Le masque est tombé. Il se décrochait depuis un certain temps, puis la cour médiatique essayait de le recoller. Cette fois, le vrai visage apparaît : le jeune Président brillant qui allait remettre la France en marche n’est qu’un technocrate hors-sol doublé d’un bonimenteur dont le talent oratoire ne cache plus le vide ou les incohérences. Sur la scène internationale, on s’était déjà aperçu du fossé grandissant entre la gesticulation mise en scène avec faste et les retombées pratiquement nulles dans un monde et une Europe de moins en moins conformes aux intuitions de Jupiter. Cette fois, le long discours narcissique sur une nouvelle politique de la ville ne laisse plus aucun doute : l’intention de séduire à chaque fois le public devant lequel on parle ne peut constituer une politique digne de ce nom.
M. Macron ne sait pas de quoi il parle et continue à mettre, entre la réalité et lui, les préjugés de la caste à laquelle il appartient : le microcosme des dirigeants “progressistes”. Le blocage intellectuel autour de l’antiracisme est un signe qui ne trompe pas. Il commence à justifier son rejet, car c’en est un, du Plan Borloo sous prétexte que sa mise en oeuvre serait issue d’un accord entre deux mâles blancs. Chacun appréciera cette légitimation des stéréotypes à la mode dans le discours dit progressiste pour éclater la société en identités conflictuelles. Leur utilisation renforce le communautarisme, au lieu de le combattre. L’une de ses propositions consistera ensuite à introduire une surveillance de la discrimination dans les embauches des grandes entreprises et il déplorera enfin l’augmentation des discours racistes et antisémites. C’est l’antiracisme idéologique dans toute sa splendeur : on insiste sur les différences et on se plaint ensuite des conséquences de cette insistance. La réalité du problème est occultée : l’immigration, qui n’est pas évoquée, fait se rencontrer des groupes de cultures antagonistes que la France ne peut plus assimiler, parce que cela lui est interdit au nom de l’antiracisme, et qu’elle ne peut davantage intégrer, parce qu’elle n’en a plus les moyens, ni même la volonté. Quand on apprend qu’un délinquant français d’origine burkinabé se fait massacrer à Pau par un groupe, notamment de jeunes Tchetchènes, on est conduit à penser que le problème n’est pas celui des discours racistes, mais celui des comportements de gens dont l’intégration est devenue très difficile, sinon impossible, et dont on peut supposer qu’il serait préférable qu’ils ne soient pas là. Tout le reste est bavardage.
Or, M. Macron est un grand bavard, expert en manipulation sémantique. La politique de la ville a 40 ans. Elle a commencé sous Giscard en 1977 avec 50 grands ensembles à réhabiliter dans le cadre “d’Habitat et vie sociale”. 14 plans plus tard, il y a 1300 quartiers prioritaires : DSQ, GPU, GPV, SRU, ANRU, ZEP… Depuis le tonneau des Danaïdes, on n’a pas fait mieux, que les Danaïdes s’appellent Dubedout, Castro, Tapie, Borloo, voire Simone Veil. Alors notre Président dit qu’il ne fera pas de plan, puisqu’ils ont tous échoué, mais qu’il changera de méthode, comme si la forme était plus importante que le fond. Voilà qui est symptomatique du personnage. Mais, surtout, l’orateur a aussi été banquier et s’est aperçu que sa politique, encombrée de projets non financés, n’allait pas à l’essentiel des priorités : la baisse de la dépense publique. La méthode plutôt que le plan, c’est surtout l’impossibilité de trouver les 48 milliards du plan ! Celle du Renard dont les raisins sont verts puisqu’il ne peut les atteindre. Quant à son contenu, il consiste à recycler les vieilles recettes en nouvelle cuisine, c’est-à-dire avec miniaturisation des contenus : 30 000 stages pour les élèves de 3e, mais diminution des emplois aidés ; opération coeur des quartiers, dont le nom seul est nouveau ; information des Maires sur les fichés S, ce classement dont on a éprouvé la grande efficacité ; Agence (une de plus !) pour la cohésion des territoires…. Qu’un Président s’enlise dans ce catalogue de mesurettes dans un domaine qu’il ne maîtrise pas est navrant. Le style de moniteur de camp de jeunesse débordant de bonnes intentions et de mots creux n’était pas non plus à la taille de la fonction : “mobiliser” ? “accélérer” ? Mais pour faire quoi ? Pour aller où ? “Pour refaire République ! ” : le type même de slogan concocté par des apparatchiks réunis pour formuler des “éléments de langage” et qui ne veut rien dire derrière son apparence ambitieuse et martiale.
Le comble est atteint avec l’insécurité, cette question qui embarrasse le banquier-technocrate qui a toujours vécu à l’abri du problème, entre Paris et Paris-plage. Alors que des gangs sont, dans certains arrondissements de Marseille, maîtres du terrain, ce n’est pas la police du quotidien, ni un renforcement de la lutte contre le trafic de drogue qui vont régler le problème. L’immigration et l’insécurité dont on ne peut nier la synergie sont les questions prioritaires pour de nombreux Français mais les cabinets dont notre Président est issu refusent de les voir.
8 commentaires
Je veux bien croire qu’il soit impossible et inutile de mettre encore des financements publiques dans les banlieues … car toute la place est déjà prise par l’argent de la drogue !
L’immigration en soi ne serait pas un problème pour un pays à faible natalité comme la France. Le problème c’est que notre immigration est essentiellement d’origine musulmane, donc issue d’une autre civilisation que la civilisation occidentale. L’intégration est forcément très difficile. Et à défaut d’intégration, comment faire cohabiter deux civilisations sur un même sol? L’insécurité s’installe. Nous devrions favoriser une immigration non musulmane, procéder par quotas, comme le font les Etats Unis, pays traditionnellement immigrationniste.
Par contre, on aurait peut-être moins de problèmes avec notre natalité si on avait moins de problèmes avec notre immigration.
Quelques phrases extraites du discours :
1-« …. La première chose c’est que je crois que ce qu’il nous faut dans les quartiers ce sont les mêmes droits et des droits réels… »
: Oui, certes, mais toujours aucune mention d’un quelconque devoir.
2- « D’abord on va allouer des moyens supplémentaires, 1300 policiers »
: vieille recette de cuisine politicienne.
3- « Beaucoup de maires ont dit ces dernières semaines, « j’ai de l’insécurité chez moi, il y a des fichés S, je ne le sais pas, je voudrais le savoir. » « C’est un instrument de renseignements pour les services »
: C’est exact, le président dit vrai ; les fiches « S » ne sont que des fiches de renseignement.
4- « nous devons construire une société de la vigilance »
: On s’en était douté avec ses lois et réglementations liberticides.
5- « Moi, je ne suis pas de ceux qui sont pour l’auto-flagellation, et je sais bien qu’on va arriver bientôt aux échéances municipales »
: C’est sans doute ce qui explique aussi le plan Borloo et le déplacement du chef de l’État.
6- « D’abord, il y a un travail qui a été commencé mais que nous allons intensifier, de lutte contre les discours racistes et antisémites. »
: cf. point 4
7- « Vous l’avez compris, tous les deux mois, nous aurons ce rendez-vous, dans des lieux différents, ça sera parfois ici, parfois ailleurs ; et tous les deux mois, on fera un point d’étape des avancées concrètes de notre capacité à respecter la promesse collectivement, »
: Tous les deux mois au moins jusqu’aux élections municipales ; au-delà ce sera sans doute plus incertain.
8- « Cet engagement des maternelles est pour moi extrêmement important, dès 3 ans. »
: De la bonne matière bien tendre pour la propagande.
9- « le début de leur scolarité, et en faire un élément comme disait tout à l’heure un des président d’associations de sourcing »
: Signification source wikipédia : « Parallèlement, le sourcing est un terme utilisé dans l’univers de la recherche et de la surveillance d’informations, pour identifier les sources légitimes, compétentes, et efficaces. Ces sources pouvant être humaines ou numériques … »
10 -« Et donc personne ne doit être forcé de mettre un foulard, mais on a le droit de mettre un foulard quand c’est ce qu’on croit ! Dans les lieux publics ; pas dans les services publics ou à l’école. C’est la règle. Et on ne va pas changer la règle parce qu’elle ne plaît pas aux uns ou qu’elle ne plaît pas aux autres. On va la faire appliquer, mais partout…. »
: Ah ! Bon ? C’est mieux que nulle part, comme maintenant…
Le problème du foulard islamique est symptomatique; il fallait l’interdire partout dans l’espace public dès lors qu’il est un signe ostentatoire d’appartenance non seulement religieuse mais aussi politique puisque l’islam prétend régir la vie politique en même temps que religieuse de ses adeptes et de ceux qui ont le malheur de vivre sous sa loi;
Dès lors il est évident que l’immigration islamique aurait du être limitée drastiquement dès l’origine; les seuls qui à mes yeux ont droit à la citoyenneté en France sont les Harkis et leurs descendants, qui l’ont mérité car ils l’ont défendu par les armes.
La plus grosse faute politique a été l’instauration du regroupement familial par Giscard, (y compris parfois les épouses multiples!).
Que tant d’hommes politiques persistent à ignorer cette réalité basique me confond.
Que faire maintenant?
– fermer immédiatement toutes les mosquées salafistes, et exiger le contrôle des sites islamistes; interdire formellement toutes les tenues ostentatoires , islamistes évidemment, puisque les autres religions limitent les vêtement spéciaux à l’usage du clergé
– expulser immédiatement tous les étrangers non justiciables de l’asile politique; l’immigration économique ne devant se faire que selon les besoins de la France; (y compris les mineurs qui doivent être renvoyés à leurs parents.)
– limiter la CMU et tous les avantages financiers accordés par la France aux Français et aux étrangers ayant un titre de séjour régulier (réinstaurer les visas…)
– expulser tous les étrangers délinquants, à commencer par les terroristes, et les radicalisés , incompatibles avec l’état de droit en France; ( y compris les mineurs aux familles de prendre leurs responsabilités)
La liste n’est pas exhaustive; en France on respecte les lois…mais il faudrait aussi veiller à ce que les lois nouvelles ne soient pas stupides (cf le mariage pour tous); et qu’elles soient bien appliquées (la loi Veil n’autorise l’avortement que dans certaines conditions, et non pour convenance personnelle)
Et pourquoi toutes ces évidences de longue date, ne sont-elles pas appliquées ? Là, les réponses ne manqueraient pas non plus d’intérêt à lire ou à entendre.
– Parce que les écoles de fabrication des élites, à commencer par Sciences Po. (Paris), la majorité des écoles des journalistes, et les facultés de Sciences Humaines, etc. sont inféodées à la Gauche depuis la Seconde Guerre mondiale;
-Parce que trop de journalistes ont oublié que leur premier devoir est d’informer, pour permettre aux citoyens de se forger une opinion éclairée.
– Parce que la majorité des enseignants votent à Gauche,
-Parce que les élus s’enrichissent beaucoup trop pour avoir le courage de réfléchir et d’affirmer leurs opinions une fois bien fondée; Honneur au député Nestor (dont je regrette d’avoir oublié le nom), des Antilles, je crois, et élu de gauche, qui a eu le courage de s’élever contre la loi inepte du mariage pour tous face à l’Assemblé ( je serais curieuse de savoir s’il a pu se représenter aux élections et s’il a été élu)
– Parce que la Droite française a, depuis des lustres , cédé au chantage aux bons sentiments de la Gauche, au lieu de promouvoir ses valeurs fondamentales traditionnelles…
J’espère que l’Ecole nouvellement créée par Marion Maréchal, réussira à faire contrepoids au moins partiellement, et que les hommes politiques ayant les valeurs de Droite sauront faire passer l’intérêt du Pays avant leur tartine beurrée, ce qui à ce jour ne semble pas évident..
Comme l’avaient déjà constaté, durant la précédente campagne présidentielle française, 17% des électeurs de François Fillon et -probablement- la moitié des électeurs de Jean-Luc Mélenchon, le programme économique d’Emmanuel Macron reste aujourd’hui encore caractérisé par l’ambiguïté: après avoir expérimenté la subsidiarité des accords de branche pendant un semestre, le ministre du travail reconnut implicitement, en Décembre 2017, que cette réforme était inutile. La baisse du prix des billets de train va sans doute accroître la mobilité des personnes qui cherchent un stage en France métropolitaine, sachant que ce dernier aboutit parfois à une embauche. Pour patienter jusqu’aux élections européennes et municipales, le canal Seine-Nord sera éventuellement évoqué une fois encore sur les plateaux télévisés et radiodiffusés, même si ce chantier accompli permettra tout au plus d’accroître les offres d’emploi dans la sidérurgie, en raison des minerais ferreux scandinaves. Cette logique sera complétée quand les les députés En Marche finiront enfin par légiférer pour une taxe sociale sur la valeur ajoutée, ce nouvel impôt étant la plus récente réforme fiscale qui ait fait baisser le taux de chômage.