Alors que la France affronte une situation économique et sociale difficile, que beaucoup de Françaises et de Français sont sans emploi ou menacés par le chômage, l’attention de l’opinion publique est mobilisée par le débat provoqué par un projet de loi en vue d’instaurer le mariage entre personnes de même sexe. Il est vrai que cette idée figurait parmi les propositions du candidat que vous étiez. Elu, vous savez que certaines de vos propositions ne verront jamais le jour et que vous serez contraint, et vous l’êtes déjà, de demander au gouvernement des mesures étrangères ou même contraires à votre programme parce que vous les estimerez nécessaires au Pays.
Cependant, la loi sur le mariage et l’adoption par des personnes de même sexe présente des particularités d’une importance telle que de nombreux Français vous demandent d’y renoncer. Outre qu’elle divise profondément la Nation et scandalise un très grand nombre de citoyens au point de briser le consensus souhaitable devant les crises auxquelles la France se trouve confrontée, cette loi n’est en rien une loi ordinaire.
D’abord, elle ne pourra intéresser qu’une infime minorité des Françaises et des Français, dont le comportement privé peut-être, certes, respecté, mais ne concerne en rien la République et ses lois. Le mariage n’est nullement la reconnaissance sociale d’un sentiment privé, mais l’acte public qui institue une famille, c’est-à-dire l’union d’un homme et d’une femme en vue de procréer des enfants et de les élever. Le mariage, en France, n’est pas un simple contrat privé mais un acte d’Etat Civil. Ce n’est pas un sacrement religieux, mais un engagement devant la Nation, devant l’Etat et son représentant, le Maire, en vue créer une famille, et de pourvoir à ses besoins, notamment en éduquant et protégeant les enfants qui naîtront de cette union. C’est le lien de solidarité et de transmission par la filiation qui forme la cellule élémentaire du tissu social. Le Code Civil est explicite et définit une tradition française inséparable de la République, qui fait de la Famille une affaire publique parce qu’elle fonde l’avenir de la Nation et justifie le soutien de l’Etat au travers d’une politique familiale spécifique.
Des couples, par nature stériles, ne peuvent à l’évidence s’inscrire dans cette logique. L’adoption, qui pourrait compenser cette situation, est un leurre puisque le nombre des parents en attente d’adoption est déjà supérieur à celui des enfants adoptables et qu’en revanche, des pays vont refuser l’adoption de leurs ressortissants dans des Etats acceptant l’adoption par des homosexuels. Les conséquences seront donc la légalisation de la Procréation Médicalement Assistée afin de donner aux couples lesbiens le “droit à l’enfant”, et par souci d’égalité entre les sexes, la Gestation Pour Autrui pour répondre à la demande des couples masculins. Ces prolongements de la loi vont accroître les dépenses liées à la santé en accentuant le déséquilibre de l’Assurance Maladie. On demandera alors, au mépris de l’objection de conscience, à des assurés et à des contribuables que ces dispositions révoltent, de les financer. Or, c’est cette dimension éthique qui est l’obstacle infranchissable, pour trois raisons.
D’abord, l’adoption par des homosexuels est la reconnaissance d’un “droit à l’enfant” qui bafoue les droits de l’enfant, et en premier lieu celui de bénéficier de la protection, de l’éducation et de la référence des deux éléments sans l’union desquels l’humanité cesse d’exister et qui sont complémentaires aussi bien par nécessité naturelle que dans les déclinaisons culturelles de celle-ci, le Père et la Mère, l’homme et la femme Ensuite, l’enfant a droit à la clarté de sa filiation, laquelle sera brouillée puisque tout enfant reconnu comme celui de deux homosexuels sera, non par exception, mais par nature, l’enfant d’un ou deux autres parents, biologiques. En troisième lieu, le Principe de Précaution sera totalement négligé au détriment de l’enfant. Des études, comme celles réalisées aux Etats-Unis, par exemple par M. Regnerus, montrent l’existence statistique de risques. Celles-ci sont totalement ignorées par des Ministres qui ont péremptoirement affirmé le contraire. Or, de telles situations sont récentes et demandent des enquêtes sérieuses et approfondies, non la référence à des exemples particuliers.
Enfin, l’union de deux personnes de même sexe, qui est présentée comme un progrès, réalise au contraire la déconstruction d’une donnée anthropologique fondamentale, de l’un des piliers, pour ne pas dire DU PILIER de l’humanité. Celle-ci repose sur l’échange matrimonial, ce thème universel à travers ses variations, qui impose l’exigence de l’altérité. Le membre d’un sexe appartenant à un groupe s’unit à un membre de l’autre sexe issu d’un autre groupe. Cet échange a atteint son équilibre dans l’égalité de l’homme et de la femme et a été le vecteur du progrès humain par la naissance et l’éducation des enfants et par la rupture des limites nationales ou ethniques dans le choix du conjoint. C’est, par exemple, l’un des moyens les plus sûrs d’une intégration des immigrés. L’union entre deux “mêmes” qui ne peuvent, par nature, avoir des enfants est une terrible régression.
En raison de la fracture profonde que ce sujet crée dans la société, cette question est politiquement dangereuse pour le pays. En raison des obstacles juridiques, psychologiques, anthropologiques et des oppositions spirituelles qui se dressent devant elle, cette réforme n’aurait pas être suscitée et lancée avec la brutalité ou la légéreté qui caractérisent le débat actuel. Soutenue par une conception superficielle et, néanmoins suicidaire du progrès, cette question qui touche à des données fondamentales de l’Anthropologie et du Droit va être tranchée par une majorité de circonstance. Nous pensons au contraire que c’est au Peuple Français, avec le temps du débat et de la réflexion, qu’il revient de décider, car il s’agit à la fois de son identité, d’un legs essentiel de son histoire juridique, et d’une question décisive pour son avenir.
Christian VANNESTE, Président de Famille et Liberté.
11 commentaires
C’est tout à fait ce que je ressent . Merci M Vanneste de vous exprimer en notre nom !
Vous avez parfaitement raison, Mr Vanneste! Toute société a ses règles, valables pour la majorité de ses membres. A force de continuellement essayer de s’adapter aux revendications de minorités, de tolérer des exceptions et de devoir en faire un acquis, la société finit par ne plus avoir de règles, donc de spécificité, et à terme finira par ne plus exister. C’est grave!
http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=y44QIUL_Psc
sans commentaire… sauf a dire que les choses n’ont pas la même valeur et ne sont pas perçue de la même façon suivant par qui elles sont dites!
vous dites en termes choisis et précis tout ce que les personnes ordinaires pensent et cela sur beaucoup de sujet : être adulte, citoyen , c’est assumer les limites de ses choix existentiels, spirituels ou sexuels .
vous ne travaillez pas volontairement pour profiter du système , vous choisissez et acceptez d’avoir moins d’argent …
vous êtes curé, vous choisissez et acceptez de servir un groupe de chrétiens de ne pas vous marier ni d’avoir d’enfants …
vous êtes homosexuel , vous choisissez et acceptez de ne pouvoir ni vous marier ni avoir d’enfants par quelque moyen que ce soit …
vous êtes homme politique élu du peuple , vous choisissez et acceptez de demander l’avis de vos électeurs avant de bricoler des lois grotesques choquantes ou inutiles ,tout seul dans votre coin, pour plaire et flatter une faible minorité de citoyens, ou un ou deux de vos copains .
Monsieur Christian Vanneste,
Je suis depuis quelques temps votre site et votre parti avec une certaine objectivité et cependant un intérêt grandissant.
Vous avez des valeurs républicaines, citoyennes et démocratiques certaines qui ne font que me conforter dans l’idée que votre parti, bien que encore peu reconnu, représente à une grande majorité, le sentiment général du peuple français.
Je suis littéralement scandalisé par tout ce qui se déroule sous mes yeux depuis, non pas uniquement l’institution de M.François Hollande, mais plus généralement depuis les 10 dernières années.
Je pense qu’il est temps pour le peuple français de se réveiller, de comprendre que nous nous enfonçons petit-à-petit dans des lois de plus en plus inutiles et de plus en plus à l’encontre de l’opinion publique et des valeurs républicaines françaises en général.
Je pense que l’idée d’un Référendum d’Initiative Populaire est, et restera, l’idée la plus démocratique qui soit.
Si je parle aujourd’hui dans ce commentaire, c’est non pas uniquement pour parler du projet du “Mariage Pour Tous” (petite note, cette appellation est d’une hypocrisie accablante) mais aussi pour parler de quatre autres points dont l’un deux a été mentionné sur ce site :
-la question du débat sur la prostitution en France qui selon moi, n’a qu’une seule véritable solution et c’est le modèle allemand.
-la question des problèmes posés par l’augmentation massive de personnes musulmanes dans notre pays qui posent des idées terribles comme “la suppression du porc dans les cantines d’écoles” ou “l’obligation de lire des passages du Coran à l’école” qui me terrifient au plus au point dans leur totale contradiction avec la laïcité de notre pays.
-tous les problèmes posés par le secteur audiovisuel de l’Armée qui je pense ne devraient même pas exister.
-enfin, la privatisation des lignes TGV à cause de la mise en place de la libre concurrence et qui, selon moi, lancera bientôt un véritable débat sur le service public français, lui même LA plus grande valeur de la France.
Bien entendu, ce sont des sujets d’une moindre importance comparé à la crise économique qui accable la France depuis quarante ans, le problème du chômage, la précarité, la crise du logement, les soucis de la concurrence etc…
Vous saurez donc que vous avez mon soutien le plus total,
Vive la France, vive la République.
Monsieur Vanneste, Monsieur l’ex- Député,
Dois je bien comprendre à la lecture de votre post que vous êtes également opposé à l’adoption par des couples hétérosexuels stériles qui par nature et bien malheureusement ne peuvent pas avoir d’enfants ?
Je ne suis pas sûr que vous publierez mon post, car la je sais bien que vous publiez ce que vous voulez.
Mais au moins, j’essaie de vous aider à comprendre que tout n’est pas si simple. La vie est faite de différences qu’il est bon d’accepter pour progresser tous ensemble, dans l’Egalité et dans la Fraternité. C’est la Liberté de choix qui fait que nous sommes un grand Pays, et que je suis si fier d’être français.
Bien respectueusement Monsieur le Député honoraire.
Davy TABARY
(un homosexuel responsable qui vous respect, vous aussi, malgré les nombreux propos publics parfois blessant que vous tenez à l’égard des personnes homosexuelles qui ne demande que l’Egalité des Droits dans une République Laique.)
J’avais déjà répondu à M.Tabary, mais je crois que la modernisation de mon site a créé quelques perturbations. Ma réponse précisait ce qu’il faut entendre “par nature”. Il s’agit de ce qui n’est pas “accidentel” et donc substantiel et prévisible. Un couple hétérosexuel peut-être infertile par accident et donc l’ignorer. Une paire homosexuelle est stérile “par nature” et le sait parfaitement. Cela montre d’ailleurs l’inégalité des situations auxquelles on veut appliquer une règle d’égalité des individus d’une manière complètement folle. Le seul cas qui sort de ma définition est celui des personnes âgées qui est toutefois parfaitement logique puisqu’il s’agit d’étendre un acte social positif à des personnes qui ne contredisent pas le principe sur lequel il repose : l’union d’un homme et d’un femme, même si en dehors des exemples bibliques célèbres, il y a peu de chances qu’ils puissent le mettre en application : fonder une famille.
le seul avantage d’un référendum serait de responsabiliser cette génération quand les conséquences nuisibles (sociologiques, juridiques, libertés publiques, lavage de cerveau à l’école etc) apparaitront (bien qu’ils seront probablement niés avec autant de force que quand on croyait la terre plate)
il ne fait aucun doute que la majorité de nos concitoyens voteraient en faveur parce que:
– le contre étant assimilé à un vote pour l’Eglise catholique, toute action contre celle-ci est la bienvenue
– beaucoup de citoyens n’ont pas conscience des enjeux, et sont dans la confusion grâce à la propagande égalitariste
Code Civil du Québec (article 539.1, ajouté en 2002) :
“Lorsque les parents sont tous deux de sexe féminin, les droits et obligations que la loi attribue au père, là où ils se distinguent de ceux de la mère, sont attribuées à celle des deux mères qui n’a pas donné naissance à l’enfant. ”
????
le mot “père” dans les articles précédents est devenu : “apport de forces génétiques”.
http://www.lavie.fr/actualite/societe/mariage-pour-tous-la-parole-en-danger-01-02-2013-35865_7.php
@ Monsieur le Député: Aujourd’hui, François Hollande le professeur de novlangue a parlé de “sécurisation” du Mali, alors espérons que le président socialiste aura la “bravitude” de vous répondre clairement…
« Des études, comme celles réalisées aux Etats-Unis, par exemple par M. Regnerus, montrent l’existence statistique de risques. Celles-ci sont totalement ignorées par des Ministres qui ont péremptoirement affirmé le contraire. »
À leur décharge, ces péremptoire ministres expriment le même avis que l’American Sociological Association, qui est sortie de son silence pour expliquer point par point en quoi les nombreuses erreurs qui entachent l’« étude » de Mark Regnerus — l’un de ses 14 000 membres — réduisent à néant sa valeur scientifique.
☞ http://www.asanet.org/documents/ASA/pdfs/12-144_307_Amicus_%20%28C_%20Gottlieb%29_ASA_Same-Sex_Marriage.pdf
Comme l’ont fait aussi — à leur tour et indépendamment — l’American Medical Association (≥ 200 000 médecins), l’American Psychiatric Association, et 5 ou 6 autres sociétés savantes du même calibre :
☞ http://www.apa.org/about/offices/ogc/amicus/windsor-us.pdf
Plus récemment, c’est l’American Academy of Pediatrics qui émettait un jugement de la même sévérité sur le « travail » de ce pauvre Regnerus…
☞ http://pediatrics.aappublications.org/content/early/2013/03/18/peds.2013-0377.full.pdf