Samedi et Dimanche, Jacques Bompard organisait à Orange un colloque en vue des municipales avec pour titre : La Méthode Pour Gagner. Celui qui est le Maire d’Orange depuis 1995 et a été élu député l’année dernière, dont l’épouse Marie-Claude est Maire de Bollène depuis 2008 partage avec moi un certain nombre de convictions. Certes, il n’est pas gaulliste. Pied-Noir, comment pourrait-t-il l’être ? Son père l’était… en 1958. Il ne l’était plus en 1962. Qu’il fut impossible de garder l’Algérie s’impose aujourd’hui comme une évidence. Que la politique de colonisation de ce pays a été une suite d’incohérences dans laquelle la gauche a eu la plus grande part en est une autre. Mais, l’abandon de ces départements français s’est réalisé avec une cruauté inouïe à l’encontre de la population d’origine européenne et des Harkis, et cela reste une ombre sur la politique du Général qu’un gaulliste honnête doit reconnaître. Le gaullisme, c’est avant tout la passion de la France, et à travers elle de de la vie, celle des Nations et des hommes qui les composent. De ce point de vue, Jacques Bompard est animé par ce réalisme politique qui lui fait préférer le service des hommes et des femmes qui vivent là où il est élu aux débats idéologiques stériles, la défense et illustration de la petite patrie, au sein de la grande, qu’il représente l’une et l’autre comme Maire et député, à la querelle des machines électorales que sont les partis. Il n’est membre d’aucune formation politique, si ce n’est celle qu’il anime, la Ligue du Sud, qui dit à la fois son enracinement géographique, mais aussi sa famille politique. Celle-ci est la Droite, la vraie, patriote, attachée aux valeurs chrétiennes de notre civilisation , la famille, la vie, et la liberté. Il a été présent tout au long de la “Manif Pour Tous” et se bat contre les idéologies que la gauche tente d’imposer, l’absurdité de la prétendue “théorie du genre” ou cette culture de mort qui à travers l’avortement, la recherche sur l’embryon ou l’euthanasie prépare l’avènement du cauchemar annoncé par Tocqueville d’une société d’individus égoïstes confondant caprices infantiles et liberté au point d’abandonner celle-ci à un Etat maternant, et hypocritement totalitaire. Les municipales sont donc pour lui l’occasion de faire passer un message : cessez d’accorder votre soutien à des partis qui ne sont que des agences électorales visant leur intérêt propre et celui de leurs élus, non le Bien Commun de la Nation, ni celui des communes dont ils veulent la “conquête”. Les élections locales sont le moyen de constituer des équipes d’hommes et de femmes de bonne volonté, attachés à leur village ou à leur ville, proches des habitants, dégagés de toute idéologie et de tout esprit de parti, mais animés par les vraies valeurs de droite : le sens du Bien Commun, l’idée que la liberté est inséparable de la responsabilité, le lien indissociable entre le pouvoir et le devoir, la notion claire des limites qui protègent la sphère privée de la sphère publique. Un élu de “droite” est celui qui va favoriser les initiatives privées partout où elles seront à la fois plus respectueuses des choix personnels et plus efficaces pour la collectivité, de l’activité économique à l’éducation des enfants, pour se consacrer à ce qui dépend vraiment de lui : l’environnement matériel, les infrastructures, le patrimoine, le paysage urbain et l’image qui en découle pour le dynamisme de la cité, et le “moral” de ses habitants, qui réclame aussi sécurité pour tous les citoyens et solidarité pour les accidentés de la vie, les vrais.
Le colloque a permis d’écouter un certain nombre d’intervenants. Les premiers ont informé les futurs candidats et élus municipaux sur les enjeux et les modalités de leur action : cadre juridique de la campagne, communication, finances publiques, affaires sociales, intercommunalité etc.. Xavier Lemoine, Maire de Montfermeil a fait un exposé vibrant sur le beau risque d’être le Maire d’une ville de Seine-Saint-Denis, en étant à la fois homme de conviction et Maire de tous les habitants. Un accent a été mis sur la difficulté de faire passer notre discours de “droite” malgré la “tyrannie médiatique”. Jean-Yves Le Gallou et Robert Ménard ont évoqué les limites de la liberté d’expression dans un pays où une immense majorité de journalistes se situe à gauche. Le premier a donné de nombreux exemples. Le second a montré qu’il n’y avait pas de complot, mais tout simplement une pensée unique spontanée chez la plupart des “communicants”. Nous n’étions pas loin de Carpentras…J’ai pris la parole avant le mot de conclusion de Jacques Bompard pour dire que le RPF, ce “parti” gaulliste, n’aimait pas les deux machines électorales qui offrent aux Français le spectacle de l’alternance inutile, l’un avec son idéologie suicidaire, l’autre avec ses appétits personnels dénués de courage, mais tous deux sans les réformes nécessaires au redressement de notre pays. Les élections municipales ne doivent pas être le levier d’une reconquête du pouvoir par un parti qui durant dix ans a fait la preuve de son incapacité, mais un exemple de la capacité de la vraie droite d’unir ses forces au service de la proximité afin de redonner confiance dans l’action politique. Einstein disait qu’on ne pouvait résoudre un problème avec les solutions qui l’ont créé. Le problème de la France est quadruple : déclin économique, décadence morale, perte des libertés démocratiques, hypocrisie républicaine. Les partis dominants ont conduit à cette situation dont nous mesurons chaque jour l’aspect catastrophique. Il est temps qu’ à un niveau où l’idéologie a peu de place la politique reconquiert sa noblesse, le service du Bien Commun.