L’année 2020 aura plongé la planète entière dans une confusion inouïe. On pourrait y voir la principale séquelle de la pandémie qui continue de sévir en Europe, notamment. Certains ne manqueraient pas d’y déceler l’effet délétère du “virus chinois”. Sans verser dans l’hypothèse du complot, force est cependant de constater les trois évolutions politiques majeures qui marquent notre époque, et qui sont à la fois accélérées par le covid et masquées par l’obsession médiatique qu’il a suscitée. Son rival qu’a constitué l’élection américaine permet d’ailleurs de confirmer le diagnostic : l’Occident et le modèle qu’il offrait au monde s’effondrent ; la démocratie, loin d’être la fin de l’histoire, éveille maintenant des doutes sur son avenir ; le combat décisif entre le conservatisme et le progressisme est en train de se jouer.
Les Etats-Unis ont donc élu leur Président. On peut voir dans cette élection le dernier sursaut de la démocratie. Les Américains n’ont jamais autant voté, mais jamais le déroulement de la campagne et du scrutin n’aura à ce point souligné la fragilité sinon le délabrement du système. Vue de France, une élection qui permet à un candidat de l’emporter avec moins de voix que son adversaire est déjà surprenante, mais une fois admise la légitimité du principe fédéral prééminent aussi pour le Sénat, le scénario mis en oeuvre outre-Atlantique est désastreux. Le Président élu a fait l’objet durant tout son mandat d’un rejet du système et de l’oligarchie qui le dirige, allant du travail de sape continu des démocrates à la désinformation haineuse et méprisante de la majorité des grands médias. Si son style n’a guère rehaussé la Présidence de l’Etat le plus puissant au monde, sa politique avait jusqu’à 2019, plutôt connu des succès. L’explosion du mouvement racialiste après la mort de George Floyd a révélé les tendances au déséquilibre de la société et de la mentalité américaine, que le parti démocrate a utilisées sans scrupule : dénigrement de la police, repentance exacerbée et exhibée, exploitation des identités minoritaires au risque de désagréger la nation. Cette arme avait le défaut de réveiller l’électorat de Trump par patriotisme et fierté nationale. C’est alors que la divine surprise du covid survint pour les démocrates : la frousse individualiste a terrassé le courage collectif, l’isolement sanitaire et la porosité du vote par correspondance ont sans doute triomphé de la “transparence” de l’isoloir. Qui croira encore dans le modèle démocratique américain une fois de plus déconsidéré entre grand spectacle et petits décomptes ? L’Amérique qui avait commencé le millénaire en puissance unique va descendre les marches du podium. La croissance démographique, économique et militaire des pays dominés par l’Occident durant les deux derniers siècles va inverser le rapport de forces. A l’intérieur même des vieilles démocraties, l’importance de l’immigration et l’affaiblissement du sentiment national chez les jeunes générations vont accentuer les tensions, voire provoquer des risques de dislocation. Le progressisme qui règne dans les prétendues élites accompagnera le processus.
Ainsi la démocratie ne sera plus l’horizon ultime. Qu’est-ce en effet qu’une démocratie qui rejette le peuple, le démos qui la légitime au profit d’une masse d’individus, d’une collection de communautés ? Qu’est-ce qu’une démocratie qui limite les libertés, soit pour imposer comme des dogmes les préjugés minoritaires, religieux, sexuels, raciaux même lorsqu’ils sont contraires au bon sens et aux valeurs qui en sont le socle ? Qu’est-ce qu’une démocratie quand la peur prend le pouvoir et transforme les citoyens en moutons affolés ? Ce que l’inquiétude écologique avait manqué, la panique sanitaire le réalise : interdictions multipliées, vie sociale et contestations réduites, élections tronquées ou truquées, pensée unique légitimée par la menace. Qu’est-ce qu’une démocratie lorsque le démos qui la fonde n’est plus maître chez lui ? Soumis là-bas à l’Etat profond, ici à la technostructure européenne, il se voit contester son identité, son droit à l’identité, même. Seule une nation animée par une culture commune peut exprimer une volonté générale et donc être une démocratie. Plus on s’éloigne de la réalité nationale, plus on renforce la dictature molle de la technocratie. Plus on caresse l’illusion de trouver en celle-ci la compétence salutaire, plus on précipite les peuples dans la confusion et le désarroi. Les dernières crises l’ont montré. Celle qui vient sera pire.
4 commentaires
Trump aura subi pendant 4 ans exactement la même vindicte que le général de Gaulle pendant sa présidence: la haine et la frustration de la bourgeoisie gaucho-médiatique qui déteste son propre pays et à travers lui son peuple!
Sauf que ces élections sont en réalité une gigantesque opération de fraude, le parti démocrate vient de déclarer la guerre au peuple américain et on peut espérer qu’il ne s’en sortira pas à bon compte.
Je ne vois pas très bien pourquoi TRUMP ne pourrait pas se faire battre honnêtement comme beaucoup d’autres avant lui !
Il n’a pas fait grand chose pour l’unification de son peuple…qui, aujourd’hui lui rend bien.