Comme une traînée de poudre, l’affaire “Logan N.” a traversé l’actualité, atteint les premières pages des grands médias nationaux, qui évitent maintenant d’en parler pour ne pas sombrer dans le ridicule. Que va-t-il en rester ? Que l'”ultra-droite” représente un danger en France ? Il faut être un lecteur de gros titres, très distrait par ailleurs, pour ne pas renifler une opération bien suspecte de désinformation. A-t-elle été voulue et montée à un haut niveau politique ? Le Ministre de l’Intérieur a minimisé le danger, mais il n’est pas exclu que quelque officine plus souterraine ait concocté l’opération. Les traitements pour le moins différents réservés à Fillon et à Ferrand ne laissent guère de doutes sur la nature bananière de notre République. Cette fois, le coup est d’une grossièreté telle qu’il résonne comme un aveu. Il met en lumière, si besoin en était, le tropisme gauchiste de l’immense majorité de la presse nationale, manifestement ravie de pouvoir s’en prendre à l’extrême-droite, après le procès des “antifas” et d’avoir enfin à se mettre sous la dent des terroristes qui ne soient pas des immigrés musulmans. Il y a des “chercheurs” qui ne cherchent pas la vérité mais seulement la confirmation de leurs préjugés. Ce pauvre Logan, et sa bande de “pieds-nickelés”, quelle aubaine ! C’est un haut fonctionnaire de police qui les a ainsi qualifiés, tandis que “branques” ou “immatures” étaient aussi employés par d’autres. C’est bien une opération de police d’envergure qui a permis l’interpellation de 9 personnes alors que Logan était emprisonné depuis quatre mois. A lire qu’un “attentat a été déjoué”, on peut imaginer que les perspicaces limiers de la police judiciaire aient fait parler le dangereux terroriste, qui, sans doute plus mal renseigné que l’assassin survivant du Bataclan, ignorait qu’il avait droit au silence. On peut aussi penser que la présence en prison de Logan, et son profil fragile, aient donné des idées, dans un cabinet quelconque relié à des réseaux policiers de même obédience, pour monter un juteux coup de communication. D’abord, cela permet d’équilibrer les dangers entre l’extrême-gauche et l’extrême-droite puisque Castaner et Mélenchon étaient, paraît-il, menacés par ces “fascistes”. Ensuite, cela relativise le terrorisme islamique. Les musulmans peuvent aussi être des victimes. Des mosquées étaient visées. Enfin, cela permet de rappeler les heures sombres de l’histoire puisque la “cellule” s’appelait OAS. Cerise sur le gâteau : toute la droite nationale pouvait être touchée de l’Action Française au Front National où le redoutable comploteur avait fait de brefs passages dans des postes aussi stratégiques que distributeur de tracts.
C’est donc un juge anti-terroriste, qui n’avait sans doute pas d’autre priorité, qui a mis en examen notre croquignolesque bande, “pour association de malfaiteurs terroristes criminels”. Leur “attentat déjoué” n’était pourtant qu'”un projet aux contours indécis”. Les armes saisies appartenaient aux parents et étaient détenues légalement ou étaient des armes de collection. Aucun commencement d’exécution, si ce n’est une voiture “empruntée” à une connaissance, et des échanges sur internet, qui n’étaient pas cryptés et s’apparentaient davantage à un jeu de rôles qu’à une action : maigre bilan d’enquête ! Voilà des jeunes désoeuvrés, plutôt marginaux et peu brillants, qui se sont bâti un roman pour combler le vide de leur vie réelle. C’est “Max et les ferrailleurs”, mais sans même le moindre acte criminel ! On peut en effet supposer qu’à deux pas de Marseille, là où deux jeunes femmes avaient été assassinées par un clandestin islamiste multirécidiviste, “connu” des services de police, mais laissé en liberté, Logan N. de Vitrolles offrît une chance de se rattraper pour peu qu’on fasse mousser l’affaire. La presse attirée par l’odeur droitière, ayant flairé la proie, lui donnerait toute l’importance souhaitable.
“Les projecteurs sont braqués sur l’ultra-droite” fut donc une formule utilisée dans la joie de la curée. Quel aveu ! Elle signifie que la presse peut en effet attirer le regard où elle veut. Il suffit que dans la cage au lions, elle braque “ses projecteurs” sur la souris discrète qui passe loin des fauves. La désinformation sera, bien entendu, alimentée par des spécialistes de l'”extrême-droite”, entendez des gens de gauche qui cherchent en permanence à épingler ceux qu’ils détestent, des inquisiteurs professionnels. L’un d’eux parvient même à glisser la participation de Logan à la lutte contre le “mariage pour tous”, une autre souligne le récent baptême catholique du criminel imaginatif, voire imaginaire, une troisième précise le caractère “masculin et peu éduqué” du chef de gang, ce qui ressemble bien à un stéréotype, comme ils aiment à dire. Le sommet est atteint lorsque une spécialiste désigne enfin le vrai coupable : “En poliçant son image, le FN laisse le champ libre à sa droite”… Autrement dit, en traduction : si le FN était vraiment fasciste, comme nous le souhaitons, les fascistes ne se croiraient pas autorisés à passer à l’acte en dehors de lui… On peut difficilement tenir un raisonnement plus tordu ! Manif pour Tous, catholique, FN, Action Française, royalisme.. Tout y passe. L’amalgame proscrit lorsqu’il s’agit d’attentats islamistes devient ici la règle. Il ne manque que Sens Commun pour embarquer Les Républicains dans le coup de filet médiatique.
Cette anecdote grossie intentionnellement a toutefois un mérite : elle éclaire la réalité d’une société et d’un système sur lesquels “les projecteurs ne sont pas braqués”, et qui n’est qu’un ersatz de démocratie. Logan, ou le fantôme de l’ultra-droite, n’est que la contribution médiatico-policière à Halloween pour faire peur aux Français qui sont demeurés des enfants.
2 commentaires
1- On a assisté à un petit coup foireux médiatico-judiciaire qui devient une grande spécialité française depuis la dernière élection présidentielle. On fabrique de toutes pièces des « affaires » pour déstabiliser voire éliminer un adversaire et/ou opérer une diversion dans l’opinion. L’association de politiciens, magistrats et journaleux pour l’affaire Fillon n’était donc pas fortuite ni sans lendemain. C’est bel et bien un système désormais pérenne.
2- L’ennemi à abattre est la droite nationale et il n’est pas nécessaire d’être un responsable politique de 1er plan pour être dans le viseur ; n’importe quel corniaud suspecté de patriotisme actif aura droit à une attaque politique en règle. Car ce sont bien des attaques politiques violentes qui sont ainsi menées par détournement des moyens publics et des institutions.
3- Quand on est de notre bord, il importe donc d’être d’être prudent, solide et astucieux. Gabrielle Cluzel le rappelait récemment : « Leur tyrannie intellectuelle aura eu cet effet purificateur de forcer le camp qu’ils exècrent à l’exigence, l’honnêteté, la rigueur, car observé, surveillé, matraqué, celui-ci n’a pas le droit à l’erreur. Et c’est sans doute le meilleur service qu’ils lui auront, involontairement, rendu.”
Cette remarque met en évidence que le peuple de droite doit être méfiant et difficile à surprendre tant le moindre de ses faux pas peut lui causer des ennuis notamment judiciaires.
4- Au stade où nous sommes rendus, l’homme de droite ne peut être qu’un dissident, vivant peu ou prou dans une certaine forme de clandestinité en ce qui concerne l’expression de sa pensée réelle. En société, il devra impérativement respecter l’étiquette de la bienséance socialiste.