Les élections qui se sont déroulées récemment dans la Communauté de Madrid, c’est-à-dire la région de la capitale espagnole, méritent d’être regardées avec attention. Elles indiquent peut-être un basculement politique de l’Espagne, mais elles apportent des enseignements pleins d’intérêts pour la France. La Présidente sortante, Isabel Diaz Ayuzo disposait d’une majorité fragile depuis les dernières élections favorables aux socialistes dans l’ensemble du pays. Le Parti Populaire battu par le PSOE n’avait gardé le pouvoir régional qu’avec le soutien de Vox à sa droite, mais surtout de Ciudadanos, au centre, qui faisait de plus en plus jeu égal avec le grand parti de droite. La menace d’un renversement d’alliance du centre en faveur de la gauche comme cela s’était profilé en Murcie a amené la Présidente à dissoudre le Parlement régional et à provoquer des élections anticipées. La gauche espérait aller à la curée, et Pablo Iglesias l’extrémiste de Podemos sur lequel s’appuient les socialistes au gouvernement national, avait pris la tête de son mouvement pour participer à la victoire.
Le résultat est significatif. Le Parti Populaire l’a emporté haut la main, augmentant de 22,5% son pourcentage de voix à 44, 73% et passant de 35 à 65 députés, près de la majorité absolue (69/136). La Présidente ainsi reconduite a bénéficié de plusieurs facteurs favorables. D’abord, ses positions politiques se situent clairement à droite. Le parti Vox qui, depuis plusieurs années, se développait grâce aux électeurs déçus par la mollesse du PP a gagné un siège avec 13 élus, en maintenant son score voisin de 10%. Sa poussée s’affaiblit. La trahison a, elle, été sévèrement sanctionnée : les centristes de Ciudadanos ont disparu du Parlement régional, laminés, avec une perte de 26 mandats, un recul de 16 points et un passage sous la barre des 5%. Podemos a gagné 3 sièges mais sans accroître son pourcentage à 7,2%. Le pitre chevelu, et sans cravate, se retire de la vie politique. Les socialistes perdent 10,5 % de leurs suffrages et 13 de leurs représentants à 24 élus seulement. Seul, le Màs progresse légèrement à gauche : il s’agit du parti calqué sur celui qui tient la ville de Madrid, mélange de gauchistes libertaires et de socialistes progressistes que les bobos parisiens n’ignorent point. Il obtient 24 sièges avec 17% des voix. La politique particulièrement intelligente de Mme Diaz-Ayuzo a été récompensée par les électeurs qui n’ont pas craint le covid, mais ont battu les records de participation avec plus de 76% de votants, une augmentation de 9 points sur l’élection précédente. Les commerces, les bars et restaurants sont restés ouverts, le confinement a été étroitement ciblé, quartier par quartier en fonction de l’évolution de l’épidémie. Un hôpital spécialisé a été construit et mis en service en moins de six mois. Les Madrilènes ont été sensibles à cette politique à la fois libérale et interventionniste de manière sélective.
Dés le soir du scrutin, cette étoile montante de la droite, auprès de laquelle Mme Pécresse fait pâle figure, déclare devant une foule rassemblée devant le siège madrilène du parti que la population va “retrouver la fierté, l’unité et la liberté dont l’Espagne a besoin” avant d’affirmer que “le gouvernement socialiste de Pedro Sanchez n’en a plus pour longtemps”. C’est le discours de combat de celle qui pourrait incarner la droite espagnole : fierté, pour la fibre patriotique ; unité, contre les séparatismes régionaux ; liberté, contre la dérive étatiste et liberticide habituelle de la gauche. Il est fort possible que ce soit là le passeport pour le pouvoir d’une droite revivifiée sur ses valeurs après la déception des années Rajoy.
Les enseignements pour la France sont évidents. L’effondrement actuel des républicains de LR, qui va jusqu’à la dispersion et à la division, doit leur faire regretter de ne pas avoir pratiqué l’alliance à droite tant que le rapport de forces leur était favorable comme c’est le cas entre le PP et Vox. Les manigances de Muselier et de ses acolytes pour garder le pouvoir local avec le soutien d’un parti qui détient le pouvoir national ressemblent fort aux manoeuvres de Ciudadanos. Dans les deux cas, l’appétit du pouvoir l’emporte sur les valeurs politiques et le choix lucide des électeurs. Il est souhaitable que cette magouille soit sanctionnée. Par ailleurs, la stratégie déployée contre l’épidémie à Madrid est une leçon pour le gouvernement français qui a enchainé une série de mesures inefficaces et contradictoires, toujours causées par des manques ou des insuffisances de moyens, des retards à les mobiliser, compensés par des atteintes aux libertés des Français, comme ceux-ci n’en avaient pas connues depuis l’occupation. Les commerçants, les cafetiers et restaurateurs en particulier, ont été sanctionnés, la qualité de la vie gravement compromise, l’image du pays détruite et tout cela sans que les résultats le justifient. On peut discutailler sur les mérites de tel ou tel remède. On ne peut que suivre le Professeur Raoult sur la stratégie globale : détecter, isoler, soigner, mais ne pas confiner toute la population pour lui faire payer l’impéritie gouvernementale, le lazaret plutôt que la quarantaine !
Les élections régionales de Madrid sont peut-être l’annonce d’un renouveau espagnol. Puissent-elles être une leçon pour la droite française !
5 commentaires
“Les élections régionales de Madrid sont peut-être l’annonce d’un renouveau espagnol. Puissent-elles être une leçon pour la droite française !”
Nous avons besoin d’une droite compétente (ce que le RN, ne semble pas être), et à Droite , en vrac : Nation, identité, sécurité, respect… “Reconquista” contre l’islam, expulsion de tous les clandestins… droit du sang…Nationalisation au compte gouttes après preuve de l’assimilation du demandeur…Interdiction de la double nationalité pour les fonctionnaires, les militaires, les élus et candidats à l’élection…sanction immédiate de tous les délinquants (et responsabilisation des juges!), expulsion immédiate de tous les délinquants étrangers vers leurts pays d’origine (ils peuvent effectuer leur peine dans ces pays après accords gouvernementaux, coopération, accords financiers réciproques). Suppression des avantages sociaux aux étrangers… et de tous les “appels d’air”; Lutte sans merci contre la drogue: sanctions immédiates contre les “dealers” mais aussi contre les consommateurs pour assècher le marché …Redressement de l’Education Nationale, et “bons d’instruction afin de mettre les écoles privées sur le même pied financier pour donner le choix aux parents (avec évidemment interdiction des écoles confessionnelles musulmanes). La France est un Pays de race blanche, de culture et religion chrétiennes, de philosophie grecque, de droit romain (vérifier la citation de de Gaulle…) c’est ce qui a forgé son identité au cours de siècles ! les “bons sentiments” gauchistes sont en train de transformer notre pays en enfer.
Les Espagnols semblent accepter les idées libérales, pas les Français.
On a fait croire aux français que le libéralisme était un gros mot, du coup ils se comportent comme des mougeons ( moitié mouton et moitié pigeon), au nom de la justice sociale ils acceptent ( ceux qui travaillent vraiment) de se faire plumer par l’ état qui redistribue l’ argent à la France des parasites.
Nos systèmes parlementaires sont cuits et il me semble vain et illusoire de rechercher une « victoire » de son camp ou de son école de pensée. Les armes ou les urnes ; donc je continue de voter pour ( à mes yeux, avec verres correcteurs) le moins mauvais, le moins nocif, le moins corrompu ( à l’aune de ce que je peux en savoir). Il me paraît pertinent de vivre au moins d’un expédient : dégager le vermine et la pourriture mais, sans attendre le « grand soir ». C’est un petit effort constant. Pour les Régionales, mon choix est fait même s’il est très local. Et bien entendu, je me ferai un devoir de ne pas suivre les « appels » de second tour ; la propagande m’a rendu sourd…et je les emmerde ! Peut-être que les Espagnols ont dit à leurs politicards : « Dans l’isoloir, je suis chez moi ! ». Faisons-en autant !
Les madrilènes ont surtout constaté que Barcelone la grande rivale, gouvernée par la gauche et les indépendentistes, s’ enfonce dans la crise. Tandis que Madrid diminuait les impôts et abolissait les droits de succéssion Barcelone punissait les classes moyennes