Le froid mobilise les lieux d’hébergement d’urgence. Il y a ceux qui accueillent les naufragés de la route qui voulaient de la neige, pour l’instant la subissent et n’en profiteront qu’avec un peu de retard. Les autres ne sont pas sur le chemin des montagnes. Ils sont dans les villes de grande solitude et vont abriter les naufragés de la vie, ceux qui n’ont pas de travail, ou très peu, et qui souvent n’ont plus de famille, ou pas de logement pour l’héberger. Les uns prennent leur malheur tout relatif avec le sourire. C’est un peu de consommation et de loisir gâchés. Les autres s’enfoncent dans la précarité. Ce qui les sépare est infiniment plus important que la conjoncture météorologique qui les rapproche dans l’actualité. Ce qui les oppose, c’est le travail que notre pays n’offre pas suffisamment et qu’il répartit si mal.
Les images des départs en vacances ne doivent pas cacher la réalité. Les actions caritatives ne doivent pas nous y habituer. Les critiques contre un gouvernement assez lamentable ne doivent pas nous donner à croire qu’il est le seul responsable, et qu’une élection suffira à corriger les choses. C’est beaucoup plus grave ! Depuis longtemps déjà la France décline et se berce des illusions que provoquent les drogues dont elle se gave : la dépense publique, l’emploi public, l’assistance sociale. Les déficits, la dette, le déséquilibre du commerce extérieur sont les conséquences de ce désastre. Certes, la France a de beaux restes. Elle attire toujours beaucoup de touristes et on lui prête de l’argent à des taux d’amis… pour l’instant. Mais, si l’on fait preuve de mauvais esprit, on se dit que le rôle de la France en Europe ressemble à ce que certains voulaient en faire dans les années 40, un paradis pour les guerriers fatigués, dans l’ombre de la puissante Allemagne.
Les Français travaillent moins que leurs partenaires… ou leurs concurrents. Ils commencent tard faute d’apprentissage à l’allemande. Ils s’arrêtent plus tôt grâce à des systèmes de retraite d’une injustice criante. Ils travaillent durant un moins grand nombre d’heures et prennent davantage de congés plus ou moins légitimes. ” Mais, comment ? Tu n’as pas pris ton congé-maladie ?” demande avec effroi une employée de mairie à sa collègue… Bien sûr, on dira qu’ils sont champions pour la productivité, ce qu’explique l’arithmétique élémentaire et ne veut rien dire… Le pourcentage de la population active, c’est-à-dire employée et employable au delà de 15 ans, est de 56% en France, de 60% en Allemagne, de 63% aux Etats-Unis, de 62% au Royaume-Uni, de 68% en Suisse, de 64% en Suède. L’Italie seule fait mieux, mais ce n’est pas une référence ! Le chômage est de 10,6% chez nous contre 4,9 % en Allemagne, 5,8% aux Etats-Unis, 5,9% au Royaume-Uni, 4,6% en Suisse, 8,1% e Suède. Certes, l’Espagne est à 24%… Si l’on prend en compte le nombre des fonctionnaires d’un côté et la part de l’industrie dans le PIB de l’autre, on comprend mieux le rôle de la richesse réellement produite et de celle dépensée dans la cinquième “puissance” économique mondiale. Notre industrie s’est effondrée et ne correspond plus qu’à 18,8% du PIB, un record seulement dépassé par le spécialiste de l’évasion fiscale, le Luxembourg et ses banques, avec 12,1% ou par les pays qui ne sont pas encore industrialisés comme l’Albanie. Les Anglo-saxons qui avaient la réputation d’être en avance sur la voie de la tertiarisation font mieux que nous avec plus de 20, 2% pour les USA et le R-U. L’Allemagne et la Suisse sont à 30,2% et à 26,8%. Il n’ y a pas que des banques en Suisse ! Il y a aussi des industries de précision à la réputation irréprochable. Par ailleurs, notre pays compte un plus grand nombre de fonctionnaires. Ils sont 90 pour 1000 habitants et représentent un emploi sur cinq ( un sur quatre si on compte tous les emplois du secteur public ) et leur coût correspond à 12% du PIB. Outre-Rhin, ils sont 50 pour 100o habitants et 7% du PIB. Depuis 2010, les conservateurs britanniques ont supprimé 500 000 postes de fonctionnaires, mais créé davantage d’emplois et réduit le chômage.
Les conséquences de cette gouvernance politique calamiteuse et hypocrite de notre pays sont perceptibles. En 11 ans, le nombre des SDF a augmenté de 44%. Le RSA est versé à 2,4 millions de foyers. Il y a 4 millions d’allocataires de minima sociaux qui font vivre 6 millions de personnes. Le prétendu pays des Droits de l’Homme a instauré de multiples inégalités liées aux statuts et aux seuils, qu’il compense en partie par une redistribution massive qui porte atteinte par une fiscalité abusive à la liberté d’entreprendre et de dépenser comme on le veut l’argent que l’on a gagné par son travail, son mérite, son intelligence et les risques que l’on prend. Liberté, point. Egalité, point, comme le dit fièrement notre devise !
Depuis plus de trente ans, une caste politique parasite a retardé les réformes indispensables par calcul et manque de courage. Elle en est aujourd’hui réduite à des expédients, des mesurettes, et dans le meilleur des cas à des usines à gaz destinées à envelopper les mesures nécessaires dans un nuage trompeur. Le sacrifice de notre seul atout, la politique familiale, le travail du dimanche ou la baisse des charges contre embauches sont le tiercé perdant d’une politique de la petite semaine et du faux-semblant. L’Euro, le financement de la politique familiale, voire de la protection sociale par la consommation et non par le travail, la préférence nationale en matière d’allocations de solidarité afin de mettre un terme à l’appel d’air de l’immigration, le statut de la fonction publique seraient des questions plus pertinentes et plus décisives. Plusieurs pays ont emprunté quelques-unes de ces voies avec un certain succès. La Suède n’a pas l’Euro, mais finance un système social aussi généreux que le nôtre grâce à une TVA à 25%, et a supprimé le statut de la fonction publique. Quand un gouvernement aura-t-il le courage et le talent d’exposer la réalité aux Français et de leur proposer de vraies solutions ?
5 commentaires
Les deux chocs socialistes bien pire que les deux chocs pétroliers.
Le dernier gouvernement vraiment responsable, prévoyant et courageux fut celui de Raymond Barre à la fin des années 70, c ‘ est grâce à lui que la France résista aux deux chocs pétroliers. Bien pire que le premier choc pétrolier de 1973 fut le premier choc socialiste de 1981. Démagogie et clientélisme remplacèrent responsabilité et intérêt national. L’objectif inavoué des idologues du PS a toujours été d’accroître la dépendance des citoyens à l’ état et d’ utiliser l’ argent public pour “achetter” les électeurs. Avec F. Hollande nous avons droit au second choc socialiste. La nouvelle caste du PS que le pouvoir excite comme la chair sanguinolante excite les requins n” a aucun projet sinon se goinfrer de privilèges. Leur programme n’ est que du cynisme, plus de clientélisme, emprunter encore plus, spolier encore plus pour subventionner encore plus les électeurs devenus encore plus accrocs aux aides de l’ état. Le chomage de masse et la dette sont les deux grandes conséquences de ces deux chocs socialistes, mais pire est la corruption des mentalités. D’ un peuple besogneux, prévoyant, responsable peu enclin à demander de l’ aide sauf catastrophe on est passé à un peuple d ‘irresponsables et d’ assistés chroniques. Après ces deux chocs socialistes la France est devenu un pays d ‘nvieux, d’ aigris ou tout le monde veut vivre au dépend de tout le monde.
KOLOSSAL mensonge.
La propagande national-soviétique actuelle martelle que l’ économie de la France est malade car ULTRA, GIGA,TURBO libérale…. Le mensonge est KOLOSSAL
-La version 2013 du code du travail (notre livre rouge) fait 3553 pages soit le triple qu’ il y a 40 ans.
-L” état accapare actuellement 57% du PIB contre 40% il y a 40 ans,
-Le taux des prélèvements obligatoires est actuellement de 44% contre 34% il y a 40 ans.
-Le nombre de fonctionnaires et d’ élus par habitant n’ ont fait que augmenter depuis 40 ans.
-La dépendance des francais à l’ état n’ a fait que s’ accroitre depuis 40 ans.
Conclusion: le poid de l’ état et les règlementations dans l’ économie ont explosé depuis 40 ans. La France a une économie de moins en moins libérale mais au contraire de plus en plus dirigiste, étatiste, socialiste. Le mensonge est ULTRA, GIGA,TURBO KOLOSSAL.
Vous prônez le libéralisme à la Thatcher/Reagan et même le “modèle” allemand MAIS avec de plus petits salaires que notre déjà maigre smic combiné à la spéculation criminelle des loyers, combien pourront se loger dignement tous ces salariés pauvres que forment en partie importante les SDF???
Quand je dis dignement, je ne parle même pas d’un 2 pièces légitime (afin de ne pas manger, dormir et se laver dans un placard à balais)…même un logement ridicule de type provisoire pour étudiant, se loue à des tarifs indécents et cela partout en France : je suis en province rurale et dans la Préfecture les loyers les plus chers COMME AILLEURS sont ceux pour personnes seules ou à 2 (500 euros grand minimum 🙁 ). Vu que les SDF ont le tort d’être seuls, pas de priorité au logement social, donc plein tarif, donc la rie ou les cabanes 🙂 cela me révolte au plus haut point car personne ne choisit de subir l’enfer de la rue insécurisée et dépersonnalisée, encore moins le froid glacial.
Aux USA, en Allemagne ou en Suisse il y a plus d’ opportunités de travail. Dans ces pays vous n’ êtes pas condamné à vivre avec un smic troute votre vie.
Et en Allemagne, les loyers sont abordables, ils ne constituent pas un honteux objet de spéculation sur un bien vital!
Mais en France, quels que soient les gouvernements, surtout la gauche (honte!), rien n’est fait pour que les salariés aient accès à des loyers décents et ne dépassant pas 20% des revenus pour les plus modestes 🙁