Interrogé sur TVLibertés, j’avais pronostiqué la défaite de Donald Trump tout en regrettant celle-ci. (https://www.tvlibertes.com/tetes-a-clash-n69-election-americaine-trump-deja-elimine) L’élection de 2016 avait constitué une surprise. Il faut toutefois se souvenir que Hillary Clinton avait mobilisé bien plus d’électeurs que son adversaire, 66 millions contre 63, et que ce dernier l’avait emporté grâce au gain de quelques Etats qui lui avaient assuré une majorité de grands électeurs, 304 contre 227. Le scrutin de 2020 supprime ce paradoxe aux yeux des Français qui oublient que les Etats-Unis sont une République fédérale, et non une démocratie unitaire. Biden a attiré 81 millions de suffrages contre 74 pour le sortant républicain, tous deux bénéficiant d’un taux de participation inhabituel aux USA. Le candidat démocrate obtient 306 grands électeurs contre 232 à son rival. L’importance des votes par correspondance, qui sont interdits en France en raison des facilités qu’ils offrent à la fraude, et le basculement massif que leur prise en compte a opéré de façon décisive en faveur du vainqueur ont suscité de nombreux recours fondés sur plusieurs suspicions de tricheries diverses sur l’identité des votants, sur la véracité des bulletins, et sur l’usage de l’informatique. La procédure de nomination du nouveau président s’est néanmoins poursuivie. Deux hypothèses se font aujourd’hui face : soit le système, l”establishment” qui a combattu Trump depuis son élection par pratiquement tous les moyens, est arrivé à ses fins, y compris en truquant les résultats du vote ; mais le danger qu’il y aurait à prolonger l’incertitude et les troubles pour le pays, et son image aux yeux du monde, est tel qu’il conduit l’ensemble de la classe politique à se rallier, depuis les républicains les moins “trumpistes” jusqu’à ses partisans qui ne tiennent pas à participer à un suicide collectif. Soit les efforts déployés par la quasi totalité des médias, et par l’opposition démocrate ont porté leurs fruits, avec deux alliés, le covid, “divine surprise” qui a anéanti les succès économiques et sociaux du mandat en faisant remonter le chômage, et Trump lui-même, dont la gesticulation, certes caricaturée, a donné du grain à moudre à ses détracteurs. Il est probable que le sortant aurait été réélu en avril 2019 lorsqu’il caracolait en tête des sondages avec un chômage tombé à 3,6%. Les 14,7% de fin 2020 ont pesé sur l’électorat. Bush senior avait été victime lui aussi d’un passage à vide de l’économie lors de sa réélection manquée.
Le succès inattendu du bâtisseur new-yorkais avait soulevé un grand espoir. Il incarnait, comme d’autres responsables politiques réputés “populistes”, la lutte contre le mondialisme et le progressisme, en un mot contre la décadence qui menace l’Occident. La hargne qui l’a poursuivi durant quatre ans, les accusations infondées, par exemple sur les liens avec la Russie, les tentatives de destitution qui se poursuivent encore en ce moment, la mobilisation des médias américains et occidentaux à quelques exceptions près, ne peuvent qu’accréditer l’idée que le “complot” n’est pas un fantasme. Il y a dans le monde des forces qui conspirent à détruire les fondements de notre civilisation, le christianisme, une certaine idée de la nature humaine, la conception de la famille qui en résulte, les nations et leurs identités diverses qui en font la richesse. S’il y a bien des hypothèses extravagantes qui servent à disqualifier les “complotistes”, cela n’empêche nullement de supposer l’existence de “comploteurs” au service d’intérêts et animés par une idéologie, qu’on peut identifier d’autant plus facilement qu’on les retrouve toujours non à la recherche du bien commun des nations mais favorables à une immigration qui les dilue, à la promotion des “avancées sociétales” qui explosent la famille et les modèles qui ont constitué la solidité de nos sociétés, à une déconstruction systématique des idées, des souvenirs et des valeurs qui fondent la conscience collective des peuples et nourrissent la fierté légitime qu’une personne ressent de son appartenance.
Il y a en Occident une lutte ouverte entre les peuples qui veulent persévérer dans leur être et des oligarchies souvent corrompues qui les méprisent. Trump avait soulevé l’espoir des premiers dans le pays le plus puissant du monde. Il était fascinant aussi de voir le populisme l’emporter dans le pays le plus avancé. Malheureusement, contrairement à Reagan qui avait endossé la tenue du Président au propre et au figuré, Donald Trump est resté lui-même, abordant la seconde élection comme la première, alors qu’il n’était plus un opposant mais un sortant porteur d’un bilan et revêtu d’une responsabilité. Le style de pirate à l’abordage doit alors être délaissé pour incarner celui de protecteur de la nation. Il n’y est pas parvenu.
6 commentaires
Je vous trouve sévère à l’égard de Trump. Il défend notre civilisation, il a un bon résultat économique (terni par le Covid qui n’est pas de son fait), il a mis fin à des conflits éloignés avec des ennemis qui ne menaçaient pas directement des Etats-Unis, il s’est attaqué au marécage de l’Etat profond. Il jouit d’une forte popularité. Ce fut un grand président.
Il est tombé, non pas victime de ses gesticulations, ou de son style de pirate à l’abordage, mais en raison d’un scandale incroyable: une triche généralisée des élections organisée par un parti démocrate totalement gangréné par la gauche radicale pour qui la fin justifie tous les crimes.
Le problème ce n’est pas Trump, c’est la corruption des démocrates et la lâcheté d’un Pence pressé de passer à autre chose. Le peuple américain qui observe cela est en état de sidération. Il sait que Trump a gagné l’élection et qu’elle lui a été volée par des voyous. Je suppose qu’il n’a pas dit son dernier mot.
Comme vous je considère que le bilan de Trump était excellent jusqu’au Covid qui effectivement n’est pas de son fait. Mais devenu président il aurait dû être “le” protecteur, et faire preuve de davantage de compassion. Restant dans son personnage, il a offert le flanc aux critiques de ses ennemis. Quant à sa popularité, elle est discutable puisque tricherie ou non, ce que je n’écarte pas en suggérant deux explications, il n’a pas réuni en 2020 la majorité des électeurs pas plus qu’en 2016. La fraude n’a pu faire basculer que quelques Etats décisifs, mais les électeurs des Etats très peuplés des côtes ont voté comme d’habitude démocrate.
Oui quel gâchis que cette élection truquée et volée au peuple américain! La mafia américaine, la socialocratie médiatique de quasiment toute la presse et des réseaux sociaux ont eu raison de Trump dont ils n’ont en vérité jamais accepté l’élection. Le scrutin de 2020 révèle au grand jour l’emprise du grand capital américain qui fait dans ce pays la pluie et le beau temps. On dit à tort que l’Amérique est une démocratie, il s’agit en réalité d’une ploutocratie que le président Trump a tenté de combattre tout son mandat tant bien que mal. L’exemple de Twitter bannissant le compte du président américain l’illustre parfaitement, ce qui soit dit en passant ne risquerait pas de se produire en Chine.
Nous sommes David contre Goliath; mais avec quelle fronde pourrions nous les vaincre ?
Un grand président qui a fait plein de choses sauf celle d’être capable d’inhiber et de neutraliser toute corruption possible au sein d’élections aussi importantes. Restons objectif sur cette “grandeur” plus que relative !
J’aurais préféré Trump car il pouvait bloquer la progression du monde vers l’Open Society financés par les Soros de tous poils, le socialisme immigrationniste mondial et les oints du seigneur ODS si bien décrits par Charles Gave (Davos et Great Reset). Mais il a échoué. Il était difficile d’apprécier ses actions contre ses alliés (trahison ou bêtise ?) ni l’incertitude qu’il a fait peser sur la planète. On ne savait même pas s’il nous aurait aidés dans une guerre.
Finalement l’État profond et les Démocrates ont été assez humanistes. Ils avaient le choix entre tricher et l’assassiner (cf. Kennedy). Ils ont choisi la première option. Il l’a échappé belle…