Chacun a ses faiblesses. Moi qui habite à la frontière belge, ma faiblesse, c’est Nice : de l’aïoli au Négresco, d’un bout à l’autre de la Promenade des grands Bretons, du Var jusqu’à Cimiez, avec ma préférence, le Vieux Nice, des Ponchettes jusqu’au charme italien de la Place Garibaldi, j’adore cette ville, sa douceur, son mariage de la Montagne et de la Mer qui montre si bien que les époux doivent être différents et complémentaires. Une année sans un coup de Grande Bleue, c’est une année perdue, et c’est en bon flamand que je suis, ce que je me dis tous les ans. Aussi j’ai toujours observé les embellissements et notamment les réalisations culturelles, économiques et touristiques de Jacques Médecin qui s’était identifié, comme son père à sa ville pour le meilleur et pour le pire : Musée d’Art Moderne, Théâtre, Phoenix-Arenas, Acropolis, à deux pas de l’Opéra baroque dans une cité déjà si riche en musées. Cette fois, une première, j’allais à Nice pour participer en tant que Président du RPF à une réunion de l’Entente Républicaine, le parti local de Jacques Peyrat, deux fois maire de la 5e ville de France et qui allait annoncer sa candidature contre Estrosi, le maire actuel. Etant donné le comportement totalement injustifié à mon encontre de ce courtisan et de son frère ennemi, Ciotti, inutile de dire que j’ai trouvé un plaisir personnel à apporter un soutien enthousiaste à l’avocat baroudeur, Rpf de la première heure, celle de De Gaulle, élu maire contre le FN de son ami d’Indo, Le Pen et contre le RPR de Juppé. Peyrat a du panache. Lors de ma prise de parole, je l’ai comparé à un arbre en opposant la girouette d’Edgar Faure, qui ne change pas puisqu’elle obéit toujours au vent et celui qui peut perdre ses feuilles, les étiquettes des partis politiques, mais en gardant ses racines, les valeurs de son engagement. Comme Peyrat, j’ai dû changer d’étiquette sous la pression de l’UMP. Je suis resté fidèle à mes idées que les carriéristes et les courtisans avaient abandonnées.
Celui qui a été député et sénateur se définit avec une ferme simplicité au plan national : « un patriote engagé, un citoyen attaché à une certaine idée de la Nation dans ce qui me semble le bon sens du terme, c’est-à-dire ouvert à accueillir ceux qui viennent se fondre dans ce creuset qu’est la France. » Bref, un gaulliste, qui n’a pas accepté l’abandon de l’Algérie. Ce sont les meilleurs, moralement parlant. Il y avait à Tourcoing, un certain Léon DELBECQUE, résistant, gaulliste, présent au premier rang, à Alger, un certain 13 mai, et mort politiquement ensuite de cette maladie qu’on appelle les convictions, tellement plus dangereuses que l’opportunisme. Jacques Peyrat sera l’avocat de Spaggiari, député FN, et Maire RPR de Nice, en échange de la zone franche de l’Ariane. Car ce parachutiste un peu casse-cou connaît son complexe de Beckett. Une fois Maire, le voilà prêt à tout pour Nice et les Niçois : bon gestionnaire, avec une ville classée par les Echos dans les 7 meilleures pour les Finances Publiques, et 10e sur 873 par Challenges ( 56e aujourd’hui ) ; constructeur avec le tramway ou Nikaïa ; fédérateur avec la mise en place du regroupement intercommunal. Cet homme au parcours exceptionnel a finalement été vaincu par un drôle d’animal, à la fois Boa constrictor et coucou, proche de Sarkozy, et complice de sa duplicité, Estrosi, qui l’a délogé et s’approprie aujourd’hui son travail. Peyrat a donc repris les armes. Je ne sais pas s’il a des chances de gagner, mais son combat est juste. Le RPF le soutiendra.
Le lendemain de cette réunion, j’étais à La Turbie, au pied du Trophée pour soutenir Patrick Launois, candidat RPF à la mairie, qui souhaite réveiller cette commune où il ne se passe rien. Elle bénéficie, pourtant, d’une situation exceptionnelle, sur la Grande Corniche, d’un patrimoine unique et prestigieux, d’une renommée culturelle et sportive qui, pour l’instant, ont surtout des retombées négatives, puisque s’y pose le problème du coût du logement, de plus en plus inaccessible pour les « natifs ». Ces quelques jours passés dans le Comté avec le responsable jeunes, Eddy Blondeau, Franck Barbey, le président départemental, et Lianne d’Argelier, la secrétaire du 06 m’ont confirmé la bonne implantation et la motivation du mouvement dans les Alpes Maritimes. A Nice, pas de bataille, sans fleurs. Celles-ci m’ont été offertes par un fleuriste du cours Saleya, qui me voyant passer, m’a salué pour m’apporter un soutien chaleureux et sincère. Décidément, j’aime cette ville !