Il faut se féliciter de la fidélité et de la mobilisation des membres de l’association qui ont rempli l’auditorium de l’Espace Bernanos un vendredi soir de fin Juin. Certes ils étaient venus prendre connaissance de l’état financier et des activités de Famille et Liberté, mais ils étaient surtout venus écouter Grégor Puppinck, l’inlassable animateur de l’European Center for Law and Justice qui défend, au nom du Droit, les valeurs d’inspiration chrétienne au coeur de la civilisation européenne et de son développement, aujourd’hui attaquées par des groupes de pression irresponsables et aveugles au fait que leurs cibles s’appellent Dignité, Liberté, Humanisme.
Dans notre pays, en particulier, la Famille est l’objet principal de cette offensive. Celle-ci se développe sur deux axes, celui de la remise en cause de l’institution familiale et celui de la diminution progressive de la politique familiale et nataliste. La loi instaurant le mariage unisexe n’a nullement pour but de satisfaire la revendication d’une infime minorité mais vise avec succès à faire du mariage non plus l’acte fondateur d’une famille par l’union d’un homme et d’une femme destinés à procréer et à élever des enfants, mais le lien plus ou moins durable de deux personnes qui s’aiment. Autrement dit, le but est de réduire la constitution de la véritable cellule sociale de base, la famille, à l’union affective et temporaire de deux personnes, et à faire, ainsi, de l’individu l’atome de la société. Lutter contre cette dérive suicidaire est notre combat majeur. Il procède d’une conception de cette valeur fondamentale qu’est la Liberté. Celle-ci n’est pas la libération des désirs illusoires d’un individu en fait prisonnier des modes et dépendant de l’Etat nourricier. C’est la capacité d’une personne consciente de faire des choix responsables. La Famille est cette sphère d’autonomie et de solidarité qui préserve une liberté authentique au sein de laquelle se forment de nouvelles consciences appelées à devenir elles-aussi des personnes responsables, c’est-à-dire lucides sur la réalité et sur les limites que celle-ci impose à leurs choix, par exemple le fait d’appartenir naturellement à l’un ou l’autre sexe. Pour autant, l’Etat, en charge du Bien Commun, peut et doit favoriser l’autonomie et le développement des familles. C’est le but de la politique familiale qui n’appartient nullement au domaine de la redistribution sociale. Le fait que dans le temps même où l’on introduit des critères de niveau social pour le soutien aux familles, on fasse de l’avortement un “acte de soin” remboursé sans tenir compte des situations montre à quel point une idéologie mortifère est à l’oeuvre. C’est l’adversaire commun de l’ECLJ et de Famille et Liberté. Ce combat peut et doit emprunter de multiples voies.
Nous avons participé à toutes les actions entreprises par la “Manif Pour Tous” et par les multiples initiatives qu’elle a générées. La mobilisation extraordinaire des trois grandes manifestations parisiennes, l’enthousiasme et l’inventivité des jeunes, présents si nombreux, le harcèlement intelligent des uns, les veillées ferventes des autres ont sans doute surpris les politiciens manipulateurs qui prétendent nous diriger. Elles ont créé un élan et un espoir qui ne doivent pas retomber jusqu’à l’abrogation d’une loi inepte, quelques soient les contorsions hypocrites des récupérateurs de tout poil. Pour autant, cette victoire doit être obtenue grâce à des arguments solides. Si nous avions apprécié la communication habile et dérangeante pour le pouvoir de Frigide Barjot, nous avons ensuite déploré chez elle la volonté de prendre en compte une partie de l’idéologie du lobby gay et de ses revendications. Il est important de maintenir nos positions sur les bases solides de l’anthropologie et des connaissances sérieuses qui la fondent. On ne peut facilement refuser les conclusions dès lors qu’on a accepté peu ou prou les prémisses d’un raisonnement. L’intérêt de l’enfant est un donjon assiégé. Avant de s’y réfugier, il faut se battre sur l’ensemble des données anthropologiques qui rendent le mariage de deux personnes du même sexe absurde. C’est pourquoi il est indispensable de faire connaître les études qui contribuent à éclairer les Français sur la réalité sociale de l’homosexualité et, entre autres, sur les fondements objectifs de l’intérêt de l’enfant. C’est ce qu’a fait Famille et Liberté en faisant traduire et en diffusant l’étude de M. Regnerus consacrée aux différences constatées chez les adultes selon le contexte familial de l’enfance, et notamment dans le cas d’un milieu “homoparental”. De la même façon, l’ECLJ interpelle les instances européennes et mondiales, du Conseil de l’Europe à l’ONU pour souligner les contradictions grandissantes entre le Droit et le foisonnement des “droits” qui menacent en fait les principes fondamentaux de l’humanisme : eugénisme, utilisation des cellules embryonnaires, euthanasie, propagation de la prétendue théorie du genre, instauration du mariage unisexe transgressent le respect dû à la personne humaine de la conception à la mort, brouillent l’identité de l’Homme et celle de chaque personne humaine. De plus, pour imposer cette idéologie les groupes de pression qui la véhiculent et l’Etat, qui en est devenu l’instrument, usent de l’intimidation et de la force contre les opposants, et exercent une répression judiciaire disproportionnée sur les comportements et l’expression des idées. L’ONG dirigée par Grégor Puppinck a obtenu deux succès auprès du Conseil de l’Europe : l’Assemblée Plénière a adopté le 27 Juin la résolution 1947 condamnant la disproportion des moyens utilisés contre les manifestants opposés à la loi Taubira et 24 députés ont déclenché l’ouverture d’une procédure de suivi à l’encontre de la France en raison des restrictions à la liberté d’expression. Il est inutile de dire combien cette double victoire touche ceux qui défendent à la fois la Famille et la Liberté. Continuons le combat !