Le “parlement” européen a donc voté aux deux tiers des suffrages exprimés la mise en oeuvre de l’article 7 à l’encontre de la Hongrie de Viktor Orban. Cette sanction est révélatrice de la réalité de la “droite” européenne à moins d’un an des élections européennes prévues au mois de Mai. Le même missile lancé par le même personnage produit aujourd’hui en Europe le même résultat que celui subi par la droite française lors de son élection à la Présidence. Comme Macron était parvenu à faire éclater Les Républicains, entre les conservateurs qui demeurent dans l’opposition, et les opportunistes qui l’ont plus ou moins rejoint, il est arrivé à ce qu’un certain nombre de membres du groupe du PPE lâchent un des leur. Son appel lancé à Luxembourg, en compagnie des premiers ministres belge, luxembourgeois et néerlandais, tous trois libéraux, et non conservateurs, faisait état du “progressisme” de la Chancelière allemande, pourtant à la tête d’un parti démocrate-chrétien, et dressait les “progressistes” face aux nationalistes. Cette démarche aurait du paraître incongrue. Elle a cependant abouti parce que ceux qu’on appelle les “conservateurs”, le plus souvent des “démocrates-chrétiens”, ne le sont nullement et trompent sans vergogne leurs électeurs pour accéder ou se maintenir au pouvoir. La Chancelière allemande gouverne avec les sociaux-démocrates, le Chancelier autrichien avec le FPÖ, souverainiste et identitaire . En revanche, Viktor Orban a le mérite de la clarté. Il défend vraiment le conservatisme européen, en promouvant les valeurs chrétiennes inscrites dans l’histoire de notre continent, et notamment une conception de la famille qui est systématiquement attaquée par l’alliance contre-nature des socialistes et des libéraux, qui dirige la France comme le Luxembourg. De même, il résiste de toutes ses forces à la vague migratoire musulmane qui tend à implanter en Europe une communauté identitaire de plus en plus puissante et réfractaire aux valeurs européennes. Comment ne pas percevoir que cette addition entre le progressisme sociétal qui détruit la famille et l’ouverture des frontières à une population inassimilable est une entreprise suicidaire ? Comment ne pas comprendre que le véritable conservatisme consiste à s’y opposer résolument ? Le fait qu’à la droite du parti largement majoritaire de Viktor Orban, le Fidesz, membre du PPE, il y a un vrai parti nationaliste, le Jobbik, deuxième dans le pays, ne pouvait que conforter l’argumentation. Que des “conservateurs” européens y aient été sourds n’a qu’une explication : leur conservatisme est un faux-semblant, une supercherie qu’il est temps de dénoncer et de combattre.
Entre les valeurs chrétiennes de l’Europe défendue par un homme qui a eu le courage de s’opposer au communisme en Hongrie avant 1989, et les prétendues “valeurs” européennes qui précipitent le profond changement de notre civilisation, le choix des premières aurait du s’imposer. L’Etat de droit, qui définit vaguement les secondes, est l’expression habituelle, pour opposer en apparence la démocratie qui le respecte à la dictature ; en réalité, pour écraser le populisme, c’est-à-dire la volonté du peuple, avec le juridisme méprisant de l’oligarchie. Elu et réélu avec de très larges majorités, Viktor Orban a du liquider l’héritage communiste auxquels les libéraux de l’Ouest n’ont pas été confrontés. C’est la raison pour laquelle, il a essayé de mettre fin aux blocages qui provenaient de l’appareil judiciaire hérité de l’ancien régime, en avançant l’âge de la retraite des magistrats et enrayé l’entreprise de démolition entretenue en Hongrie, comme dans d’autres pays, par M. Soros, et les associations qu’il finance. L'”Etat de droit” ne serait donc que l’ensemble des freins qui doit empêcher la mise en oeuvre d’une politique conservatrice, lorsqu’elle est voulue par le peuple ? La péripétie d’aujourd’hui aura eu le mérite de clarifier la situation, et d’ouvrir les yeux des électeurs résolus à défendre l’identité des nations européennes contre le “progressisme” suicidaire. La restriction progressive et unilatérale de la liberté d’expression dans notre pays, au détriment de la droite, ainsi que l’exemple de Zemmour le montre amplement, devrait interdire aux élus français de se croire autorisés à donner des leçons dans ce domaine.
Au PPE, il y a des “conservateurs” qui ne conservent rien, chez les prétendus “libéraux”, il y a une volonté de priver les peuples de la liberté de choisir leur destin. Les élections de 2019, malgré l’intense matraquage médiatique contre les “nationalistes” ou les “ultra-conservateurs”, offrent la possibilité aux peuples de montrer à l’oligarchie ce qu’est une véritable démocratie. D’ici là, la lourdeur de l'”impuissance européenne” aura empêché que rien de désagréable n’arrive à la Hongrie de Viktor Orban.
7 commentaires
Victor Orban défend notre civilisation, ce que ne fait pas le progressiste Macron.
Je suis un peu étonné par la phrase: “l’alliance contre nature des socialistes et des libéraux qui dirige la France”. Il y a très peu de libéraux en France et je n’en vois aucun au gouvernement.
Vous avez raison : j’ai mis des guillemets. Je visais des membres de LREM qui viennent de la société civile.
Vous avez tout à fait raison sur l’alliance entre socialistes et libéraux, puisque ce sont les mêmes: liberaux et libertaires; je persiste à pense qu’on ne peut être conservateur et libéral. Les libéraux se teintent toujours d’une couleur conservatrice lors des campagnes électorales, puis une fois au pouvoir ont l’amnésie conservatrice jusqu à l élection suivante… Notre tradition est sociale, depuis les fondations de la France avec le catholicisme, puis avec la République.
la dictature et le carriérisme du sommet et le consumérisme de la base m’inquiètent de plus en plus; je sais que la résistance à l’oppression commence par un petit nombre, c’est mon seul espoir…
Oui, c’est exact.
De plus, il y a en France des conservateurs libéraux en économie, qui doivent s’appuyer sur un peuple qui est, pour une part significative, conservateur sur les moeurs et les institutions, mais qui ne veut pas du libéralisme en économie.
Dans la mesure où le sujet le plus urgent est de ne pas laisser transmettre plus de pouvoirs à Bruxelles (d’où il sera difficile de les récupérer) et de revenir à une politique d’immigration plus responsable, il me semble que les conservateurs libéraux en économie devraient donner la priorité à leur première caractéristique.
Mais, précisément, ils ne le font pas, et veulent au contraire faire du chantage (nous ou {immigration + fédéralisme}) pour forcer le peuple à voter pour une politique libérale en économie. C’est, par exemple, évidemment la tentative de Fillon en 2017.
On se doute, d’ailleurs, que la partie conservatisme ne serait nullement leur priorité une fois au pouvoir, comme cela a évidemment été le cas sous Sarkozy.
Ainsi, la bonne ligne politique est celle de Mme Le Pen en 2017, à la fois conservatrice (et, peut-on l’espérer, plus sincèrement qu’ailleurs) mais aussi plus raisonnable et moins égoïste en économie.
Cette ligne a cependant échoué, car beaucoup restent prisonniers de leurs préjugés envers le parti qui la portait à l’époque, non exempt de maladresses (?) d’ailleurs, entre les deux tours par exemple.
On peut toujours faire croire à tel ou tel segment électoral qu’il n’y a pas de libéraux au gouvernement actuellement (bonne blague…) mais en pratique, pour être élu et éviter la poursuite du chaos européen et multicul, il faudra bien se montrer réaliste et moins doctrinairement libéral en économie (ou, tout au moins, il le faudrait).
Il est possible que les Français ne veuillent pas du libéralisme en économie. Mais ils veulent la prospérité. N’est-ce pas contradictoire?
Tous les pays qui ont une économie prospère, ont favorisé les libertés économiques. Vouloir la prospérité et en même temps le socialisme me semble impossible. Le cas de la France offre une belle illustration de cette contradiction.
Dessin LOL : La Grèce en pneumatique de sauvetage, l’Espagne en radeau.
Je suggère la France en galère !