cette prestation, ( ah! Bon !), qui a fixé un cap et annoncé un agenda… Bref, le Président qui a pris conscience du fait que la France était dans le lac, s’est souvenu de Lamartine ( pas la Martine, Dieu merci !) et ce fut : ” Ô temps, suspends ton vol”, laisse-moi deux ans, jusqu’aux municipales pour l’agenda, voire cinq, pour les présidentielles. Mais le problème, c’est que, les hommes politiques passent et que la France coule… Obsédé par cette question du temps, F. Hollande n’a pas pu s’empêcher de rappeler qu’il héritait de dix ans d’impérities et d’injustices. Certes, il y a eu des erreurs, mais il y a eu aussi la crise et les taux historiquement bas auxquels emprunte notre pays (2,21% à dix ans, 1,5% pour l’Allemagne, mais 6,5% pour l’Espagne) et même négatifs à court terme, montrent qu’il constitue encore un refuge qu’une gestion mauvaise mais pas calamiteuse a su préserver.
Fluctuat, nec mergitur comme aurait dit Chirac, qui s’y connaissait en décisions économiques et fiscales désastreuses, la France recule, mais elle est toujours la cinquième puissance économique mondiale. Le malheur veut qu’on ait confié ce malade au fils du médecin qui avait accentué sa maladie en 1981. Et le voilà reparti dans les saignées ! Le diagnostic est pourtant simple : une dette qui enfle après des décennies de déficits, des dépenses publiques excessives et mal financées, un coût du travail trop élevé et un chômage qui a le vice d’être la conséquence et la cause aussi de ce coût, puisqu’un nombre de travailleurs en diminution finance des charges grandissantes. La solution la plus sage, celle des pays scandinaves, qui sont les seuls à connaître notre niveau de dépenses publiques, consiste à financer la protection sociale par l’impôt sur la consommation, la fameuse TVA sociale que Sarkozy a lancée trop tard et trop peu et que son successeur vient d’avorter.
C’est là qu’on se dit que le Gribouille qui vient de sauter à pieds joints dans le puits, et en éclaboussant la galerie des contribuables, ne manque pas d’un certain toupet ! Les temps sont durs, la situation trouvée difficile ! Il faut accomplir un redressement et les Français doivent par patriotisme participer aux efforts demandés. La situation est difficile, certes, mais parce que les fautes de la gauche, sur la retraite, sur le temps de travail, sur la fiscalité et sur le nombre d’emplois publics n’ont pas été réparées en raison de la lâcheté de la droite ! Le patriotisme serait, donc, d’autant mieux sollicité qu’il répondrait à une politique privilégiant l’intérêt national. Or, le choix qui est fait consiste, non à réaliser 30 milliards d’économies comme le disent des journalistes complaisants, mais à réduire les dépenses de 10 et à augmenter les impôts de 20 ! Ces impôts seront prélevés sur les entreprises au détriment de l’emploi et sur les ménages au détriment de la consommation et ils toucheront évidemment les classes moyennes, notamment par l’augmentation de la CSG, et la désindexation de l’IRPP. En optant pour la CSG et non pour la TVA sociale, le gouvernement socialiste s’en prend aux revenus des Français, sans toucher les produits importés et les touristes, et il ose parler de patriotisme !
La France est sur le podium des pays qui ont les dépenses publiques les plus lourdes (56% du PIB) et les prélèvements obligatoires les plus étouffants (2010 : 42,5% du PIB; 20011 : 43,7; 2012 : 44,5), mais contrairement aux autres pays dépensiers, elle tire une part importante de ses recettes, d’ailleurs insuffisantes (d’où l’endettement) des cotisations sur le travail et non de l’impôt sur la consommation. Or, l’augmentation de la Dépense publique et des prélèvements obligatoires tient avant tout à la croissance du financement de la protection sociale et à celle des cotisations qui y participent. La part de ces dernières par rapport au PIB a presque doublé depuis les année 70 : elle est supérieure de deux points à celle de l’Allemagne, et de dix points à celle du Royaume-Uni. Les remèdes proposés sont donc contrindiqués. F. Hollande a parlé de souplesse, pas de flexibilité, d’effort, pas de rigueur. Jean Jaurès disait : “Quand les hommes ne peuvent changer les choses, ils changent les mots”. Quand viendront les hommes politiques qui changeront les choses et parleront vrai ?
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Et puisque Jacques Chirac appela à voter pour le candidat de dernière minute du Parti Socialiste, c’est donc que les impérities et d’injustices vont continuer !
“Quand viendront les hommes politiques qui changeront les choses et parleront vrai ?”
Il en a existé quelques uns, mais en général, ils surgissent toujours pendant ou juste après un conflit d’importance, guerre ou révolution. Dans ces moments dramatiques où devant l’horreur, l’homme reprend conscience de son humanité, recommence à regarder son voisin et cherche à réparer ses fautes.