L’année 2016 aura été celle d’un coup de balai politique. En présentant ses voeux aux Français, François Hollande a fait un excellent discours de candidat, avec un très bon slogan, “agir pour la France”.. sauf que candidat, il ne l’est plus, unanimement rejeté jusqu’au sein de son parti. Pourtant, le socialisme verbeux était au rendez-vous avec l’attachement à la justice et au progrès. Le socialisme électoral et tacticien n’était pas oublié avec l’appel à l’unité, et la mise en garde face au populisme. Le monopole du “fond du coeur” était revendiqué dans la ligne de la grâce à deux coups accordée royalement par le Président à l’encontre des décisions des jurys populaires et des magistrats, mais dans la ligne d’un mouvement d’opinion apparemment unanime. Le Chef de l’Etat s’est présenté comme le protecteur, le gardien de la sécurité, publique comme sociale. Certes, il a insisté, comme Mme Merkel sur le mode de vie, les valeurs, la démocratie qu’il fallait défendre contre la barbarie, suivant les éléments de langage communs à tous les représentants de l’oligarchie bien pensante qui dirige la plupart des Etats occidentaux, mais il a aussi souligné la fierté française, celle d’un pays que le monde “admire”, un pays qui est en tête pour la lutte contre le réchauffement climatique. On a senti, à ce moment, le dépit d’un homme qui aurait aimé s’appuyer sur la Cop 21 et son apparent succès pour favoriser sa réélection. Malheureusement, comme Obama, le Président français ressent la menace qui pèse sur la politique qu’il a menée, qui est désavouée, et qui sera sans doute profondément changée par son successeur. On n’épiloguera pas sur les prétendus résultats qui arrivent et sur les équilibres qui se rétablissent. La France s’est considérablement affaiblie durant ce mandat présidentiel. Aussi, l’affirmation de son indépendance est-elle apparue comme le mensonge le plus net de l’allocution présidentielle. Peut-on revendiquer l’indépendance, quand la barque Hollande coule avec le bateau Obama ? Les allusions à la résistance à un pays “fût-il le plus grand”, visait sans doute autant les Etats-Unis de Trump que la Russie de Poutine. Les cibles visées en citant Alep, ou la modification des frontières étaient Bachar Al-Assad et à nouveau Poutine. Mais, la “soumission des femmes” a fait penser davantage à l’Arabie Saoudite pour laquelle le locataire de l’Elysée a eu, plus qu’aucun autre, les yeux doux. Un politicien qui vole au secours d’Al-Qaïda à Alep, en prétendant ne faire la guerre que contre “daesh”, et en évitant soigneusement le mot “islamiste” pour désigner l’ennemi doit éveiller le doute. Un politicien qui flatte la fierté des Français tout en écartant leur identité historique et charnelle au profit d’une définition vague et généraliste, par crainte des stigmatisations et des amalgames, doit susciter la suspicion. Un politicien qui proclame l’indépendance d’un pays ouvert et universellement accueillant, et par ailleurs soumis à l’Europe, est évidemment un menteur. Il reste maintenant aux Français à désigner son successeur, celui ou celle qu’il a dénoncés sans les nommer, celui qui pense que la France a besoin de réformes énergiques et celle qui veut une réelle indépendance de notre pays. Je pense pour ma part que notre pays a besoin des deux, c’est-à-dire un besoin vital de tourner définitivement la page du socialisme.
La grande affaire de 2017 sera donc de savoir si le mouvement qui a marqué l’essai l’année dernière avec le Brexit et l’élection de Trump, va le transformer. Les peuples veulent des gouvernants énergiques qui, au lieu de les abreuver de discours sirupeux, apportent des réponses aux vrais problèmes, qu’ils soient d’ordre économique ou sécuritaire. Ils veulent aussi que leurs exigences vitales soient davantage prises en compte que les caprices sociétaux de groupes de pression mondains. Si la démocratie formelle, qui masque l’oligarchie politico-médiatique sous les décors d’un spectacle dont on se lasse, cède la place, ce doit être pour qu’advienne un autre type de démocratie, que les élites auto-proclamées fustigent sous le nom de populisme, c’est-à-dire où un peuple, et non une population, affirme son identité, son indépendance, sa souveraineté, non pas contre, mais avec les autres, pour sauvegarder la richesse de l’humanité. Une démocratie peut être forte si elle respecte avant tout le droit de ses citoyens, et fait appel à l’expression de leur volonté par la voie du référendum d’initiative populaire. Les démocraties molles, ouvertes à tous les vents, soumises à des instances non élues et qui cachent l’impuissance, la paresse ou la lâcheté des gouvernants sous une montagne de rites et de droits formels, sont la vraie menace qui pèse sur les peuples qu’elles énervent et rendent peu à peu incapables de se défendre. L’année 2017 sera celle du conflit entre ces deux conceptions de la démocratie.
2 commentaires
Dans le Roman national, le tome écrit par Hollande est un roman de gare. A défaut de pouvoir le juger pour ses trahisons envers la Patrie, il faut se dépêcher de l’oublier. Ces derniers vœux présidentiels ont été très pénibles à écouter pour moi tant l’artiste est mauvais. Je n’avais même plus l’envie de lui jeter des tomates.
Je n’attends rien du prochain président sauf deux choses :
1- Qu’il ou qu’elle incarne la fonction avec dignité et honnêteté. Je souhaite juste un peu de tenue, de réserve, de hauteur et de bonne éducation.
2- Qu’il ou qu’elle défende les intérêts de la France et des Français. En clair, que le chef de l’État soit le garant de notre Constitution et ne soit pas le laquais de telle ou telle organisation internationale ou de tel ou tel État.
C’est très simple : Trump a été lu sur le slogan « America, first ! » J’attends un président qui dise simplement : « La France, d’abord ! ».
Sur ce, je vous souhaite une très bonne année, M. Vanneste.
Bonne année à vous aussi. Je suis d’accord sur la silhouette.