Avec le remaniement ministériel, certains ont évoqué le Titanic, cette catastrophe maritime aussi brutale qu’inattendue qui a coulé un navire moderne, puissant et réputé insubmersible. Grossière erreur ! Ce dernier gouvernement, c’est le radeau de la Méduse. Après moins de quatre années de navigation hasardeuse, le vaisseau de l’Etat et son capitaine inexpérimenté se sont échoués sur les bancs de sable. Un pays en panne, dont le cap n’a pas été atteint, se trouve soumis aux vents d’un monde difficile, et ceux qui le dirigent font montre d’une maladresse telle que personne ne parie sur leur avenir. Alors, le chef de bord a tenté le sauvetage. L’émission télévisée qui devait expliquer le scénario s’est révélée un four pathétique. Devant des journalistes manifestement gênés par la faiblesse de leur interlocuteur, le Président alignait des formules creuses, disant mais un peu tard qu’il fallait faire des choses, qu’il fallait avancer, réformer.. Quelles choses ? Quelles réformes ? Avancer vers quoi ? Médusés, les Français cherchaient les uns après les autres une chaloupe pour gagner un rivage plus attrayant sur d’autres chaînes… Il y avait pourtant du comique involontaire dans ce naufrage télévisuel. Lorsque le Président disait une chose, les Français bizarrement entendaient le contraire. Il ne fait pas de calcul politique ? Il ne marchande pas ? Un gouvernement étendu et cohérent ? Pas obsédé par sa candidature ? Président jusqu’au bout ? Et les Français entendaient : “j’ai négocié l’entrée des verts contre un référendum sur l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Cela donne un gouvernement plein de contradictions, mais qui stérilise des candidatures pour la présidentielle, à laquelle je pense nuit et jour, en quittant un habit de Président trop grand pour moi et en retrouvant le calcul politicien qui était l’occupation préférée du secrétaire du PS que je n’ai jamais cessé d’être.”
Car la terrible vérité qui est apparue ce soir là sans aucune nuance est que cet homme n’a pas le niveau requis pour être là. Il semble avoir découvert avec ravissement la “flexisécurité” à la danoise comme si c’était une nouveauté. Il sort de son chapeau le référendum local sur l’aéroport de Nantes alors que celui-ci n’est pas constitutionnel et sans définir son périmètre. “A un moment, il faut décider”, dit-il, mais il laisse ce soin à une population… Laquelle ? Il ne le dit pas. Il s’embrouille sur la majorité des 2/3 ou des 3/5 des parlementaires pour réformer la Constitution, ce qui pour un énarque devenu Président et théoriquement gardien de la Constitution qu’il veut réformer est d’une bien étrange légèreté. Il parle d’un gouvernement cohérent, alors que les nouveaux ministres vont y introduire plus de contradictions encore. Emmanuelle Cosse qui dans un de ses “tweets” si gracieux avait évoqué la “connerie de Hollande” va-t-elle s’entendre avec Valls et ses clins d’oeil à la droite sécuritaire, avec Emmanuel Macron et ses oeillades en direction du Medef. Ce dernier en revanche, digne représentant de la gauche des beaux quartiers va-t-il continuer à subir la férule un tantinet populiste du Premier Ministre ?
Sans paraître s’en apercevoir, François Hollande a tout au long de l’émission rappeler la liste de ses échecs. Il a commencé par un commentaire compassionnel sur un tragique accident de la route, et chacun alors s’est souvenu que depuis deux ans, sur ce point aussi, la politique du pouvoir est en échec. Il a osé parler d’une dette maintenue quand les déficits l’ont augmentée chaque année de son mandat. Il s’est emmêlé dans une réponse confuse à une question pertinente et demeurée trop polie sur le fait que face au chômage, la France obtient de plus mauvais résultats que les gouvernements “de droite”, aurait-on pu préciser, chez nos voisins. Il a enfin persévéré dans la tragique impasse française sur la Syrie renvoyant dos-à-dos l’Etat islamique et Bachar Al-Assad quand la solution pour faire cesser l’hécatombe est aujourd’hui évidente. Saluant l’arrivée du germanophone Ayrault au Quai d’Orsay, il s’est cru obligé de dire que Fabius avait fait du bon travail. C’est aussi ce que disait l’intéressé de Al Nosra (Al Qaïda) : “ils font du bon boulot”.
Cette émission était émouvante. Elle devrait susciter un élan de compassion. Faut-il laisser ces malheureux dériver encore un an sur leur radeau. La charité chrétienne nous invite à leur dire de ne pas souffrir davantage.
5 commentaires
C’est vrai, Hollande ne voit rien, ne comprend rien ou trop tard, est dépourvu d’envergure, est menteur comme un arracheur de dents, déteste son pays et son peuple, a fini de ruiner notre Diplomatie par des petits calculs électoraux. Son ultime remaniement est l’apothéose foireuse d’un quinquennat tout aussi foireux.
Mais Hollande nous a tout dit. Grâce à lui, nous savons ce qu’est le socialisme, un régime totalitaire emballé dans du bon sentiment. Nous savons que l’éducation nationale est un endoctrinement organisé, la liberté de la presse une propagande subventionnée. Nous savons que les bouffeurs de curé sont toujours vivants et actifs.
Hollande nous a montré des ministres corrompus, un président en scooter rejoignant nuitamment sa maîtresse, un ministre de la Justice mentant en public en agitant les preuves de son mensonge.
Il a montré à la face du Monde et à la nôtre qu’il était le petit doigt sur la couture du pantalon devant le président de la Commission, le président des États-Unis et la Chancelière allemande.
A présent, il nous fait le coup de la candidature de 2017 à laquelle ses propres amis ne croit pas. Il cherche un point de chute bien rémunéré et bien au chaud. Valls reprendra ce qu’il restera du parti qu’il rebaptisera « Démocrates » le moment venu et ils feront alliance avec Juppé, choisi par l’oligarchie pour faire durer le système encore 5 années de plus.
Bonjour Monsieur Vanneste
Avez vous eu connaissance de la parution du nouveau livre de B Mégert?
Le « Temps du phénix » : ou la leçon de grande politique de
Bruno Mégret
Michel Geoffroy, essayiste.
♦ Bruno Mégret aurait pu choisir de publier ses souvenirs politiques, façon Philippe de Villiers, c’est-à-dire en forme
de plaidoyer ou de plateforme électorale qui ne dit pas son nom. Il aurait pu aussi céder au syndrome des
Décombres, façon Rebatet, Finkielkraut ou Zemmour, c’est-à-dire de décrire par le menu le « mal » ou le « suicide »
français, au risque de renforcer l’abattement national au lieu de le combattre.
Non, il a choisi d’écrire un roman de politique fiction : Le Temps du phénix (*).
C’est un roman apparemment intemporel, puisque tous les noms des acteurs sont inventés. Ceux qui espéraient
des petites phrases assassines ou des détails croustillants sur la famille Le Pen en seront pour leurs frais. Bruno
Mégret ne mange pas de ce pain-là.
L’ouvrage est une fiction mais une fiction réelle cependant. Il ne traite pas de la prise du pouvoir mais de l’exercice
du pouvoir. La nuance est de taille et distingue la politique politicienne de la grande politique.
Le roman d’une autre politique
Le Temps du phénix débute le jour de l’élection du président de la République française, en 2017 : un président qui
ne sera jamais nommé par son nom mais que l’on sent issu de la droite nationale et qui ressemble beaucoup à
l’auteur. Et le roman se termine au soir du second tour des élections présidentielles qui clôt son quinquennat en
2022.
Le roman sert, en toile de fond, à développer en détail et avec un grand réalisme, la mise en oeuvre d’un programme
de renouveau national et européen sur 5 ans. A l’évidence celui de Bruno Mégret.
Vous pouvez demander un envoi a votre adresse en téléphonant à Michel PAULIN au 09 51 45 84 93 – Voir des extraits sur le site ci dessus
Bien cordialement Francis BOCQUILLET
C’est extraordinaire la capacité et l’investissement des politiques au travail de leurs élections par rapport aux résultats qu’ils obtiennent au bénéfice cette fois de ceux qui les ont élus !
Quant au Radeau de la Méduse , la comparaison est excellente, mais il n’y a que l’originel que je peux voir en peinture !
http://www.youtube.com/watch?v=p1gKS0xZBJc
Il paraît que le nouveau le nouveau sinistre des affaires étrangères a été nommé pour ses thèmes mais j’ai remarqué que Jean-Marc Ayrault est nul en version, à moins qu’il ne soit amoureux d’Henri Guaino…
Erratum:
Bien sûr, un “nouveau” est redondant.