Robert Ménard est un ami, un des rares journalistes avec Eric Zemmour, et quelques autres, à m’avoir donné la parole et à avoir reconnu que mes propos étaient parfaitement admissibles, sinon toujours justes. Il y a trois ans, la meute des ignorants, des paresseux et des lâches m’avait traîné dans la boue. L’Histoire, avec Serge Klarsfeld m’avait donné raison. Puis, avec une lenteur qui, pour le coup, compense la précipitation et la légèreté des politiciens et de la presse, la Justice m’a relaxé et a condamné ceux qui me diffamaient. Aussi, c’est l’esprit libre et avec bonheur que j’ai répondu à l’invitation du Maire de Béziers pour la Feria qui est la grande fête de la ville. Je ne suis pas un passionné de corridas. J’ai même tendance à m’identifier au taureau et je crois reconnaître dans les toreros et picadors, quelques “amis” politiques qui ne m’ont pas ménagé. En tout cas, moi, je suis sorti vivant de l’arène. La corrida est cruelle, mais elle est un spectacle, une tradition et un rite qu’il faut savoir regarder en spectateur neutre. La présence d’un public nombreux et passionné, critique ou enthousiaste selon la qualité du matador, doit au moins éveiller la curiosité.
En fait, mon intérêt allait davantage vers ce maire du 3ème type, taureau pour ses adversaires, mais matador de grande classe lorsqu’à son tour, il les fait passer sous la muletta de ses innovations, leur plante quelques banderilles provocatrices, et leur prend les deux oreilles et la queue devant les tribunaux ou lors des élections après leur avoir donné l’estocade. Le vrai spectacle consistait pour moi à observer les rapports entre cet homme entré en politique récemment et cette ville, difficile parce qu’elle est en difficulté, qu’il a emportée en 2014. A en juger par l’accueil qui lui est réservé et par les poignées de mains chaleureusement offertes ou distribuées, le courant passe entre Béziers et son maire. Les ingrédients de ce succès sont d’abord une grande simplicité, ensuite une grande disponibilité à quoi il faut ajouter une écoute attentive et en retour un message fondé sur une justice de bon sens et une légitime fierté identitaire, indispensables pour rebâtir le fameux lien social que beaucoup cherchent où il n’est pas.
J’ai parcouru pendant quatre heures, entre la fin de la corrida et minuit les rues de Béziers en fête, en compagnie de Robert Ménard. A pied, tenant par la main son épouse, avec deux ou trois collaborateurs ou adjoints au maximum, il a descendu la voie qui va des Arènes aux allées Paul-Riquet, noire de monde, jalonnée de “bodegas” animées par des “bandas”, comme autant de foyers de joie collective. Après une halte sobre à l’une ou l’autre, notamment celle qui consacrait sa nuit au tango, ce fut la visite aux pompiers et aux policiers municipaux, pour s’enquérir des problèmes rencontrés, et de l’efficacité du dispositif. Les corridas ne sont qu’un prétexte, l’épicentre d’une fête qui réunit des dizaines de milliers de personnes venues de toute la région. Elles vont trouver leur bonheur dans le concert lyrique qui était donné dans le superbe cloître de la cathédrale Saint Nazaire, en écoutant “les Armagnacs” au pied du Théâtre municipal jouer ces airs dominés par les cuivres qui rappellent l’ambiance hispanisante des arènes, ou sur le Plateau des Poètes en étant fascinées par un lancinant spectacle de flamenco.
L’un des messages porteurs du Maire de Béziers réside dans la place donnée à l’identité. On ne peut demander justice pour une ville que le front haut, en affirmant au-delà des clivages idéologiques la fierté de ses traditions sans laquelle il n’y a pas d’ambition légitime. Cela vaut pour un pays aussi. C’est le sens de l’importance donnée à la Feria par Robert Ménard. J’étais présent à la Messe inaugurale célébrée dans les Arènes le 12 Août. Près de 9000 personnes remplissaient les gradins. Lorsque le Maire est entré à la tête des élus et au sein du cortège, les applaudissements ont jailli. Comme lors de l’installation d’une crèche en Mairie, le réveil, dès l’année dernière, de cette messe oubliée n’est pas une provocation à l’encontre des non-croyants ou des non-catholiques, c’est le rappel de ce qui nous a faits ce que nous sommes, pour que nous ayons encore à offrir aux autres notre différence, plutôt que de subir dans la passivité et l’ignorance celle que parfois ils nous imposent. La foi n’exclut pas la croyance en l’avenir de la communauté locale ou nationale auxquelles on participe. Elle la soutient et l’anime.
La politique menée à Béziers doit être regardée avec le plus grand intérêt. Elle n’est pas celle d’un parti, mais celle du Bien commun et du bon sens, une direction à suivre !
13 commentaires
La ferveur de son sérail, pour ce Maire talentueux et sobre, viril mais protecteur, fidèle et constant, oui, mon cher Christian, “c’est le rappel de ce qui nous a faits ce que nous sommes, pour que nous ayons encore à offrir aux autres notre différence, plutôt que de subir dans la passivité et l’ignorance celle que parfois ils nous imposent”.
Mais de plus, c’est la démonstration que nos VALEURS, notre CULTURE, ne sont pas “ringardes” ni “nostalgiques”, mais qu’elles sont le ciment de nos histoires communes et librement partagées, jamais subis. C’est l’affirmation de nos diverses “différences” qu’il convient de préserver et de nous en servir pour nous bonifier, individuellement autant que collectivement.
Notre héritage Hispanique, Latin, et même Berbère, doit nous permettre de nous identifier chaque fois que nous rencontrons des descendants de ces “anciens” migrants volontaires et qui ne sont presque jamais venus par nécessité, mais bien par Amour de notre France, de notre accueil et de nos Valeurs humanitaires.
Nos Valeurs sont celles de la Passion pour notre IDENTITÉ, mixage de nos civilisations, dans le respect de notre Culture façonnée au fil des partages de nos expériences et histoires individuelles, pour en synthétiser le meilleur, jamais le pire.
Notre “FOI” LAÏQUE, est le fruit de nos DIFFÉRENCES fusionnées et non de nos DIVERGENCES négationnistes de nos identités historiques, car nous avons pour principe de respecter le “DROIT à la DIFFÉRENCE” et que nous refuserons cette ASSIMILATION à marche forcée que certains voudraient nous imposer, pour entretenir nos divisions sur les pires aspects de nos cultures!
Alors oui, Robert Ménard est l’image même de ce qui doit nous rassembler pour faire échec à l’uniformisation par le moins bon que les Gourous du “VIVRE ENSEMBLE” voudraient nous inculquer, pour nous enchaîner à un MONDIALISME niant ces Différences porteuses de notre RICHESSE COMMUNE.
Face à ce “Vivre Ensembles contre tous”, Robert Ménard nous propose le “Vivre en COMMUN” en tant que MEMBRE et SOLDAT de nos VALEURS, mobilisés contre ceux qui voudraient faire de nous de simples numéros de CONS-SOMMATEURS au seul service de la WORLD COMPANY et pour le profit de ses Maîtres des Loges Transatlantiques , sans FOI ni LOI, autres que ce qui peut être “marchandisé” et productif de profits immédiats, au détriment de l’HOMME et de ses descendants!
Merci Christian de nous avoir fait partager “ce moment” d’Amitié et d’Humanité avec Robert.
Des valeurs en chair et en os chez un élu qui fait ce qu’il dit : c’est par ces hommes que se produira la révolution nécessaire.
Qui est le dessinateur de vos illustrations?
Eric Vanneste, dessinateur formé à l’Ecole Estienne.
Merci, il dessine bien
un parent, Christian?
Excellent article sur le maire de Béziers et juste rappel aux valeurs qui font l’âme d’une ville et d’un peuple.
A voir et à faire voir , sur YOUTUBE la remise du Drapeau à sa Police Municipale
Tout est dit…..
Malheureusement, il est déjà trop tard pour Beziers !
Avec 65% d’enfants musulmans, dans peu de temps c’est un parti musulman qui reprendra cette mairie !
Bravo pour votre article, et merci à Robert Ménard, Eric Zemmour, et vous-même, c’est avec de tels hommes que la France a encore une chance de redevenir la France fière d’elle-même.
Robert Ménard refuse le prêt-à-penser des media. Je me demande donc si l’actuel Maire de Béziers conteste la thèse du réchauffement climatique lié aux émissions de gaz à effet de serre. Le 31 Mai 2013, la Garonne sortit de son lit et, quoique les sources de ce fleuve fussent situées en Espagne, les journalistes français se contentèrent de signaler des pluies diluviennes pour expliquer cette importante crue. 19 jours plus tard, les eaux tumultueuse de la rivière Noguera Pallaresa causèrent d’important dégâts, notamment dans Llavorsi. Or, les sources de la Garonne et de la Noguera Pallaresa sont attenantes à une même ligne de partage des eaux. A l’évidence, est nulle la probabilité pour que se répètent des pluies diluviennes, à 19 jours d’intervalle, au-dessus d’une même ligne de partage des eaux. Et, comme des lacs glaciaires se forment naturellement sur les pentes d’une ligne de partage des eaux, c’est donc la fonte de neiges plus abondantes qui explique ces deux crues.
Erratum:
“Importants” au pluriel.